Au moins 152 personnes accusées d'avoir participé à la fin avril à des manifestations non autorisées contre le pouvoir en Egypte ont été condamnées à des peines allant de deux ans à cinq ans de prison, ont annoncé hier des sources judiciaires dans un nouveau bilan des procès tenus la veille. Les organisations internationales de défense des droits de l'homme accusent le président égyptien, Abdel Fattah Al-Sissi, de diriger un régime ultra-autoritaire et de réprimer violemment toute opposition ou même critique depuis qu'il a destitué, en 2013, son prédécesseur islamiste, Mohamed Morsi. Toute manifestation non autorisée est illégale Samedi, 51 personnes avaient été condamnées à deux ans de prison par un tribunal du Caire pour «manifestations sans autorisation attroupements». Tard le soir, un autre tribunal en a condamné 79 puis 22 autres à cinq années de prison pour les mêmes motifs, ont fait savoir des responsables du parquet, du tribunal et des avocats de la défense. Ils avaient été arrêtés le 25 avril au cours ou en marge de petites manifestations à l'appel de mouvements d'opposition laïques et libéraux, qui entendaient protester notamment contre la rétrocession par le gouvernement de deux îles de la mer Rouge à l'Arabie saoudite, un prétexte pour manifester contre la répression et la dégradation du pouvoir d'achat, selon les experts. Or, depuis un décret présidentiel devenu loi à l'automne 2013, toute manifestation ou rassemblement qui n'a pas été expressément autorisé par le ministère de l'Intérieur est illégal en Egypte.