Evénement tant attendu, la 15e édition du Forum international de l'énergie se tiendra aujourd'hui à Alger. Mais pas que cela, il y aura dans le cadre de cette rencontre une réunion informelle de l'Opep pour essayer de trouver des solutions pour stabiliser le marché pétrolier brutalisé par la chute de ses prix. A ce rendez-vous, se retrouveront les géants du pétrole dont la Russie, l'Arabie Saoudite et l'Iran. Ces deux derniers, dont les relations politiques sont «délicates», vont se retrouver grâce aux efforts des autorités algériennes autour de la même table pour discuter d'un gel de production ou d'une éventuelle solution pour réparer les dommages de la crise pétrolière. Il faut le dire, Alger a réussi un challenge difficile suite à des mois de discussions accentuées dernièrement par les visites du ministre de l'Energie, Noureddine Boutarfa, et les entretiens qu'il a eus avec ses homologues des pays de l'Opep. Au sujet de la brouille irano-saoudienne, le ministre a déclaré, dimanche en marge d'une conférence de presse, que «ces deux pays ne sont pas en opposition, et tout le monde veut les mettre en opposition». «L'Arabie Saoudite développe une vision du marché, propose des solutions consensuelles, l'Iran aussi», a souligné Boutarfa, ajoutant que c'est «l'objet des débats». D'un autre côté, le premier responsable du secteur de l'énergie a avoué, en répondant à une autre question, que l'Algérie s'est retrouvée face à un challenge difficile en préparant cette réunion ministérielle. «L'Algérie a une très bonne relation avec l'ensemble des pays, on a une responsabilité et une faculté de pouvoir mettre autour de la table des pays qui ont des problèmes d'ordre politique», a-t-il affirmé sans citer les noms de ces pays qui seraient l'Iran et l'Arabie Saoudite dont le monde entier reconnaît que leur brouille est un obstacle pour arriver à un accord. Interrogé sur la position algérienne, le ministre a indiqué qu'elle est «très flexible, à la fois sur un gel ou réduction de la production, flexible en matière du calendrier du gel, est-ce que c'est 6 mois ou une année», affirmant que «l'essentiel aujourd'hui c'est d'amener les parties à faire le premier pas». Il a, de ce fait, confirmé que l'Opep est condamnée à prendre une décision «que ce soit à Alger, ou à Vienne, elle ne peut pas rester dans cette situation». Cependant, le ministre avait affirmé que «la réunion informelle est pour discuter des problématiques. Dans l'état actuel, c'est clair que la discussion tournera autour du marché. Les participants pourront arriver à un consensus, dans ce cas, rien n'interdit que cette réunion informelle se transforme en extraordinaire, les ministres peuvent le décider à n'importe quel moment de la rencontre». Une autre hypothèse soulignée par le ministre, c'est que les participants pourront, dans le cadre de cette réunion, arriver à des déterminants d'un accord qui sera formalisé lors de la réunion de Vienne prévue au mois de novembre prochain. Néanmoins, Boutarfa qui a appelé à arrêter les spéculations, a rappelé qu'«on ne décide pas de se réunir juste pour se rencontrer». Le ministre a expliqué que dans le statut de l'Opep, il y a une série de plusieurs réunions, statutaires, régulières, extraordinaires, et puis rien n'interdit aussi aux membres de décider d'une réunion de concertation dans une rénion informelle. «Aujourd'hui, il y a une préoccupation autour de la stabilisation du marché, il est clair qu'il y a un déséquilibre entre l'offre et la demande, et c'est en faveur de l'offre», avait affirmé le ministre. Derrière cette problématique de prix, ce ne sont pas seulement les revenus qui sont affectées, rappelant qu'il y a entre 300 et 500 millions de pertes pour les pays exportateurs du pétrole par jour. «Ces grands montants perdus devraient aller dans la recherche, les nouveaux investissements», a rappelé le ministre, soulignant qu'il faut «assurer l'offre à moyen terme». Ceci dit, «ce n'est pas une affaire du jour le jour, s'en est une qui posée à moyen terme», ajoutant qu'«on risque de se retrouver face à une pénurie, donc des prix tellement élevés, ce qui nous emmènera vers une situation plus inconfortable que celle d'aujourd'hui». De ce fait, Boutarfa avait estimé que lors de cette réunion, l'Opep doit prendre en considération ces éléments cités. Interrogé sur le fait que la réunion pourrait dégager un consensus de gel de production, le ministre a affirmé qu'«aujourd'hui, toutes les éventualités sont possibles».