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Pour un partenariat gagnant-gagnant entre l'Algérie et la France
Publié dans La Nouvelle République le 20 - 10 - 2014

Le professeur Jean-Pierre Chevènement a effectué une visite officielle en Algérie le 8 octobre 2014 où il a été reçu par le Premier ministre Abdelmalek Sellal le 09 octobre 2014, préparant une importante rencontre algéro-française qui a eu lieu le 18 octobre 2014 à l'Assemblée nationale française organisée par l'Association France – Algérie qu'il préside et à laquelle j'ai participé en présence de nombreux experts et opérateurs des deux rives de la Méditerranée, sur le partenariat industriel algéro-français.
A cette occasion,un jury présidé par l'ancien Premier ministre Edith Cresson dont je suis membre, sélectionnera la personnalité qui aura contribué au renforcement de la coopération algéro-française. Cette rencontre sera suivi le 10 novembre 2014 à Oran de la réunion du Comité mixte économique France-Algérie (Comefa) chargé d'évaluer l'état d'avancement des projets lancés dans le cadre de la coopération entre les deux pays. L'objet de cette contribution est de voir si la politique industrielle à laquelle ont appelé récemment les pouvoirs publics notamment à travers un nouveau code d'investissement répond à une logique économique, tenant compte de la dure réalité des nouvelles mutations mondiales. Les nouveaux groupes qui seront créés seront-ils concurrentiels dans le temps dans la mesure où l'Algérie est liée à un Accord de libre-échange avec l'Europe dont le dégrèvement tarifaire zéro est prévu en 2020 ? Le seront-elles si elle adhère à l'Organisation mondiale du commerce (OMC), où les pays membres accaparent plus de 97% du commerce mondial dépassant les 85% de la population mondiale avec les adhésions récentes de l'Arabie Saoudite et de la Russie, la majorité des pays de l'OPEP étant membres de cette organisation. L'Algérie peut-elle se permettre de s'isoler des nouvelles mutations mondiales, devant différencier les avantages comparatifs statiques (ce qu'elle perd à court terme, en préservant les intérêts de rente) des avantages comparatifs dynamiques (ce qu'elle gagne à moyen terme) mais en s'opposant à des forces sociales liées à la rente Partir du constat de l'économie algérienne a- Les hydrocarbures représentent selon les recettes fonction des cours 96/98% des exportations en devises du pays et 80% avec les effets indirects via la dépense publique (à travers notamment le BTPH et les subventions), les exportations hors hydrocarbures 2/3% dont 50% sont des déchets eux-mêmes des déchets hydrocarbures. Les réserves de change estimées à environ 195 milliards de dollars le premier trimestre 2014 non compris les 173 tonnes d'or sont dues essentiellement à la rente des hydrocarbures. Environ 70/75% des besoins des ménages et des entreprises publiques et privées (matières premières et équipement avec un taux d'intégration ne dépassant pas 15%) sont importées toujours grâce aux hydrocarbures. La règle des 49/51% où l'Etat algérien supporte tous les surcoûts, instaurée dans la loi de finances 2009, étendue aux banques en 2010, n'a pas pu dynamiser l'attrait à l'investissement productif tant local qu'étranger, ni diminuer les importations qui avec les services ont dépassé les 65 milliards de dollars entre 2013/2014, s'orientant vers 70 milliards de dollars fin 2015, non compris les transferts légaux de capitaux. Le dérapage du dinar qui est passé successivement de 25 dinars un dollar vers les années 1990 à 79 dinars un dollar courant 2014 (1 euro égal à 108 dinars mais 160 dinars sur le marché parallèle) qui est un dumping à l'exportation comme le montrent tous les pays qui dévaluent, l'expérience chinoise récente a accru paradoxalement le caractère mono-exportateur de l'économie algérienne. La mentalité bureaucratique est de croire qu'il faille faire des lois pour réduire les importations, revenant à l'ancienne économie administrée comme le retour des licences d'importations qui favorise la corruption, les passe-droit, la sphère informelle alors que les problèmes sont d'ordre structurel. b- L'économie algérienne est caractérisée par un dépérissement du tissu productif, 83% des activités selon l'ONS étant concentrées dans le tertiaire avec une prédominance du commerce de détail, un commerçant pour quatre habitants. L'industrie représente moins de 5% dans le produit intérieur brut(PIB) et sur ces 5% plus de 95% sont des PMI-PME peu initiées au management stratégique (dominance des organisations familiales) étouffées par la bureaucratie, croulant souvent sous le poids de la dette. L'assainissement des entreprises publiques a coûté au Trésor plus de 60 milliards de dollars entre 1991/2014 alors que dans leur majorité sont revenues à la case départ (environ 70%), les banques publiques étant malades de leurs clients, (les entreprises publiques). Cela explique également, couplé avec la faiblesse de l'efficacité des dépenses publiques, 630 milliards de dollars de dépenses publiques programmées (part dinars et part devises) entre 2000/2013 pour un taux de croissance moyen de 3% alors qu'il aurait dû dépasser les 10%. L'Algérie selon un rapport de l'OCDE dépense deux fois plus par rapport à des pays similaires pour deux fois moins de résultats. Cela explique les tensions sociales actuelles, le taux d'emploi étant fonction du taux de croissance et que ce n'est pas une question de finances. Cela renvoie à l'urgence d'un réajustement de la politique économique et sociale algérienne dominée notamment par la sphère informelle qui représente plus de 50% du tissu économique existant des liens dialectiques avec la logique rentière et cette sphère avec une dominance marchande.(voir notre étude Institut Français des Relations Internationales Paris France- décembre 2013 sur ce sujet). Cette sphère résultant des dysfonctionnements des appareils de l'Etat est le produit du poids de la bureaucratie, fausse la concurrence et décourage les producteurs locaux. Parallèlement les subventions généralisées, qui avec les transferts sociaux représentent plus de 60 milliards de dollars, (plus de 28% du PIB) non ciblées et mal gérées permettent des fuites hors des frontières comme les carburants ou le blé, les actions des services de sécurité ponctuelles ayant un impact limité sans une politique qui s ‘attaque à la racine du mal supposant de nouveaux mécanismes économiques transparents. Ces montants faramineux, pour maintenir la paix sociale, reportant dans le temps les tensions, sont intenables, surtout en cas de chute des cours des hydrocarbures, 70% du pouvoir d'achat des Algériens étant corrélés à cette rente Lorsqu'un Etat émet des lois qui ne correspondent pas à la situation réelle de la société, celle-ci émet ses propres lois qui lui permettent de fonctionner. Il existe des liens dialectiques avec la logique rentière et cette sphère qui contrôle 40% de la masse monétaire en circulation, avec une intermédiation financière informelle à des taux d'usure, où tout se traite en cash. Face à cette situation, le secteur financier public algérien qui contrôle plus de 90% du crédit octroyé, les banques privées malgré leur nombre étant marginales, est un guichet administratif et un lieu de distribution de la rente, expliquant que les réformes structurelles du secteur financier, enjeu de pouvoir, souvent annoncées sont différées car s'attaquant à de puissants intérêts. 2. Les conditions de réussite du partenariat Rappelons que le 15 juillet 2013, un appel à partenariat industriel national et international pour la création de sociétés par actions avec les Sociétés de gestion des participations (SGP) a été lancé par le ministère de l'Industrie, de la PME et de la Promotion de l'investissement algérien. Cette action s'insérait dans le cadre de 18 filières industrielles visant la relance de la production nationale et le développement de l'investissement et concerne notamment les textiles et habillement, le bois et l'industrie du meuble, les produits sidérurgiques et métallurgiques, les produits électroménagers et électroniques, la mécanique industrielle et les produits pharmaceutiques et parapharmaceutiques. Les opérateurs économiques nationaux et étrangers auxquels cet appel à projets était destiné avait jusqu'au 31 décembre 2013 pour soumettre leurs dossiers de candidature. Où en est cet avis d'appel d'offre ? Il y a lieu d‘éviter à la fois de se bercer d'illusions grâce à la rente des hydrocarbures car les expériences historiquement montrent clairement qu'aucun développement durable ne peut se réaliser au sein d'une société anémique et l'Algérie ne saurait échapper à cette règle universelle. Avec une chute de 50% des recettes d'hydrocarbures, l'Algérie risque de vivre le drame des années 1990. Il s'agit également d'éviter le juridisme stérile, l'important pour mener une bonne politique étant d'analyser au préalable les facteurs de blocage du fonctionnement d'une société. Viennent ensuite la mise en place d'institutions adaptées tant au contexte local qu'international et des lois qui doivent se mouler au sein d'une vision stratégique. La corruption ne se combat pas par des lois mais par l'amélioration de la gouvernance (et un véritable Etat de droit) qui conditionne le devenir futur du pays. Aussi sans une gouvernance renouvelée, un Etat de droit évitant cette instabilité juridique perpétuelle, cette politique n'a aucune chance d'aboutir concrètement. C'est qu' en Algérie, l'administration publique tant centrale que locale (bureaucratisation avec plus de 2 millions de fonctionnaires permanents et un million non permanents pour 38 millions d'habitants, sans compter les emplois rentes et les sureffectifs des entreprises publiques que l'on fait rentrer dans la rubrique économique) souffre de graves faiblesses qui entravent et pervertissent son action, favorisent les comportements douteux et suscitent chez les citoyens et les usagers un sentiment de frustration et parfois de rejet. Le bureau est nécessaire mais lorsqu'il est efficace et n'alourdit pas ce que les économistes appellent les coûts de transaction en fonctionnant en tant que pouvoir bureaucratique, en vase clos , en donnant l'illusion de prendre des décisions au nom de la majorité. (A suivre)

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