Une semaine après le début de la campagne électorale, les candidats à l'élection présidentielle n'arrivent toujours pas à rassembler les foules. Certains meetings ont été reportés à la dernière minute en raison des salles complètement vides. Ne trouvant pas d'arguments pour justifier cet état de fait, certains candidats montrent du doigt l'administration, l'accusant d'être derrières ce «boycott». En effet, il semble que les candidats trouvent d'énormes difficultés à rassembler les foules dans leurs meetings. Les autorités ont réservé quelque 3 000 salles pour les meetings des différents candidats. Malheureusement, excepté certains rassemblements tenus dans la capitale, les salles des autres meetings organisés dans les différentes régions du pays sont restées vides. Même le meeting organisé par les six partis et quelques personnalités qui ont appelés au boycott n'ont pas réussi à remplir la salle Harcha. Lors de ce meeting autorisé, quelque 2 000 personnes (les militants de l'ex-Fis compris) ont assisté à ce rassemblement. Pour l'instant, les meetings qui ont fait le plein sont ceux qui ont été organisés par les fans d'Abdelaziz Bouteflika. Faouzi Rebaïne a été surpris de trouver presque vide la salle de conférence Tahri-Miloud de Souk Ahras. Cela a provoqué la colère du président du parti AHD 54 qui a décidé d'annuler l'organisation de cette manifestation électorale. M. Rebaïne n'a pas manqué d'accuser l'administration locale, indiquant que des pressions ont été exercées sur la population pour «ne pas assister» aux rencontres de l'opposition. Il n'a pas expliqué comment l'administration pourrait faire des pressions sur les citoyens. A ce sujet, il a expliqué que les moyens de transport déployés par son parti pour ramener les citoyens de Souk Ahras à son meeting «n'ont pas été au rendez-vous». En réponse au président de Ahd 54, le wali de Souk Ahras a apporté un démenti catégorique à ces accusations, indiquant que l'administration ne s'ingère pas dans les affaires des partis politiques. Interrogé sur l'absence des citoyens aux meetings de l'opposition, un sexagénaire nous a expliqué que mis à part des rassemblements tenus par les militants du FLN, du RND ou des partis du courant islamiste, les autres mouvements et personnalités politiques ne pourraient même pas rassembler une centaine de personnes. L'absence d'un grand public dans les meetings politiques n'est pas une surprise, nous a indiqué un citoyen. Ce dernier nous a expliqué qu'un parti politique a trouvé du mal à rassembler 50 personnes pour son meeting organisé dans une wilaya de l'est algérien. «Nous étions obligés de demander aux journalistes et même à des passants de s'asseoir dans les premiers rangs afin de permettre aux équipes de télévision de filmer quelques séquences», a-t-il ajouté. Notre interlocuteur a conclu que contrairement au meeting, le restaurant où le déjeuner a été organisé était archicomble et même les organisateurs et la délégation du parti ont trouvé du mal à se procurer une table. En somme, ces accusations contre l'administration ne sont pas les premières et ne seront pas les dernières du genre. Certains partis et candidats ont démontré dans plusieurs rendez-vous qu'ils sont des mauvais perdants. Sinon, comment peut-on expliquer que ces derniers crient à la fraude, indiquant que les résultats du scrutin sont déjà connus alors que les élections ne sont pas encore organisées ?