Les dégâts collatéraux font parfois énormément mal. Le ricochet, le contrecoup est tombé tel un couperet sur la ville d'Aïn Fouara injustement condamnée à jouer sans son public la demi-finale de la coupe d'Afrique des clubs champions. Ebossé est mort à Tizi Ouzou et c'est l'ESS qui paye les pots cassés. Son adversaire, le TP Mazembe se frotte joyeusement les mains. Une providence tombée du ciel quand on connaît l'apport des supporters sétifiens en pareille circonstance. Mais la CAF a saisi au vol, la mort du joueur camerounais pour poignarder dans le dos l'Entente de Sétif. Voilà où nous en sommes et la suite sera encore plus dure pour notre football, pris pour cible par la plus haute instance du football africain. Au moindre faux-pas, la note sera encore plus salée. Est-ce pourtant la faute aux supporters ? A bien méditer sur la question, la responsabilité incombe en premier lieu aux instances dirigeantes de cette discipline incapable de prendre la moindre mesure pour éradiquer la violence quand celle-ci a pris des proportions alarmantes. Des années durant, elles ont laissé faire, fermé les yeux sur des cas de dépassements très graves jusqu'à ce qu'il y ait mort d'homme. Et encore, on doute fort qu'elles arriveront un jour à endiguer ce fléau, aujourd'hui fortement enraciné. Même s'il n'est jamais trop tard pour bien faire, il n'en demeure pas moins que l'Algérie est dans le collimateur, et elle n'est pas à l'abri d'autres sanctions. Il faut s'attendre à d'autres surprises tant que nos stades sont à la merci de hordes de supporters, qui n'ont rien à voir avec le football. Privée de ses supporters, l'Entente de Sétif ne doit désormais compter que sur ses joueurs, si elle passe l'écueil du redoutable TP Mazembe. Les supporters sétifiens et de tous les autres clubs du pays sont aujourd'hui doublement avertis. La violence se paye cash et les dépassements coûteront désormais très chers.