Un rituel immuable sur certaines chaînes marocaines : recours quotidien à trois ou quatre journaux algériens qui ouvrent systématiquement sur des informations négatives et alarmistes sur la situation dans notre pays. La chaîne marocaine semble avoir trouvé le filon pour casser de l'Algérien via des organes nationaux qui prêtent le flanc en faisant dans la surenchère. Les Marocains en profitent et c'est de bonne guerre : au Maroc, personne, ni aucun journal ne s'amuserait à dénigrer son pays, ni ne se hasarderait à rendre compte tout simplement de la réalité plus qu'alarmante que vivent nos voisins, dans tous les domaines, du moins la majorité silencieuse. Et même en Europe, où les Marocains sont nombreux à écumer les rédactions des nouvelles chaînes d'information, à l'image de France 24, on trouve le même tempo, et toujours le même souci de dévaloriser l'Algérie par rapport au Maroc, y compris sur le registre de la liberté d'expression. Cela donne bien sûr à réfléchir, et nous laisse souvent frustrés. Car nous sommes encore loin de gagner la bataille médiatique et de maîtriser les enjeux. Pour cela, la corporation devrait se ressaisir et mettre de l'eau dans son vin, car la baisse des ventes n'est pas due à la désaffection des lecteurs mais plutôt à une migration inexorable vers les NTIC. De plus en plus d'Algériens préfèrent lire la presse (un maximum de journaux et non plus un ou deux) sur Internet. Ce zèle dont font montre certains titres pour noircir la situation dans le pays, ne leur sera d'aucun secours pour se replacer sur un marché qui, de toutes les façons, est en constante baisse. Les scénarios catastrophes vendent du papier, mais ne vendront pas des clics.
