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«La colonisation n'a pas cessé en Afrique, elle a simplement changé de forme»
Publié dans La Nouvelle République le 11 - 01 - 2012

Comment l'écrivain africain perçoit-il les événements politiques qui secouent le monde arabe ainsi que les rapports afro-européen ? De la condition africaine aux clichés et préjugés européens, Mountaga Fané Kantéka, écrivain-poète, juriste et journaliste d'investigation malien, fait le point avec La Nouvelle République.
La NR : En tant qu'écrivain africain, comment vivez-vous la tragédie (il faut bien le dire car c'est une vraie tragédie) que vit le continent africain : pauvreté en dépit de ses richesses, dépendance vis-à-vis de l'Occident, tentative de recolonisation, despotisme et népotisme des gouvernants, etc. ? Mountaga Fané Kantéka : En tant qu'écrivain et journaliste africain, je ne vois plus comme une «tragédie» la situation actuelle de l'Afri-que, mais comme un passage obligé vers une évolution qui se fera au détriment de l'Occident. Par la force des choses ! D'abord, pour ce qui est de la pauvreté, je vais peut-être vous surprendre en vous disant que je trouve qu'il y en a au moins autant en Occident qu'en Afrique, sinon plus, d'un point de vue social… Ce qui est vraiment inacceptable, c'est la façon dont l'Occident exploite nos ressources, causant des dégâts environnementaux faisant de la vie des populations un enfer. Je fais notamment allusion à l'exploitation de l'or au Mali par les compagnies canadiennes et autres, et aussi l'exploitation pétrolière au Nigeria, dans la région du Delta, une situation infernale décrite par le philanthrope Jean Ziegler dans La haine de l'Occident. Ces frustrations sociales expliqueraient en partie les attentats fratricides qui secouent ce pays en ce moment. De ce point de vue, parler de «tentative de recolonisation» est un euphémisme. La colonisation n'a pas encore cessé en Afrique. Elle a simplement changé de forme. Mais, on peut espérer que cette soumission des pays africains aux Occidentaux est un phénomène appelé à disparaître par la force des choses. Cela ne viendra pas uniquement de l'initiative des dirigeants africains, mais de la décadence irréversible qui frappe l'Occident, notamment par la médio- crité de plus en plus croissante de son leadership. Un chef d'Etat comme Sarkozy ne peut inspirer du respect à personne. Et il y en a de plus en plus en Occident. Regardez Obama lui-même dont l'avènement a suscité tant d'espoir. On s'est vite rendu compte que sa marge de manœuvre est réduite en peau de chagrin, à cause de son assujettissement aux lobbies. Et aussi à cause de la médiocrité de l'opposition républicaine, plus portée sur les intrigues politiciennes que sur le sort des citoyens américains. La délivrance de l'Afrique se fera aussi par la transformation que subissent les pays occidentaux, à savoir leur «tiers-mondisation», à cause des flux migratoires. L'Occident croule sous le vieillissement de sa population et de la dénatalité, exacerbée par la propagation de l'homosexualité qui y est devenue presque une institution. Dans quelques décennies, la notion de «race aryenne» ne sera plus le critère de l'occidentalité. Les blonds aux yeux bleus raseront les murs. C'est cela la hantise des mouvements d'extrême droite. Mais que peut-on face à l'inévitable ? Quant au despotisme des dirigeants africains, le problème ne doit pas se poser en ces termes, mais en termes d'actions posées pour le bénéfice commun. Par exemple, je préfère un «despote» comme Kadhafi ou Thomas Sankara (à supposer qu'ils en fussent) qu'un supposé «démocrate» qui vient au pouvoir par des élections truquées avec la connivence des Occidentaux à qui ils vendent leur pays. Pourquoi ne parle-t-on jamais de Blaise Compaoré du Burkina- Faso qui est accroché au pouvoir depuis tant de décennies et qui ne fait pratiquement rien pour l'essor de son pays ? Et Oumar Bongo du Gabon qui est mort au pouvoir en le léguant à son fils ? Et Denis Sassou Guessou du Congo Brazza ? La corruption et le népotisme sont de véritables fléaux dans nos sociétés africaines. À cela s'ajoute un amour maladif de la médiocrité et une crainte irrationnelle des hommes de valeur. Ce ne sont pas les hommes de valeur qui manquent chez nous, mais ils sont écartés du pouvoir avec la complicité de ces mêmes Occidentaux. Par exemple, au Mali, Soumana Sacko est bien indiqué pour apporter des changements significatifs au niveau des institutions, pour avoir fait ses preuves dans le passé en tant que Premier ministre du dictateur Moussa Traoré. Cependant, il est à craindre qu'il n'accède pas au pouvoir, à cause de la peur qu'il suscite au niveau des corrompus. Au-delà du politique, c'est un problème de société. Comme le dit un vieil adage : «Les peuples méritent leurs dirigeants»… Croyez-vous que les soulèvements que traverse le Monde arabe vont s'étendre un jour aux différents pays africains ? Si oui, pourrions-nous dire que ce sont des mouvements uniquement à revendications sociales ou des mouvements politiques provoqués pour être récupé-rés ? Les soulèvements dans les pays arabes ne sont pas une nouveauté en Afrique. Le Mali a connu cela en mars 1991 avec l'avènement de ce qu'on a cru bon d'appeler la «démocratie», mais c'est un mouvement qui ne s'est pas étendu dans le reste de l'Afrique. Et ses acquis sont assez mitigés, puisqu'on retrouve encore les mêmes au pouvoir, vingt ans après (voir mon article «Qui pourra apporter le changement au Mali ?», publié sur mon blog www.kanteka.blogspot. com ). Généralement, ces genres de mouvement ne sont jamais spontanés. Ils résultent de l'accumulation de tout un capital de frustrations sociales auquel un événement fortuit ou programmé vient mettre le feu. Pour le cas du Mali, la main de la France, via son ambassade à Bamako, a été décisive pour faire exploser la poudrière sociale, afin de faire partir Moussa Traoré pour avoir tenu tête à François Mitterrand. Cependant, pour le cas de la TUNISIE, l'événement a été déclenché par un incident interne (l'auto-immolation du jeune Bouazizi). Les pays occidentaux étaient eux-mêmes pris de court. Pour le cas de l'EGYPTE, on pourrait parler de phénomène de contagion, encouragé par l'internet. Pour la LYBIE, c'est un peu plus complexe à cause du «différend historique» qui opposait la famille régnante à ceux de Benghazi et aussi à cause de la rancune que l'Occident nourrissait contre le Guide libyen, pour les attentats de Lockerbie et autres. D'un côté, on pourrait regretter que Kadhafi et son fils Saif Al Islam n'aient pas été bien inspirés dans leur façon d'aborder le problème qui inévitablement devait frapper à leur porte. Au lieu de s'emporter ou faire des déclarations fracassantes, Kadhafi et son fils auraient dû jouer le jeu en disant : «Vous voulez des élections libres ? D'accord, organisons des élections dans les mois à venir». Et Kadhafi aurait vraisemblablement gagné. De l'autre côté, on pourrait se demander si leur sort n'était pas déjà scellé à cause de l'attitude des insurgés qui se sont très vite livrés à un conflit armé, ne pouvant être contenu que par une riposte proportionnelle. Et le fait qu'ils aient été infiltrés par des éléments étrangers (agents français et de la CIA), confirme l'existence du complot. S'agissant du cas de la Syrie, je n'ai pas assez d'éléments pour pouvoir l'analyser. Que ce soit des revendications sociales ou des mouvements politiques provoqués, une chose est sûre, l'Occident ne peut rien contre nous sans notre propre complicité. La preuve est qu'au MAROC, tout en souhaitant des améliorations sociales, le peuple a fait savoir son attachement à la monarchie. L'ALGERIE est aussi un bon exemple en ce sens que la manœuvre n'y a pas fonctionné. Il faut mettre cela au compte de la maturité de ce pays face aux phénomènes similaires. Certains pensent que d'ici 20 ans, l'Afrique contrôlera l'Europe, vu ses potentialités énergétiques et agricoles. Partagez-vous cet avis ? Je ne sais pas dans combien de temps l'Afrique, grâce à ses ressources, pourra «contrôler» l'Europe. Parce que le problème en Afrique n'a jamais été au niveau des ressources dont elle dispose depuis que le monde existe. A commencer par ses ressources humaines qu'elle a bradées au reste du monde, à travers des siècles d'esclavagisme et aussi des hom-mes qu'elle a envoyés se faire tuer pour les guerres des Blancs. De tout temps, l'Afrique a été plus nantie que l'Europe. Et c'est cela qui explique d'ailleurs la colonisation qui n'a d'autres fins que la spoliation des richesses africaines. L'éternel malaise de l'Afrique, c'est au niveau de son leadership et de ses divisions sociales, à travers des histoires de castes, de tribus, de religions, etc. De véritables freins pour l'essor d'un pays ou d'un continent. Il y a trop d'injustices et d'intolérance sociales qui affaiblissent ce continent… La bataille entre l'Europe et l'Afrique est mentale ,diraient certains, «la richesse et la pauvreté sont des notions purement fictives et psychologiques». Pensez-vous que les Africains ont compris cela ou leur faudra-t-il du temps pour qu'ils s'en aperçoivent ? Faisant une comparaison entre le Mali et le Québec, d'un point de vue personnel, je trouve qu'il y a plus de pauvreté au Québec. D'abord, il y a plus de mendiants à Montréal qu'à Bamako. Et peut-être plus de sans-abri. Ensuite, des études ont démontré qu'une large proportion d'enfants québécois vont à l'école le matin sans avoir pris de petit déjeuner, faute de moyens. Le Québec est aussi l'endroit au monde où il y a le plus de suicides. Et parmi les causes de ce suicide pléthorique, il y a la pauvreté et l'exclusion sociale. J'y ai été le témoin direct d'un cas de suicide qui m'a marqué à vie et que je raconte dans mon livre Odyssées noires. Pourtant le Québec est l'une des provinces les plus riches du Canada, un pays très prospère. Comme quoi, ce n'est pas la richesse d'un pays qui importe, mais la répartition équitable de cette richesse. Et vous verrez qu'au Québec, surtout à Montréal, c'est une minorité de parasites qui se partagent le gâteau. Pour m'en limiter au milieu culturel montréalais, vous verrez que ce sont toujours les mêmes qu'on voit à la télé. Ils sont à la fois humoristes, acteurs, animateurs télé ou radio, et c'est à eux aussi qu'on donne les contrats pour les spots publicitaires. Et l'émission «Tout le monde en parle» de Guy A Lepage est leur point de rencontre de prédilection. Au niveau de la littérature, c'est la
même chose. Ce sont toujours les mêmes qui bénéficient des subventions de Patrimoine Canada ou du Con-seil des Arts du Canada ou du Québec. Et souvent pour écrire des livres de cuisine ou se payer des voyages de plaisance… Après 9 ans d'exil au Québec, mon premier contact avec le Mali m'a agréablement surpris. J'y trouve la vie nettement plus agréable. Les gens au Mali semblent respirer plus la joie et la santé qu'au Québec. La qualité de la vie y est nettement meilleure, en dépit de certains problèmes environnementaux liés au manque d'hygiène et à la poussière. On pourrait élargir ces propos à l'Europe, notamment la France où la vie est un véritable ergastule. Quand je rencontre un vacancier en provenance de la France, il me fait presque pitié. Ce constat se retrouve dans ma dernière publication Epître à Tounkaranké, prisonnier de l'exil. Et je crois que personne n'est plus dupe sur cette question. Bien des Africains endurent la misère européenne, parce qu'ils n'ont pas de solution de rechange, ne pouvant pas retourner chez eux à cause des pesanteurs sociales. Que faudrait-il, d'après vous, aux Africains pour changer cet ordre des choses ? Pour inverser le cours des choses, le tout est de faire en sorte que nos richesses soient équitablement réparties entre les populations et de créer une véritable démocratie sociale en bannissant les clivages d'ordre ethnique ou religieux. Pour cela, il faut d'abord un travail d'éclaircissement de notre passé fait de drames innommables qui marquent encore notre Inconscient collectif. Il y a trop de rancœurs et de désirs de vengeance entre nous. Et ce sont ces sentiments qui ont rendu la colonisation possible, parce que les troupes d'invasion coloniale étaient essentiellement composées d'Africains en rupture avec leurs sociétés, à cause des injustices sociales, préférant se mettre du côté de l'envahisseur, dans l'espoir d'une réorganisation et d'une réhabilitation sociales. Beaucoup d'Africains font semblant d'ignorer que l'esclavagisme a été pratiqué sur le sol africain aussi et qu'aujourd'hui encore des peuples s'y déchirent pour des revendications de noblesse qui se répercutent sur la scène politique. Au Mali, on continue à croire encore que seules certaines catégories de la population, considérées com-me des «nobles», méritent de briguer le pouvoir suprême. Certains n'ont pas hésité à publier un livre anonyme s'attaquant à l'actuel président Amadou Toumani Touré, le traitant notamment d'«esclave». Pourtant, ceux-là mêmes qui agissent ainsi, ignorant tout de leur histoire trafiquée par les griots, ont un large passé d'esclave et/ou d'esclavagiste à assumer. J'ai abordé ce problème dans mon ouvrage Odyssées noires et je l'aborde davantage dans les tomes suivants (sur lesquels je suis en train de travailler en ce moment). Il y a trop de contradictions à surmonter dans nos sociétés. Et la France joue sur ces clivages sociaux, à travers de pseudo-travaux scientifiques, faits par des «ethnologues», n'ayant d'autres buts que d'exacerber des clivages sociaux, en favorisant un climat d'aliénation sociale et l'écrasement d'une certaine élite stigmatisée com-me étant «inférieure» aux autres de par leurs «castes» (notamment les Forgerons dont on a carrément travesti l'histoire) ou leurs origines ethniques. Un jeu très vicieux sur lequel je reviendrai très souvent dans mes écrits… Pour vous, l'écrivain africain est-il suffisamment considéré en Europe ou, au contraire, ostracisé en dépit de la bonne qualité de son écriture ? L'écrivain africain qui veut se faire accepter en Europe, et en France en particulier, doit renoncer à son identité et à sa personnalité pour entrer dans un moule conçu pour le lectorat français. On attend de lui qu'il fasse le bouffon en faisant rire les Blancs ou les conforter dans leurs préjugés sur l'Afrique, justifiant ainsi leur sentiment de supériorité et leurs crimes passés et présents à l'égard de ce continent. Les écrivains africains dont ces Blancs font la promotion parlent de tout sauf des préoccupations africaines. A travers leur littérature, c'est toujours l'image d'une Afrique folklorique, grabataire ou perverse qui transparaît. J'ai abordé cette question dans un article intitulé Les Nègres de service de la littérature coloniale (publié sur mon blog). L'exemple le plus édifiant et le plus actuel de ces écrivains de la caricature est certainement le Congolais Alain Mabanckou qu'on essaie de faire passer pour un «grand écrivain». A ce propos, l'atypique journaliste français Daniel Attias a fait une clairvoyante réflexion au sujet du livre Verre cassé signé par Mabanckou et salué à grandes pompes par l'establishment littéraire français. Dans un billet, intitulé Vin frelaté dans un verre cassé, paru le 14 janvier 2007, Daniel Attias écrit : « Mabanckou par-ci, Mabanckou par-là. Même Bernard Pivot s'y est mis dans le JDD (Journal Du Dimanche). Je m'étais laissé avoir par ses éloges de l'Honneur de la tribu du très aimable Rachid Mimouni, mais bon, Mabanckou avait gagné des prix, avait même été nominé pour le Fémina. On a fait de son livre un spectacle théâtral pliant les spectateurs bruxellois de rire. J'aurais dû me méfier…». A la lecture de ce bêtisier, le journaliste français avoue son «malaise grandissant» devant le «goût nauséeux et sordide pour les excrétions fécales et urinaires» de l'écrivain congolais et indexa l'idéologie qui se cache derrière la promotion d'un tel ouvrage : «Et sur la 4e de couverture, on peut lire que qui veut connaître l'Afrique doit lire ce bouquin puant.» Dans le même élan d'honnêteté, Daniel Attias remarque : «C'est un bouquin de macho ultraclassique plus représentatif de l'immense diaspora afro-maghrébine plus ou moins occidentalisée que de la vie africaine de Nouakchott à Kinshasha. Ou alors quelques- uns de leurs bars… il me semble tout de même que les «maquis» de là-bas sont plus joyeux que le très célinien (mort à) Crédit a voyagé (au bout de la nuit) où traînaillent les épaves du livre.» Monsieur Attias en arrive finalement à cette lumineuse conclusion : « Intéressant de voir comment un produit frelaté devient un objet bien vendu quand on maîtrise le marketing.» Et il ne savait pas encore que le «produit frelaté» en question est en plus un ouvrage issu de la contrefaçon de mon ouvrage Odyssées noires. Justement, à propos de contrefaçon, vous avez payé récemment les frais de cette discrimination en étant plagié sans pouvoir arracher vos droits. Pouvez-vous nous relater brièvement vos péripéties dans cette affaire de contrefaçon? Mon ouvrage a effectivement fait l'objet d'une cascade de contrefaçons de la part de ce milieu raciste et profondément malade. C'est la maison d'édition française Le Seuil (à qui j'avais envoyé mon manuscrit en juin 2004) qui en est à l'origine. Après m'avoir incité au téléphone à leur envoyer mon ouvrage, tout ce qu'ils ont trouvé de mieux à faire, c'est de le scinder en plusieurs parts pour en faire des contrefaçons multiples, endossées en partie par le Congolais Alain Mabanckou qui, tenaillé par la mauvaise conscience, s'est fendu dans des confessions dans la première contrefaçon qu'il a endossée (Verre cassé), avouant notamment que c'est un certain Escargot entêté ou le Juif errant qui lui a «forcé la main», en le poussant à contrefaire mon manuscrit, en le lui donnant avec ces mots : «je te l'offre». Et avec des consignes très précises : «utiliser, dénaturer, réviser, souiller, poisser, outrager, profaner.» Ces confessions m'ont permis de remonter jusqu'à l'instigateur de cette gigantesque escroquerie intellectuelle : Olivier Cohen. Cette affaire m'a fait pénétrer un univers que je ne pouvais imaginer dans mes pires cauchemars. L'univers de la criminalité à col blanc ! La contrefaçon à grande échelle dans le monde éditorial français, protégée par l'institution judiciaire française qui est prête à châtier un écrivain contrefacteur, pourvu que la maison d'édition n'y soit pas impliquée. J'ai même reçu un coup de fil m'invitant à laisser le «système» tranquille et de me focaliser sur Mabanckou, si je veux gagner mon procès. On voulait faire porter le chapeau à Mabanckou qui n'est qu'un pion, en laissant filer l'instigateur blanc et juif. Mon refus d'adhérer à une telle mascarade me vaut aujourd'hui un blocage judiciaire dont le président français Nicolas Sarkozy est lui-même complice. C'est une trop vaste saga que je ne peux résumer ici. J'invite donc les lecteurs à consulter ces articles publiés sur mon blog : -Affaire Seuil / Mabankou : récapitulatif des faits - L'énigme Mabanckou ou comment devenir un «auteur» célèbre sans être écrivain - Enquête au cœur d'un réseau de contrefaçon : Qui se cache derrière Mabanckou? - Le Mali : plaque tournante du réseau françafricain de la contrefaçon littéraire et artistique -La Californie : l'autre plaque tournante de la contrefaçon - Affaire Mabanckou : le juge français se compromet en voulant bloquer la procédure : - Spectaculaire rebondissement dans l'affaire Seuil/Mabanckou: la justice française s'embourbe en voulant sauver la face -Nouvelle escalade dans l'affaire Seuil/Mabankou : la juge Nathalie Dutartre récusée pour obstruction à la justice et menaces ésotériques -Lettre à Olivier Cohen, un homme sans honneur - Qui va pouvoir m'aider contre Sarkozy et son gang? Après ce que vous avez vécu, croyez-vous encore à la notion de justice au pays «des droits de l'homme» ? Vous me faites rire en me posant cette question. Pour un peu, je la prendrai comme une «provocation» (rire). Vous me parlez de «justice» et de «pays de droits de l'homme»? Je vous parle de Société du crime, par référénce à l'excellent livre de Christian Carles dont je conseille vivement la lecture. Depuis que le monde est monde, l'Occident a fonctionné par le crime pour s'imposer aux autres. Et c'est le fait de ne reculer devant aucune horreur qui fait sa force. Et tout «racisme» mis de côté, j'en arrive à adhérer à cette appellation de «Diable Blanc» qu'on rencontre chez Malcom X.
Que c'est donc triste tout cela!


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