Décevants depuis le début de la compétition avec seulement deux points inscrits lors des deux premiers matchs, les Ivoiriens devront faire face à une équipe promise à la Coupe d'Afrique des nations. Les deux équipes s'étaient déjà rencontrées, lors de la CAN-2010 en Angola, avec une victoire des Verts (3-2), drivés à l'époque par l'ancien sélectionneur Rabah Saâdane. Hervé Renard connaît la recette de la maison pour avoir cuisiné chez nous. Un avantage qui pourrait lui être favorable demain, mais les Fennecs ne sont pas des joueurs de cœur. Les Eléphants manifestent à travers leurs déclarations des signes d'inquiétude : arriveront-ils à écraser les Fennecs ? L'ancien locataire Hervé Renard promet des surprises sur le terrain. Mais L'histoire lui fait rappeler que les Fennecs ont affronté les Ivoiriens vingt fois, dont 19 en officiel : 7 résultats étaient en faveur des Verts, 6 pour les Ivoiriens et 7 maths nuls. Il voudrait sa petite vengeance sportive, ses joueurs le promettent et les nôtres ne commentent pas cet aspect des choses. D'ailleurs, le sélectionneur des Eléphants reconnaît : «L'Algérie est une très bonne équipe, avec beaucoup de talents offensifs. J'y ai passé dix mois merveilleux», a-t-il expliqué avant d'ajouter avec humour, «je salue les supporters et je vais essayer de leur faire quelques misères... Ce n'est pas une provocation, c'est une blague parce que j'ai beaucoup d'amis en Algérie». Les joueurs algériens ne sont pas stressés, ils le disent, ils sont même pressés de passer à l'action, «c'est une équipe comme les autres, et chacune a ses spécificités techniques qui créent des vagues pour déstabiliser son adversaire. Nous sommes prêts au même titre qu'eux, ils ont une expérience professionnelle, nous avons la nôtre. Ils tenteront de nous intimider mais nous sommes habitués au sein de nos clubs, alors ce sera un quitte ou double, nous le savons fort bien. Nous jouerons notre jeu le plus normalement du monde...», une synthèse d'avant match faite par le jeune Bentaleb âgé que de 20 ans. Les enjeux sont certes importants mais le technicien français, un homme tranquille, avance sans se soucier de cette rencontre. La recette sera peut-être différente, mais l'entrée des joueurs nouveaux fera la différence, l'essentiel est que le moral soit au beau fixe. Pour Vahid, l'ex- sélectionneur des Fennecs qui s'exprimait sur le site Le Point Afrique, il reste persuadé de la réussite des Algériens... «Je connais le potentiel de ces deux équipes. Il y a beaucoup de qualités dans ces deux sélections. C'est normal de les retrouver là. Dans ce tournoi, je dirais même que c'est une finale avant l'heure». Il reste persuadé que ses ex-poulains réussiront «l'Algérie est favorite». Il explique : «Ce n'était peut-être pas le cas avant, mais il me semble que l'Algérie est l'équipe la plus forte. Cette équipe que j'ai façonnée pendant trois ans est mûre, plus solide, le groupe n'a pas tellement changé, ni son organisation tactique d'ailleurs. L'Algérie est aussi dans cette spirale positive du bon Mondial que nous avons réalisé ensemble au Brésil». Ali Fergani s'est exprimé dans le journal électronique : «La Côte d'Ivoire a une belle équipe. Il est vrai qu'elle a difficilement commencé le tournoi, mais les joueurs ont bien réagi lors du dernier match : l'Algérie a éliminé la Côte d'Ivoire en 2010, au même stade de la compétition par 3-2. Depuis, les choses ont changé. On est face à l'entraîneur, Hervé Renard qui connaît très bien le football algérien. Il dirige une sélection coriace avec d'excellents joueurs. La rencontre va être très difficile, c'est du 50/50 pour les deux équipes. Si l'équipe nationale continue à progresser, et les joueurs à être plus efficaces, elle passera aux demi-finales. L'Algérie fera face à une équipe ivoirienne expérimentée mais qui n'est pas imbattable». Et d'ajouter «l'équipe ivoirienne a varié son jeu. Renard a joué avec 3-5-2, mais il est capable de varier encore son jeu. Cela dépendra de son adversaire. Pour Gourcuff, le chemin est clair et il est bien tracé. Il joue avec un 4-4-2 et il ne change pas beaucoup». Son pronostic : «C'est un match qui risque d'aller jusqu'aux prolongations.» Pour Madjer, «la mission ne sera pas facile... Il faut jouer ce match comme on a fait contre le Sénégal, avec rigueur et volonté, et Inch'Allah, on ira jusqu'à la finale pour remporter la CAN». Et d'ajouter : «En Afrique, rien n'est prévisible. On a vu le Sénégal, qui était premier et candidat pour aller loin dans cette CAN, il s'est fait éliminer au premier tour, il y a aucune logique dans le football africain». L'international Mustapha Dahleb pense qu'il faut positiver. «Nous avons une équipe qui a compris le jeu africain. Elle se forge match après match. La Côte d'Ivoire une équipe parmi les meilleures sur le papier, avec ses nombreuses stars "européennes", elle a pourtant eu du mal à convaincre, elle n'est pas l'ogre qui fait fuir les équipes. Il faut la prendre comme elle est, et je suis persuadé que nous irons au bout de la course...», dit-il. Mustapha Kouici a précisé : «La batterie de jeu qu'elle produit à chaque rencontre démontre qu'elle reste solide et qu'elle a les mêmes options que toutes les équipes qualifiées. Cependant, nous aussi, nous avons notre manière de faire déjouer ses tentatives notamment avec un Hervé Renard qui connaît très bien notre football. Nous sommes mondialistes, nous l'avons démontré et dimanche si l'équipe est aussi engagée que mobilisée comme à son dernier match, nous poursuivrons notre chemin vers le podium de la CAN-2015». Demain, les Fennecs après avoir dévoré les Lions de la Teranga, iront provoquer les Eléphants pour leur faire quitter la manifestation africaine. Cela est possible.