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Fellag : “La rue algérienne est un théâtre”
Le célèbre humoriste Algérien à Liberté
Publié dans Liberté le 04 - 01 - 2006

Ce n'est pas tous les jours que l'on a de la chance et surtout le plaisir de rencontrer Fellag mais, assurément, c'est toujours un régal de côtoyer l'artiste et de retrouver avec beaucoup de chaleur et de nostalgie un ami d'enfance.
Tizi Ouzou, le quartier populaire des Genêts et le stade de la JSK juste en face. Les copains de quartier, l'air du bled et une virée à Azzefoun, la région natale, cela fait énormément de bien à notre “Fellag national” qui éprouve de grosses sensations à venir se ressourcer, ces derniers temps, à Alger. En Kabylie, ou à Alger, Fellag revit son enfance puis une belle jeunesse faite de souvenirs et de repères à Tizi Ouzou, Bab El-Oued ou Azzeffoun, il se sent toujours chez lui car il retrouve des scènes familières et des personnages bien de chez nous. Chez son nouveau producteur Belaïd Djermane (Editions Izem-Pro), nous avons eu bien du plaisir à revoir Fellag, toujours aussi philosophe et humoristique sur les bords.
Cela fait longtemps que nous n'avons pas revu Fellag en Algérie ?
Dites-vous bien que cela fait pratiquement quatre ou cinq ans que je reviens régulièrement en Algérie. Pratiquement, une à deux fois l'an pour passer quelques jours de vacances.
C'est toujours un plaisir de retrouver l'ambiance du bled ?
Absolument ! Vous savez bien que chez nous, en Algérie, il y a toujours une charge émotive, une sorte de cinéma au quotidien qui vous transporte dans un humour magnifique. Il y a à la fois une intelligence et une sensibilité de l'Algérien que l'on ne retrouve nulle part au monde si ce n'est dans les rues algériennes. Je crois que les Algériens ont ce côté théâtral des Méditerranéens, et comme ils ne peuvent pas cacher les choses, ils n'ont pas besoin de se psychanalyser. Autrement dit, les Algériens se psychanalysent eux-mêmes entre eux et se racontent régulièrement tout haut ce qu'ils vivent tout bas. Et du coup, je repars, à chaque fois, complètement chargé d'histoires succulentes, bien de chez nous.
Le spectacle est garanti au quotidien ?
lExactement, le marché, le bus, le taxi ! Il suffit que deux Algériens s'arrêtent et causent, même debout, cela devient théâtral et cela a une saveur particulière.
Et voilà que l'on apprécie votre dernière œuvre, votre Dernier Chameau comme vous l'avez intitulé…
Ah, oui ! j'espère que Le Dernier Chameau a été bien accueilli en Algérie et que les gens ont bien aimé le spectacle, car c'est une partie de la mémoire algérienne, extrêmement sensible et fort importante à mes yeux. Une partie de moi-même que je raconte avec humour, avec beaucoup d'affection et surtout d'émotion ! Il s'agit là d'une période charnière de l'histoire de mon pays l'Algérie, qui se situe à la fin des années 50 et au début des années 60.
C'était en même temps la fin du colonialisme et le début de l'indépendance. C'était le départ des Français d'un côté, et la liberté retrouvée des Algériens, de l'autre.
Après la guerre, c'est la paix avec tous les espoirs nourris et les problèmes rencontrés par tout un peuple. Donc, j'ai raconté cette période inoubliable, mais à la manière d'un enfant, le petit Algérien que j'étais.
J'avais à peine douze ans à l'époque et je me suis remémoré de nombreux clichés à deux faces. Je revoyais les scènes de liesse et d'euphorie mais j'inversais aussi les clichés pour aller vers certaines réalités parfois subjectives.
Aux dernières nouvelles, votre dernière œuvre marche très bien en France ?
Je crois que Le Dernier Chameau a déjà connu un grand succès théâtral. Cela fait deux ans que je joue et le spectacle est déjà programmé jusqu'en avril. Cela fera quelque 300 spectacles en deux ans, ce qui constitue déjà un chiffre considérable. En plus de toutes ces tournées théâtrales dans les grandes villes françaises, mon produit fait partie des grosses productions théâtrales en France. Par exemple, à la Fnac, Le Dernier Chameau est sorti le 14 novembre dernier, et au bout de deux semaines et demie, nous étions dans les dix meilleures ventes de l'Hexagone. Le produit était classé en 8e position des ventes et je crois même qu'il vient de descendre à la 6e position. Ce qui n'est pas peu, vous conviendrez ! Et cela continue car le produit est très bien accueilli en France par les Algériens, les Marocains, les Tunisiens, mais aussi par de nombreux Français.
Vous avez joué dans les grandes villes en France ?
Enormément ! D'abord, environ quatre-vingts fois à Paris, puis plusieurs spectacles à travers les grosses agglomérations de France et aussi dans des petites et moyennes localités de France où le public aura apprécié. Par ailleurs, j'ai joué aussi plusieurs fois en Suisse et nous partons prochainement pour une nouvelle tournée d'une dizaine de spectacles en Belgique.
Justement, c'est là une grosse frustration pour votre grand public en Algérie ?
Disons que depuis quelque temps, la situation est propice aux spectacles et aux divertissements, et l'on peut envisager désormais des tournées en Algérie, mais le problème qui se pose pour moi est que les projets de tournée déjà envisagés en France sont programmés bien à l'avance. Du coup, pendant les deux années qui viennent, je suis particulièrement surchargé de travail, et ce sera extrêmement difficile de trouver des créneaux pour organiser de grandes tournées en Algérie. Une semaine à dégager est possible, mais cela n'est pas suffisant pour satisfaire notre merveilleux public aux quatre coins du pays. Il faudrait alors un mois et demi à deux mois pour jouer à Alger, à Tizi, à Oran, Béjaïa, Constantine, Annaba, Blida et toutes les autres régions du pays.
Mais Fellag sait pertinemment que l'on n'aime pas trop planifier en Algérie ?
(Fellag éclate de rire). D'accord, mais si rien n'est planifié ici en Algérie, le problème c'est que tout est ficelé de l'autre côté de la Méditerranée. Là-bas c'est trop sérieux (éclats de rire encore). En France on ne peut pas annuler un spectacle du point de vue artistique, moral ou juridique.
En Algérie il y a des artistes qui sont programmés et qui font faux bond en dernière minute ?
Khalina ! C'est pas sérieux ! il y a quand même un minimum de respect pour la profession et surtout pour le public. J'estime que le premier contrat moral est d'abord établi entre l'artiste et son public. Le reste fait partie de l'organisation. Et quel que soit l'obstacle ou le contretemps, un artiste doit honorer ses engagements et respecter son public.
Et vous saviez bien qu'ils sont des millions d'Algériens qui adorent Fellag ?
Ils m'adorent parce que moi aussi, je les adore. Même si, dans mes spectacles, je raconte les choses avec beaucoup de franchise et de cruauté, je crois que les Algériens acceptent cette façon de dire. Il faut bien convenir que cela est normal car il ne faut pas toujours brosser dans le sens du poil. Je pense que c'est pour cela que les gens aiment Fellag, et ils savent que j'ai une tendresse et un amour pour tout ce qu'ils font, ce qu'ils disent et ce qu'ils pensent au quotidien.
Au fait, le “hittisme” bien narré par Fellag, c'est quoi ?
(De nouveau, éclats de rire). Le “hittisme” est un concept philosophique qui a été inventé par les Algériens mais qui n'est pas propre aux Algériens. Il est propre à tous les pays où il y a du chômage et de la pauvreté. Le “hittisme” est le seul soutien pour une jeunesse désœuvrée et déboussolée en attendant des jours meilleurs.
Le dernier mot ?
J'espère que ce ne sera pas le dernier mot et je n'aimerais pas qu'il y ait de dernier mot entre nous. Que chaque mot que nous échangeons soit porteur d'espoir et d'humour et que la vie soit meilleure dans notre merveilleux pays, l'Algérie !
Entretien réalisé par MOHAMED HAOUCHINE


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