«Non la violence ne quittera pas son terrain, elle s'y plaît et met en défi ceux qui sont chargés de la combattre.» Cet expert européen en communication a certainement raison. Difficile de la balayer et de l'écraser. Il ne se passe pas un jour sans que cette branche pourrie ne vienne secouer les parties du football. Regrettables sont les comportements auxquels s'associent quelques joueurs lesquels de toutes les façons, sont censés savoir qu'en acceptant de pratiquer un sport donné dans un cadre bien déterminé, en acceptent les règles, ils sont de ce fait soumis au règlement le régissant. Nous l'avons déjà écrit dans nos précédentes éditions et souligné que même ces «dirigeants et entraîneurs, censés donner l'exemple, doivent servir de modèle à leurs joueurs en premier, et soigner l'image du club ou du sport auxquels ils s'identifient, comme ils sont également censés être assujettis aux mêmes lois et règlements que les joueurs. Il y a donc moyen de mettre hors d'état de nuire ceux, parmi eux, qui empêcheraient le sport d'être conçu comme il doit l'être avec les nobles valeurs qu'il est, de facto, appelé à véhiculer. Ces parasites empestant le public, contribuant à dénaturer le sport, à le vider de son sens en l'infectant de comportements irresponsables et barbares, ne doivent avoir droit à aucune indulgence.» Il suffit de tirer sur un fil pour que toutes ces explications viennent sans heurts ni contradictions démontrer qu'elle résistera à toutes les tentatives de liquidation. Au point même qu'on peut demander par quel miracle un jour, elle cessera. Les arbitres menacés et violentés, cas flagrants de ce qui s'est passé à Annaba, à Ouargla et dans d'autre stades, des cas, telles des guirlandes qui illuminent les effets d'un sport pas sportif. Comment enrayer cette violence tant qu'aucune politique de tolérance zéro contre la violence ne s'avère efficace ? Le nombre d'incidents est loin de diminuer. Alors comment éviter le pire ? Comment faire sortir la violence du stade ? Comment marginaliser les supporters violents qui prennent le football en otage, cibler les comportements inadmissibles et de rappeler qu'ils sont punis par la loi ? Comment faire comprendre à ces jeunes, y compris à certains joueurs, que le stade n'est pas une zone de non droit. En Europe, fait rappeler un document officiel, il n'y avait en 2009 que 200 interdictions judiciaires et administratives en France alors qu'on en comptait 3 000 en Angleterre. Si les interdictions de stade devaient être plus nombreuses, chez nous, il serait opportun que l'on crée un service de police spécialisé : «Division nationale de lutte contre le hooliganisme». Des sections d'intervention rapide pourraient voir le jour afin de renforcer les capacités d'intervention des forces de police dans les stades comme cela se fait dans plusieurs pays d'Europe. On ne peut contester le bien-fondé de toutes ces études ou analyses visant à comprendre et déceler les raisons de cette violence qui prend de plus en plus d'ampleur jusqu'à devenir inadmissible, insupportable, se transformer en fléau qu'il urge de combattre et d'éradiquer. Dans une lecture d'un quotidien marocain, un journaliste livrait ses pensées avec art et finesse, il se trouve que cette analyse correspondant à ce qui se passe aussi chez nous. C'est donc un mal qui s'identifie à ce qui se passe dans d'autres continents ou malgré la sévérité des autorités, n'arrivent pas à abandonner la partie. Le mal existe et semble s'amplifier sans but précis, c'est un peu à cela que faisait référence notre confrère marocain, «l'expérience a démontré que les bonnes intentions, à elles seules, ne sont jamais parvenues à venir à bout de problèmes, surtout quand ils ont atteint une aussi grande et aussi grave dimension. Il a été prouvé que les hooligans n'avaient aucun lien avec quelque équipe que ce soit, ni avec le sport en général. Des casseurs, mais aussi et surtout, des «pro» pick-poket, des spécialistes du vol à la tire, des agresseurs confirmés qui trouvent leur bonheur dans les bousculades et tous les mouvements de la foule qu'ils ont l'art et la manie de provoquer...» Il faut veiller à ce que cette racine dangereuse n'injecte son venin aux mineurs. «Et quand on s'en prend aux biens et à l'intégrisme corporel d'autrui, cela relève du pénal.» Il est urgent que les autorités sévissent dans la légalité la plus stricte, sans plus. Mais tant que les choses se passent autrement, on ne doit sûrement pas s'attendre à quelque miracle.