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Plus de riches, de plus en plus riches... et après ?
Publié dans La Nouvelle République le 07 - 12 - 2015

Avant-propos Amorçons cette étude sur la concentration de la richesse - du patrimoine - du capital en général - par la relation de la dernière compilation mondiale des milliardaires de la Terre.
Le magazine «Forbes» a raison de faire cet inventaire à l'échelle planétaire car l'économie capitaliste est aujourd'hui globalisée et mondialisée et la désignation de l'origine nationale de ces milliardaires actionnaires de vastes entreprises multipolaires n'a plus d'intérêt. Nous savons que ces 1 826 milliardaires, cumulant 7 050 milliards de dollars proviennent de soixante-six (66) pays différents. Mais le plus important est qu'ils sont reliés entre eux via des conseils d'administration cooptés, des échanges d'actions, des contrats d'approvisionnement, des ententes de non-concurrence et de partage des marchés. Ils ne forment qu'une seule et vaste oligarchie mondiale complice et concurrente, pour le partage des marchés, des espaces de ressources et des secteurs de spoliation de la plus-value prolétarienne. Voilà une conséquence évidente du stade impérialiste du mode de production capitaliste. «Le monde compte un nombre record de milliardaires, de plus en plus riches. Le plus fortuné de tous étant l'Américain Bill Gates, selon le classement 2015 du magazine «Forbes», publié le 2 mars 2015 (1). Liliane Bettencourt est la première Française en décrochant la 10e place. Voici les principaux enseignements de ce classement» (2). Des Français bien placés «Âgée de 92 ans, l'héritière de L'Oréal, Liliane Bettencourt gagne une place avec 40,1 milliards de dollars, grâce à un gain 5,6 milliards par rapport à 2014. Toujours chez les Français, Bernard Arnault, propriétaire du groupe de luxe LVMH, est 13e, avec 37,2 milliards de dollars (33,5 en 2014), suivi de Patrick Drahi, président de la multinationale des télécommunications Altice (57e, 16 milliards), de Serge Dassault (62e, 15,3 milliards) et François Pinault (65e, 14,9 milliards)». En comparaison, la bonne tenue du secteur de la technologie et l'augmentation du dollar par rapport à l'euro ont renforcé la position des Américains dans le classement 2015 : ils sont 536 à y figurer, suivis de la Chine (213), de l'Allemagne (103), de l'Inde (90) et de la Russie (88). L'Europe compte 482 milliardaires (prendre note que le capital de ces milliardaires n'est souvent pas localisé ni valorisé dans le pays inscrit sur leur passeport, d'où l'inanité de les classer par nationalité). Toujours plus de riches En un an, la fortune de Bill Gates, co-fondateur de Microsoft a augmenté de 3,2 milliards pour s'établir à 79,2 milliards de dollars. Le Mexicain Carlos Slim, magnat des télécommunications, numéro 2 du classement, a vu sa fortune passer de 72 à 77,1 milliards de dollars, et celle de l'homme d'affaires américain Warren Buffett a bondi de 14,5 milliards de dollars en un an, pour atteindre 72,7 milliards, ce qui lui permet de décrocher la troisième place. Il relègue à la quatrième place l'Espagnol Amacio Ortega, fondateur de la marque de vêtements Zara (64,5 milliards, +0,5 milliard de plus qu'en 2014). Le 5e reste Larry Ellison, le fondateur d'Oracle, avec 54,3 milliards de dollars». «Au total, la liste de Forbes compte cette année un nombre record de 1 826 milliardaires, contre 1 645 l'an dernier, dont 46 ont moins de 40 ans. Les 17 premiers ont tous vu leur fortune augmenter depuis l'an dernier. Et la richesse cumulée par ces ultra-riches atteint désormais 7 050 milliards de dollars, contre 6 400 en 2014. La plupart de ces milliardaires (1 191) précise Forbes, ont construit leur fortune. Seulement 230 en ont hérité, et si 405 en ont au moins partiellement hérité, ils travaillent à la faire fructifier. Il faut aussi noter que 138 riches de l'an dernier (2014) ont vu leur fortune diminuer et sont donc sortis de la liste en 2015 (...)» Enfin, la distribution géographique de ces capitalistes est de plus en plus diversifiée, effet de l'intégration impérialiste mondiale de l'économie internationale. On retrouve un ou des milliardaires dans une centaine de pays répartis sur tous les continents. Facebook, Snapchat, Uber : machines à cash «À 30 ans, le fondateur de Facebook, Mark Zuckerberg, entre dans le top 20, désormais 16e avec 33,4 milliards de dollars (contre 28,5 l'an dernier). Le plus jeune de la liste est le Californien Evan Spiegel, 24 ans, PDG de Snapchat, l'application de messagerie éphémère qu'il a créés en 2011 avec Bobby Murphy, 25 ans. Tous les deux occupent la 1250e place du classement, avec une fortune estimée à 1,5 milliard de dollars. Parmi les moins de 40 ans figurent aussi les deux fondateurs d'Uber, l'application lancée en 2009 qui permet d'appeler une voiture avec chauffeur : Travis Kalanick, 38 ans, et Garrett Camp, 36 ans, sont ex aequo à la 283e place (5,3 milliards). Le PDG d'Uber Ryan Graves, 31 ans, est 1324e (1,4 milliard)». D'où provient la richesse accumulée par ces milliardaires sur papier ? Il faut d'abord souligner que sous le mode de production capitaliste (MPC) seule la production de marchandises (produits ayant une valeur d'usage) génère de la valeur d'échange. Echanger des actifs à la bourse ne constitue aucunement une activité productive génératrice de plus-value. Cette activité ne peut donc valoriser le capital et générer des profits. D'où vient donc le renchérissement des actions de Mark Zuckerberg Président de Facebook et de tous les autres ? Ce renchérissement de cinq milliards de dollars en un an provient pour partie de l'échange spéculatif d'actions entre traders et pour partie de la mise en marché de nouvelles actions que des fonds de pension et des compagnies d'assurance, dont le capital provient des salariés, ont acheté. Aucune valeur nouvelle n'ayant été créée, alors que la «valeur» au livre des actions de Facebook a augmenté, ceci signifie que le jour de la liquidation de l'entreprise chaque actionnaire, direct ou indirect se retrouvera avec quelques sous par action, comme il en fut pour les compagnies Nortel, Enron et bien d'autres. Dans le cycle de reproduction du capital la valeur argent sert de talisman visant à permettre le cheminement de la valeur d'une forme concrète (marchandise) en une forme abstraite (écrits comptables, argent, actions, obligations), puis, elle se retrouve à nouveau sous une forme concrète (des moyens de production) et ce, sur un marché globalisé et mondialisé de plus en plus volatil et compliqué à gérer où les marchandises s'entremêlent avec leurs représentants (la marchandise argent sous différentes formes comme nous venons de le souligner). Donc, sur quelle poduction de marchandises (de valeur et de plus-value en définitive) se fonde la fortune de la plupart de ces 1 826 milliardaires ? L'examen de la liste Forbes permet de constater que la plupart de ces richissimes on fait fortune dans les services tertiaires, les télécommunications, l'informatique et les technologies, la publicité ou la commercialisation - transport et livraison - des marchandises. Concentration de «richesses» qui manifeste la phase impérialiste du capitalisme Tout ceci atteste qu'au cours de la phase impérialiste du développement du mode de production capitaliste (MPC) le capital financier parvient à s'accaparer d'une grande partie de la plus-value générée au cours du processus de production-transformation-commercialisation des marchandises qu'ils contribuent à valoriser (3). Puis, quand ce circuit se tarit et que la plus-value ne parvient plus à se réaliser et que la composition organique du capital poursuit sa montée, réduisant d'autant la profitabilité globale du capital social, le capital financier n'a d'autre choix que de forcer la poursuite du cycle de circulation du capital (pour ne pas paralyser et s'effondrer) par le moyen de l'impression de monnaie de pacotille et par l'expansion du crédit. C'est-à-dire, engager aujourd'hui de la «valeur» qui ne sera pas produite demain, jusqu'à l'éclatement de la bulle spéculative de ces actifs toxiques globaux et mondiaux (dettes boursière, bancaire, personnelle et gouvernementale). Voilà l'un des processus économique qui définit le stade impérialiste spécifique au mode de production capitaliste. Spécifique dans son développement et ses caractéristiques économiques, mais non pas dans ses manifestations d'expansion et d'agression (4). La puissance capitaliste états-unienne étant la plus achevée - la plus avancée dans ce processus «impérialiste» - (qu'elle soit ou non la plus puissante n'a ici aucune importance) - c'est donc la puissance américaine qui montre les stigmates de dégénérescence impérialistes les plus prononcées. Ainsi, Les Etats-Unis comptent 536 milliardaires spéculatifs - et le plus fort taux de concentration monopolistique du capital, alors que l'Europe, la première grande puissance économique mondiale, et la plus ancienne - mais la deuxième plus achevée en compte 482. La Chine, nouvellement entrée dans le circuit de dégénérescence impérialiste globalisée et mondialisée en compte 213, mais sa croissance est fulgurante. Dans quelques années la Chine aura rejoint ses deux grands concurrents et partenaires dans le peloton de tête des puissances internationales à moins que la Grande Dépression, puis la Guerre mondiale n'aient brisé ses visées expansionnistes. La crise systémique du capitalisme Etant donné que ce transfert de valeur - de capitaux - a lieu dans la sphère tertiaire - la sphère financière - commerciale - c'est dans cette sphère que s'accumule le capital sous sa forme argent (titres, actions, obligations, produits boursiers dérivés, monnaies, etc.). C'est aussi l'indication que c'est cette sphère hyperactive qui s'effondrera en premier quand le crédit (l'argent fictif) qui lui sert de support abstrait et de talisman s'évaporera redonnant tous ses droits au procès de valorisation du capital. Pensez donc, la masse de capital accumulé par ces milliardaires est passée de 6 400 milliards de dollars en 2014, à plus de 7 050 milliards de dollars en 2015. Cette concentration de «valeur» bidon, de capital fictif, a lieu alors même que l'économie mondiale périclite. Comme nous l'écrivions dans un récent article, ceci explique pourquoi : «Le capital fuit les Etats-Unis et l'or
aussi» (5). La raison de ce transfert de capitaux ne serait-elle pas que cambistes, traders, banquiers, financiers et milliardaires «d'occasions» sentent venir le vent de la chamade boursière-bancaire-fiduciaire et ils courent se réfugier sous d'autres paradis fiscaux où la crise inexorable ira les rejoindre soyez sans crainte. Car le jour de la Grande Dépression il n'y aura nulle part où dissimuler sa fortune de pacotille, que cette dernière soit libellée en dollar, en euro, en yen, en yuan, en Franc ou en denier car tout est relié sous le stade impérialiste du capitalisme. Si on peut dissimuler ses actifs au fisc, on ne peut dissimuler ses usines, ses infrastructures, ses édifices et autres moyens de production à la crise systémique du capitalisme (6). Que faire ? La classe prolétaire devrait-elle envier ces milliardaires et souhaiter les dépouiller afin de faire main basse sur leurs fortunes de pacotille? La classe prolétarienne devrait-elle s'inquiéter de ces manipulations financières délétères ? Au contraire! La classe ouvrière n'a aucun pouvoir sur les instances économique, politique et idéologique du mode de production capitaliste et elle ne doit surtout pas en quémander, ce qui serait de toute façon totalement désespéré. Le mode de production capitaliste n'est pas en crise par la faute de l'incompétence des hommes d'affaires ou de leur gouvernance, mais à cause des contradictions qui limite son développement. La classe prolétarienne n'y peut rien et ne saurait pas davantage faire fonctionner ou réformer ce bateau ivre voguant vers l'abysse. Au contraire, la classe ouvrière doit ramer fort pour que ce bateau fou échoue, se fracasse et sombre corps et biens afin de construire sur ces ruines un nouveau mode de production. Les gauchistes atterrés, les petits-bourgeois réformistes frustrés, les bobos paupérisés protestent contre l'inégale répartition de l'usufruit de ces enchères boursières éventées et s'esclandre contre les milliardaires propriétaires de ce vent spéculatif gonflé à «l'hélium argenté»; contre ces riches qu'il faudrait taxer afin de redonner ces sommes expropriés aux pauvres affamés. Ces plumitifs se gourent royalement. Quand la bulle financière explosera comme elle le fait régulièrement - mais cette fois plus drastiquement qu'avant - la conflagration étant toujours au diapason de la mystification - alors, toute cette richesse de pacotille s'évanouira et il n'y aura plus grand-chose à taxer, que les revenus des salariés spolier comme à l'accoutumée. C'est le mode de production capitaliste tout entier qui et en cavale, et l'unique solution est de changer de mode de production pas de réparer l'irréparable «citron» en crevaison.


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