S'il y a bien un sujet sur lequel il n'y a jamais eu de consensus, c'est bien la liberté d'expression. Le pouvoir et l'opposition ne peuvent pas avoir la même démarche à cause des enjeux de pouvoir et d'intérêt. De la même façon, le pouvoir et la presse ne sont pas faits pour s'entendre. La justice et la presse ne peuvent pas s'entendre. L'administration et la presse ne peuvent pas non plus s'entendre. Partout où il y a des parcelles de pouvoir, la presse n'est pas en odeur de sainteté. La presse sera la bienvenue quand s'instaureront la transparence et la bonne gouvernance. Certainement que cela ne sera pas pour demain. Ni pour après-demain. Dans quels lieux la presse sera-t-elle l'invitée permanente ? Le Président veut que la presse travaille dans le cadre de la préservation de l'intérêt national. Chaque camp accorde un contenu différent au conseil de l‘intérêt national. Il faudrait d'abord l'expliciter ce contenu. Que représente-t-il ? Quelles sont les lignes rouges à ne pas franchir? Dire tout ou dire partiellement et partialement ? Comment peut-on évaluer le lien entre démocratie en chantier et libre expression vraiment libérée ? Quand ces deux processus se rejoignent-ils dans la même direction et qui doit œuvrer en faveur de l'autre, c'est-à-dire si la démocratisation permet la libre expression ou si c'est la libre expression qui œuvre en faveur de la démocratisation ? C'est l'histoire de la poule et de l'œuf. S'ils ne sont pas venus ensemble, qui est venu le premier ? La libre expression et la démocratisation sont des thèmes aux divergences permanentes, voulues car cela permet d'entretenir la crise au niveau de la maîtrise de ses variables. Les débats suivis à la TV lors de la campagne électorale ont été contradictoires. Que doit en rapporter la presse quand mensonges et vérités se sont rencontrés et quittés sans remords ? Une presse responsable. Quel contenu à ce concept quand tout est politisé ?
