Chaque matin que Dieu fait, un constat hideux nous est renvoyé à la face tel un flash et nous tournant indifféremment la tête par dédain et rejet. Notre société, pour autant conservatrice qu'elle soit, est-elle devenue à ce point insensible à ce fléau montant de ces nombreux sans domicile fixe qui ont choisi la voie publique pour s'adonner à la mendicité le jour et y coucher à même sur les cartons le soir venu ? Le constat est là, omniprésent, et les plus sensibles d'entre nous offrent une pièce à même de soulager leurs consciences. Mais ce constat aux allures accablantes devient insoutenable le soir où les coins de rue se transforment en refuges. Pour de nombreuses femmes et enfants en bas âge. Si ce phénomène a touché jusque- là, les hommes, dont les plus aguerris vont même jusqu'à refuser la chaleur d'un gite à l'asile, des femmes, pour la plupart jeunes, sont prises en étau avec leurs enfants, la situation devient récurrente surprend et interpelle les esprits. Les nombreuse compagnes menées, à chaque hiver, conjointement par les services sociaux de la DAS, du CRA, de la Protection civile, la police, sont certes idoines et bienfaitrices, mais ne sont pas parvenues à éradiquer ce fléau. Si certains selon la DAS, qui s'active pour l'heure, considèrent l'action comme une délivrance et y souscrivent en se présentant de plein gré au foyer pour personnes âgées, nombreux sont ceux qui refusent, prenant la rue pour gite et ses malheurs pour une extase. Face à ceux là ou celles-là, la caravane n'y peut rien, si ce n'est de lui offrir un sandwich ou une couverture. Récemment, le wali, Ouled Salah Zitouni, s'est insurgé contre le phénomène qui a pris de l'ampleur notamment sous les voûtes du stade communal transformé en hôtel, ordonnant son évacuation et transfert pur et simple vers Sidi Ouali où un foyer avec commodités y compris médecin peut les contenir tous. Aussitôt dit, aussiôt fait. L'APC s'est, cette fois-ci, impliqué dans la caravane de solidarité, mais dès le lendemain, c'est la désertion quasi totale, et les lieux de prédilection sont de nouveau réinvestis. Ce n'est donc pas tant la volonté omniprésente de ces services qui est à mettre en doute, face à cette résistance affichée qui ne permet à l'action d'être que ponctuelle, et jamais aboutir aux effets escomptés. Quelle fin face à ce jeu de cache-cache et l'inlassable opération qui exige un renouvellement quotidien, mais qui n'est dotée d'aucune force de loi ? Que cachent ces refus de rejoindre l'asile et le foyer plus commode pour les femmes et les enfants ? On serait tenté de répondre pour celles qui présentent des troubles mentaux, mais pour toutes les autres, l'intérêt est occulte. Il monte crescendo pour atteindre des proportions alarmantes qu'il faudrait juguler dès à présent avant d'atteindre des niveaux alarmants. De plus, d'aucun n'ignorent que la mendicité est un créneau porteur, que ceux qui la pratiquent ne veulent en aucun cas y renoncer. C'est à ce titre que le fléau a dépassé le simple fait social pour atteindre un niveau d'insubordination et d'intolérance avéré qui interpelle au plus haut niveau. Si la caisse de la Zakat cible désormais tous les nécessiteux autant que les couffins de Ramadhan, d'où viennent en fait tous ceux qui exhibent leurs enfants sur les trottoirs ? Y mettre terme, c'est fermer une plaie.