Ce prénom masculin est typiquement algérien. Il provient de la racine arabe HMD qui a fourni, entre autres, le nom du Prophète, Mohammed. C'est une variante de hammâd, connu également comme prénom, et qui signifie qui "loue intensément (sous-entendu Dieu)". C'est un intensif formé avec le schème bien connu en –an, qui a fourni des noms comme Nouaman, Salman, Sofiane, etc. Parmi les Algériens portant ce prénom, citons Hamdane Ben Othmane Khodja, l'auteur d'un ouvrage composé 3 années seulement après la conquête de l'Algérie par les Français. Cet Algérois, qui appartenait à une famille aisée de jurisconsultes, naquit vers 1773. Son père, Othmane, était entré au service du dey d'Alger et s'occupait de la gestion de ses finances. Il était également enseignant, et c'est sous sa direction que le fils fit ses études. À l'âge de 11 ans, Hamdane se rendit avec son oncle El-Hadj à Istanbul : le dey l'avait chargé de remettre les cadeaux qu'il avait l'habitude de remettre au sultan. Ce voyage, qui se répéta à plusieurs reprises, permit au jeune homme de découvrir un autre monde et, surtout, de parfaire ses connaissances dans plusieurs domaines, notamment la philosophie et la médecine. Dans cette dernière discipline, il est l'auteur d'un ouvrage, en arabe, sur l'art de se prémunir contre les épidémies. Après la mort de son père, il tenta une carrière d'enseignant, mais il préféra se tourner vers le commerce, aidé par son oncle. Il put ainsi voyager et se rendre dans plusieurs villes européennes, comme Marseille, Londres ou Paris, cela lui permit d'apprendre aussi d'autres langues, comme l'anglais et le français. De retour en Algérie, il se rapprocha de l'administration turque et fut l'un des proches du dey Hussein. Mais l'agression française de 1830 brisa ses ambitions. Il n'eut pas le poste qu'il escomptait, et il fut exproprié d'une partie de son patrimoine familier. Il se rendit à Paris, et avec d'autres compatriotes ils firent entendre la voix des Algériens. Il publia Le Miroir qui décrivit l'état de la population algérienne. L'ouvrage fut attaqué et on intenta des procès à Hamdane Khodja. Le gouvernement français finit par nommer une commission d'enquête sur les exactions de la conquête. Traqué de toute part, dépouillé de ses biens, Hamdane finit par s'exiler, d'abord à Paris, puis à Constantinople où il mourut vers1840. M. A. Haddadou [email protected]