Le message que le chef de l'Etat a adressé, avant-hier soir, depuis son lit d'hôpital au peuple algérien, peut prêter à deux niveaux de lecture : d'abord, il rassure sur son état de santé et coupe court à toutes les supputations et rumeurs les plus folles qui pouvaient circuler à son sujet, mais, surtout, il sous-entend qu'il ne se voit aucunement en retrait de la vie nationale, comme tentent de le montrer tous les commentaires à chaud publiés dans la presse, où des acteurs politiques se sont empressés de prédire la fin politique d'un président malade, désormais incapable de gouverner, prétextant son hospitalisation et sa longue maladie. Certains sont même allés jusqu'à appeler à l'application urgente l'article 88 de la Constitution qui prévoit les cas de vacance du pouvoir. Alors que d'autres aiguisaient déjà leurs armes en prévision de l'élection présidentielle anticipée. Le chef de l'Etat a bien pesé ses mots, en choisissant de s'adresser, à travers son message, à la famille sportive en spécifiant les équipes qui devaient disputer les finales de la Coupe d'Algérie de football, et aux travailleurs à l'occasion de la Fête des travailleurs : deux catégories qui regroupent l'essentiel des forces actives du pays. Après ce message, le débat politique doit vite se recentrer sur le projet principal qui occupe la classe politique : la révision de la Constitution. Là où tous les acteurs peuvent émettre toutes leurs propositions concrètes. Certains partis ont d'ailleurs commencé à le faire.
