Tous les décès enregistrés ont touché des personnes vulnérables et non vaccinées. Ce bilan des victimes atteintes de grippe s'élève donc à sept morts au niveau national, d'après un communiqué du ministère de la Santé, indiquant, que c'est moins que les bilans des années précédentes. La sous-directrice chargée de la prévention au ministère a cependant précisé que les victimes comptent parmi les personnes âgées, non vaccinées ou malades chroniques, donc des personnes vulnérables. Une campagne de vaccination gratuite est lancée jusqu'à avril prochain dans le cadre de la prévention contre le virus. Notons que l'Algérie a suspendu les importations de volailles en provenance de la France, ainsi que les produits avicoles toujours à titre préventif, en raison des cas détectés en Dordone. D'autres pays comme la Tunisie, la Corée du Sud, la Chine, la Thaïlande, le Maroc et l'Egypte sont soumis aux mêmes dispositifs d'interdiction de livraison de volailles et produits avicoles vers l'Algérie depuis le début du mois de décembre 2015, à la suite du surgissement du virus d'influenza en France durant l'automne dernier. Selon Eco News qui relaye l'information, c'est par une instruction « émise le 18 février dernier, par le biais du ministère français de l'Agriculture, de l'Agroalimentaire et de la Forêt que l'ensemble de la filière a été mis en garde» à commencer par les acteurs de la filière avicole française, et les organismes en charge de la santé animale, afin de mettre en place des dispositifs efficaces à même d'éviter l'extension du virus au-delà des frontières hexagonales. «Cependant, bien que l'Algérie ait suspendu toutes les importations de volailles, et autres produits avicoles depuis le marché français, le département ministériel de Stéphane Le Foll «prévoit» des conséquences de l'apparition du virus de la grippe aviaire. «Des conséquences sur l'exportation vers les pays tiers sont à prévoir, et notamment dans le domaine de l'exportation de génétique aviaire et potentiellement de viande de volaille. Les principaux pays concernés sont l'Algérie, l'Egypte, le Maroc et la Tunisie », est-il noté dans le document du ministère français de l'Agriculture», selon Eco News. Pour ce qui est des échanges algéro-français dans le domaine du commerce avicole, il est utile de noter que l'Algérie est parmi les huit principaux importateurs de produits avicoles français qui ont décidé de fermer leurs frontières aux viandes blanches et volailles vivantes d'origine française. L'Algérie importe principalement du marché français des volailles et œufs de reproduction ainsi que de diverses variétés de poussins. Depuis la période de 2006-2007, où le virus a entraîné d'importantes pertes dans la filière avicole à travers de nombreuses wilayas du pays, la grippe aviaire n'a pas fait une réapparition notable en Algérie. Quelques foyers surgissaient parfois mais ils ont vite été éradiqués à la faveur du dispositif de lutte mis en place par le ministère de l'Agriculture, du Développement rural et de la Pêche. Des élevages à l'intérieur du pays sont contaminés par le virus H5, après sa détection au port d'Alger sur des échantillons, ce qui fait craindre une véritable épidémie, d'autant qu'à Lehrayez» située dans la commune d'El-Djezzar, au sud de la wilaya de Batna, 14 000 poussins présentent des infections répondant à la souche incriminée du virus d'après le quotidien Liberté. Des abattages massifs sont attendus dans la filière, ainsi que les mesures appropriées pour éviter la propagation du virus H5N1 qui est transmissible aux humains. Même si les risques de transmissions à l'homme sont faibles, les principes de précaution devraient être pris par les autorités sanitaires urgemment par l'extermination des élevages, et par une communication transparente à destination des consommateurs. Selon le Pr François Bricaire, infectiologue à l'hôpital La Pitié-Salpêtrière à Paris, «l'homme est adapté à recevoir des virus de type H1, H2, H3 ou N1, N2. Ce qui veut dire que quand un oiseau est concerné par un virus H5, le risque pour l'homme est extrêmement faible. Alors faible ne veut pas dire impossible. Mais, encore une fois, il faut à ce moment-là que le virus mute pour que ce H5 soit susceptible d'agresser l'homme, et ce n'est pas facile», conclut le spécialiste à la suite de la découverte de la présence du virus H5N1. Chez nous, il est enregistré déjà 7 morts, toutes qualifiées de personnes âgées, vulnérables, et non vaccinées, cependant, rien n'indique que qu'elles aient été en contact étroit avec les volailles, ou si c'est à la suite de la consommation de viande blanche. Le H5N1 ne se transmet à l'homme que dans des circonstances exceptionnelles. Pour le Pr François Bricaire, le risque concerne seulement des «sujets qui, vraiment, s'occupent des oiseaux, les tuent ou les plument. A ce moment-là, il y a une possibilité de ce qu'on appelle le franchissement de l'espèce, c'est-à-dire que ça passe de l'animal à l'homme. La deuxième possibilité, qui n'est encore jamais arrivée, c'est que le virus mute et qu'il mute suffisamment pour qu'il y ait une adaptation du virus aux récepteurs respiratoires de l'homme, et à ce moment-là, oui effectivement, il y aurait un risque de contagion.» En revanche, il ne peut y avoir de contamination par l'alimentation. Nous pouvons donc continuer à manger des œufs, du poulet, du foie gras sans inquiétude. Le principal risque du H5N1 est donc aujourd'hui économique. Le virus risque en effet de décimer de nombreux élevages.