Un nouvel effort de réduction de production est attendu de la part d'un ou de plusieurs pays de l'Opep en vue de raffermir les prix du pétrole sous les 50 dollars. L'Opep et ses alliés de circonstance, notamment russe, concentrent l'attention. En effet, les investisseurs attendent la réunion d'aujourd'hui (lundi) entre les principaux producteurs de l'Opep et la Russie, à Saint-Pétersbourg, pour le suivi de l'accord de baisse de la production entré en vigueur le 1er janvier. À Saint-Pétersbourg, il s'agira, selon les observateurs, d'analyser l'offre et la demande, tirer des conclusions et faire éventuellement des recommandations pour le prochain sommet de l'Opep. Les observateurs considèrent qu'en dépit de l'accord, des réajustements sont nécessaires pour donner plus de consistance à cette action. Selon le ministre russe de l'Energie, Alexandre Novak, cité par Reuters, les principaux pays de l'Opep et les pays non-membres évoqueront, lors de leur réunion, la situation de la Libye et du Nigeria. Alexandre Novak a également indiqué que les pompages de la Russie avaient baissé d'environ 300 000 barils par jour depuis octobre. Le ministre russe de l'Energie, Alexander Novak, avait déclaré précédemment que la réunion de Saint-Pétersbourg pourrait envisager différentes actions liées à l'avenir de l'accord de réduction de la production. Selon lui, les décisions qui seront prises sont tributaires de la situation actuelle du marché. "La Russie est prête à examiner toute proposition concernant la modification de certains paramètres du deal, si elles sont économiquement viables et si elles sont vraiment nécessaires", avait indiqué Alexandre Novak à la presse, lors du 22e Congrès mondial du pétrole tenu à Istanbul début juillet. L'Opep est engagée depuis début 2017 dans un accord de baisse de sa production qui vise à rééquilibrer le marché, mais qui a pour l'instant peiné à faire remonter les prix, qui sont en nette baisse par rapport au 1er janvier. Par exemple, les exemptions que l'Opep avait données à deux de ses membres sont revenues hanter l'organisation. Selon certaines rumeurs, il pourrait être demandé à la Libye et au Nigeria, tous deux membres de l'Opep, de souscrire à cet accord dont ils sont jusqu'à présent exemptés. Selon plusieurs informations de presse, l'Arabie saoudite pourrait réduire encore sa production pour tenter de rééquilibrer le marché, soulignaient vendredi les analystes d'Aurel BGC. De leur côté, les analystes des matières premières de Commerzbank jugent très peu probable que Riyad agisse de manière unilatérale. Par ailleurs, l'Opep est appelée à faire face au pétrole de schiste américain qui, en coulant actuellement à flots, contrecarre les efforts de l'organisation pour faire remonter les prix. Mais pas que ça. Alors qu'on tente de mettre à contribution le Nigeria et la Libye dans cet effort de réduction de l'offre, l'Opep est sérieusement mise en demeure sur le non-respect par certains de ses membres signataires des accords de réduction de l'offre pétrolière. Des rapports ont fait état d'une production en progression en juillet par rapport à juin, ce qui est en flagrante contradiction avec les engagements de limitation de l'offre. Selon les estimations de certains experts, l'offre des 14 pays de l'Opep doit dépasser 33 millions de barilsjour (mb/j) en juillet, marquant ainsi une hausse de 145 000 barils-jour par rapport à juin, alimentée par une offre plus élevée en Arabie saoudite, aux Emirats arabes unis et au Nigeria. La conjoncture actuelle est préoccupante. Le marché a besoin d'un signal fort. Ce signal viendra-t-il de Saint-Pétersbourg ? L'Opep qui a déjà déçu le marché, est obligée de réagir pour faire avancer les choses. Sinon, ce sera de nouveau une déception pour le marché et les prix du baril en prendront un sacré coup. Saïd Smati