Tant que nos clubs sont gérés de la manière dont ils le sont aujourd'hui, il ne faut pas s'attendre à voir notre football reprendre son lustre d'antan. Quand des dirigeants bénévoles, désintéressés, sans moyens conséquents, ont propulsé ce football sur le devant de la scène internationale. Autres temps, autres mœurs, ces dirigeants forcés à quitter le milieu pour des raisons que tout le monde connaît, ce football a progressivement sombré dans le bricolage ne donnant plus de talents ni de joueurs de haut niveau. On ne trouve malheureusement plus des Khabatou dans un football où toutes les vertus ont disparu laissant la voie à des hordes de dirigeants ne connaissant rien du football mais inexplicablement parachutés d'on ne sait où pour le travestir et le rendre méconnaissable. Le malheur, c'est qu'ils ont réussi dans leur œuvre avec la complicité avérée des pouvoirs publics et de tous les responsables qui se sont succédé à la tête des institutions dirigeants de la discipline. Plus rien n'est plus comme avant où la rigueur dans le travail et la formation étaient sans faille et où ces bénévoles se donnaient à fond pour rendre service au football et à des générations entières qu'ils ont eues entre les mains. Dans les années 80, ceux-ci ont cueilli les fruits d'un travail de longue haleine entamé au début des années 70 et consacré en 1982 en Espagne quand l'Algérie a ébloui le monde en battant la redoutable RFA et le Chili dans un Mondial qu'elle a marqué de son empreinte. Les clubs d'aujourd'hui, atteints par la folie de l'argent, n'alimentent plus nos équipes nationales ni ne le feront tant que ce mode de gestion persiste et que les dirigeants d'aujourd'hui continuent à chapeauter ce football. Il ne faut surtout pas se leurrer ni se nourrir de faux espoirs car les dés sont jetés et que seul un changement radical peut sauver les meubles. Sinon, ce football restera à tout jamais à la traîne.