«Plus de 1 500 enfants sont victimes d'abus sexuels en Algérie, un chiffre officiel donné par les services de la sécurité pour l'année 2011», a indiqué Arar Abderrahmane, président du réseau algérien pour la défense des droits de l'enfant Nada, en marge marge d'une conférence de presse qu'il animée, hier, au centre de presse d'El Moudjahid en présence d'un collectif d'associations militantes pour les droits des enfants, à l'instar du réseau Nada et l'Association algérienne d'accueil d'enfance et familles bénévoles. Il précisera aussi que plus de 9 000 appels téléphoniques dénonçant des actes de violence et de détresse contre les enfants, dont 50 appels dénonçant divers abus sexuels contre les enfants comme le viol, la pédophilie ou les attouchements sexuels, ont été reçus cette année par Nada via le numéro vert 30 33. Le même responsable a ajouté que l'abus sexuel sur enfants est une atteinte directe à sa dignité physique et mentale qui constituera un frein au développement de toute la nation. «Abuser sexuellement d'un enfant, c'est briser sa vie, anéantir ses chances de s'intégrer dans la société», a-t-il signalé. En ajoutant que trop d'abus sexuels sont encore aujourd'hui passés sous silence, pour plusieurs raisons : le tabou, la peur des conséquences, le sentiment de honte, de culpabilité...». A ce propos, M.Arar insistera sur l'urgence de la prise en charge de ce fléau qui a déjà causé des dommages irréparables à beaucoup de familles algériennes. «Il est, donc, important, a-t-il précisé, d'élaborer une loi pour le signalement des violences sexuelles sur les enfants, une loi obligeant toute personne témoin d'une agression sexuelle contre un enfant de le signaler aux autorités compétentes afin de protéger cette frange vulnérable de la société. Pour le président du réseau Nada, le signalement de tout acte de maltraitance et de violence sexuelle sur enfant devient une obligation pénale. Tout en réclamant la mise en place de centres d'accueil et d'hébergement pour ces enfants et des centres d'écoute pour un appui médical et un suivi psychologique dans l'absence de l'éducation sexuelle et une sensibilisation efficace à propos de ce fléau. Il est à noter que ce phénomène a pris une ampleur inquiétante en Algérie. Une ampleur réelle et difficile à déterminer, du fait du manque de signalement et de de la persistance de résistances culturelles relatives à la sexualité.