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“On peut voler une chanson, mais jamais son âme !”
Rachid Koceyla, auteur, compositeur et éditeur à liberté
Publié dans Liberté le 12 - 11 - 2005

Il est spontané. Coléreux mais sincère quand il s'agit de “rendre à César ce qui appartient à César”. Il dénonce le plagiat et la reproduction illicite des vieux tubes au détriment de leurs auteurs. Tangible et rationnel, Rachid Koceyla a bien voulu répondre à nos questions, sans hostilité aucune. Comme sur la scène !
Liberté : Comment est-venu, la première fois, Koceyla, dans le monde de la chanson ?
Rachid Koceyla : C'était en 1974-1975, quand j'étais au CEM des Anassers. J'avais à peine treize ans quand j'ai découvert la scène. Je chantais en toute circonstance pour mes camarades de classe. Puis, vient cette opportunité à la salle de cinéma de Kouba. À l'époque déjà, j'avais commencé à rendre hommage à ceux qui ont fait de la chanson algérienne une merveille. Entre autres, cheikh El Hasnaoui, Idir, Abdenour. Il y avait aussi Meksa Abdelkader que j'avais connu deux ans avant sa mort. Issu d'un village d'artistes, je ne pouvais que priser la chanson à l'image de Matoub, Amar Koubi, Chérif Hamani et bien d'autres interprètes. Je signalerais au passage qu'à l'époque déjà, j'animais des fêtes en Kabylie, notamment à Ath Douala. Je vous étonnerai peut-être, mais j'ai commencé à maîtriser ma langue maternelle qu'à l'âge de 15 ans ! Cela s'expliquerait par le fait que je fréquentais beaucoup plus l'école chaâbi. Par ailleurs, natif de Taguemount Azzouz, mes parents m'ont ramené à Alger, où j'ai ouvert mes yeux, à l'âge de deux mois seulement. Donc, ma venue au monde de la chanson est faite spontanément et je me considère méditerranéen dans mon style qu'autre chose.
Puis, vient le déclic, et vous optez pour une carrière professionnelle…
Effectivement. C'était en 1985, plus précisément. Ma vie a basculé en cinq minutes. Diplômé en droit commercial, j'ai été invité à me produire durant une longue et si belle croisière (Oran, Malaga, Alicante). La proposition étant correcte et sincère, je ne pouvais alors que saisir l'opportunité de démontrer à mon jeune public de l'époque que je pouvais chanter sur scène sans complexe et que je suis un enfant qui aime la vie et rendre au public l'amour qu'il m'exprime à travers son soutien. Aujourd'hui, soit 20 ans après, je me retrouve avec trois albums composés, une dizaine de tubes spécial fêtes et des centaines de galas et de manifestations artistiques à mon fictif. Je ne remercierai jamais assez ceux qui ont contribué à rehausser mes textes, mes musiques et à porter mes œuvres artistiques au niveau artistique escompté.
Vous avez énormément travaillé avec Amar Azzouz dans ce sens. Qu'elle-était la nature de votre relation ?
C'est une grande chance de connaître Amar Azzouz. C'était en 1990 quand il m'a produit un album complet, A thadart-iw (mon village). Dix ans plus tard, on a produit un autre tube intitulé Mon amour. Au total, il m'a écrit plus d'une vingtaine de chansons. Amar Azzouz est un excellent auteur qui a beaucoup donné à la chanson algérienne.
Et les médias lourds ?
Les médias développent depuis la nuit des temps la médiocrité. Ils ne recherchent pas le talent. Ils n'encouragent pas, non plus, ceux qui consentent des efforts pour faire sortir l'art en général du marasme. Personnellement, je n'ai jamais sollicité la télévision algérienne. Ce sont eux qui me sollicitent. En revanche, j'adore la radio.
Rachid Koceyla est aussi connu pour la reprise d'anciens poèmes chantés et autres textes de chantres de la chanson algérienne. Etait-il impératif pour vous de reprendre ces tubes et de garder l'authenticité des textes et musiques ?
Depuis que j'ai commencé à reprendre les anciens chanteurs, — cela remonte aux années 1970 —, j'ai toujours respecté celui qui était derrière le texte et la musique. J'éprouve beaucoup de respect pour leurs œuvres. Je considère que les vieux tubes sont à l'image des vieilles et célèbres toiles qu'il faudra sauvegarder et immortaliser tout en gardant leur cachet et leur authenticité. J'ai repris, entre autres, Hsissene, cheikh El Hasnaoui, El Hadj M'Hamed el Anka, Idir, Mokrane Agawa et bien d'autres. En fait, l'impératif de reprendre ces tubes m'était dicté par la scène et le public qui commençait à exiger certaines reprises.
Qu'éprouvez-vous sur la scène quand vous interprétez tous ces tubes ?
Je suis un véritable gladiateur. J'adore le public et la scène. J'estime qu'il est nécessaire pour tout chanteur qui se respecte d'être sincère avec son public et de lui exprimer tout l'amour du monde.
On assiste ces dernières années à la montée d'une espèce de chanteurs qui n'ont absolument rien avoir avec la chanson. Non seulement sur les plans voix, paroles et musiques, mais aussi sur le plan des reprises des anciens tubes. Un véritable massacre en somme. Quel-est votre avis ?
Quand j'entends certains tubes, je ne peux m'empêcher d'être en colère. Personne n'a le droit de souiller la mémoire de nos anciens chanteurs. On peut voler une chanson, mais jamais son âme. C'est sacré ! Que le public juge ces gens qui se trompent de métier et de vocation. La reprise des chansons est une chose difficile. J'avoue, de mon côté, que la responsabilité est partagée et tout le monde est interpellé pour dénoncer cet état de fait.
Pour votre part, est-ce que vous déclarez les droits d'auteur ? Est-ce que vous établissez des contacts avec les chanteurs pour l'autorisation ? N'est-ce pas aussi une lourde responsabilité morale pour vous de dénoncer publiquement cet état de dépravation ?
Au risque de me répéter, un chanteur qui se respecte peut reprendre une chanson avec un certain nombre de conditions. Pour ma part, j'ai toujours sollicité des chanteurs et autres interprètes, à l'image de Kamel Hamadi, à qui je rends hommage, pour identifier d'abord le titre et l'auteur. Cela va de la crédibilité de ma personne. Je vous signale que Sono Star, ma maison d'enregistrement et d'édition, a toujours déclaré les droits d'auteur. Je suis très conscient de la chose et très susceptible quand j'aborde une reprise. J'interdis qui que ce soit de souiller la mémoire de ceux qui nous ont donné un nectar musical inépuisable et inestimable. Je condamne publiquement le plagiat et le copiage avéré. C'est du pur vol que de faire d'une ancienne chanson sa propre création. Mais le public n'est pas dupe. La famille artistique non plus.
Que conseillez-vous à ces jeunes, justement, qui veulent monter en flèche ?
Je leur dis tout simplement que l'acte de chanter est noble. Il faut aimer la chose. Il faut s'investir davantage dans la recherche et la création. L'art n'a pas de limites. Notre patrimoine est inexploité. Il faut rehausser le niveau de la chanson et donner un plus pour ne pas tomber dans l'analphabétisme musical. La musique est aussi un langage qu'il faut maîtriser car, aujourd'hui, il y a tous les moyens pour le faire.
Le roman de Aziz Chouaki, Etoile d'Alger, est inspiré de Rachid Koceyla. Qu'elle-était la liaison entre le chanteur et l'écrivain ?
C'est une liaison purement artistique. Aziz Chouaki, en 1986, a voulu écrire un roman sur la vie d'un chanteur qui aspirait à se produire partout, donner de grands concerts et assurer un meilleur cadre de vie. Le roman est sorti en 2000. C'est une histoire très sensible. D'autres amis, comme Djillali, m'inspirent, d'ailleurs beaucoup d'anecdotes mais surtout beaucoup d'espoir.
Quel-est votre meilleur souvenir ?
Le gala de Bercy en France, en 2002. il y avait 22 000 personnes dans la salle, 45 musiciens et 24 choristes !
Votre meilleure rencontre ?
C'était en 1988 à Paris avec Kateb Yacine.
vos meilleurs acteurs, chanteurs et écrivains ?
Sami El Djazaïri, Hassan El Hassani, Yasmina Khadra ainsi que Tahar ben Djelloun.
Vos projets ?
Il y a d'abord mon DVD qui sortira bientôt sur le marché algérien. C'est un produit mixé en France. J'envisage de me produire à la coupole du 5-Juillet pour célébrer mes 20 ans de chansons et mon prochain album qui sera sponsorisé par la société Sovac Algérie.
Un dernier mot…
Notre culture est en souffrance. Ceux qui ont les moyens doivent s'investir davantage dans la production pour propulser une nouvelle génération porteuse de nos valeurs et de nouveaux produits concurrentiels. Aujourd'hui, on doit développer une véritable synergie artistique au bénéfice de notre culture. Quand à la chanson, elle a réellement besoin d'un mécénat pour la faire sortir de son ghetto.
Bio express
Natif de Taguemount Azzouz, à Ath Douala, Rachid Koceyla est venu au monde de la chanson dans les années 1970.
Diplômé en droit commercial, il a opté pour une carrière artistique en 1985 avant de s'investir totalement dans la chanson.
Auteur, compositeur et éditeur, il est aujourd'hui propriétaire des studios et de la maison d'édition Sono Star avec, à son actif, une quinzaine d'albums et plus d'une centaine de galas sur la rive méditerranéenne. 20 ans après, Koceyla projette d'éditer d'autres albums, des DVD et se produire davantage sur la scène des grands.
F. B.


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