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L'Opéra d'Oran, un chef-d'œuvre architectural
Publié dans La Nouvelle République le 17 - 01 - 2017

Hippolyte Giraud était le 26e maire d'Oran, entre 1905 et 1907. Cet homme d'une grande culture nourrie de raffinement par les nombreux voyages, dans diverses villes du monde, voulait faire profiter sa ville en la dotant d'un nouveau théâtre en remplaçant le vieux casino «Bastrana», sis à la rue Turin, qui ne répondait plus à la densité de la population.
C'est aux côtés du gouverneur général Jean Charles Jonnart et les ministres Gautier et Etienne que le maire préside la pose de la première pierre du futur opéra, en bordure d'un terrain vague, en septembre 1905. Entamée en 1906, la construction de l'Opéra Municipal d'Oran, du style Napoléon III, est achevée en 1907. L'opéra est inauguré le 10 décembre 1907, partageant la place Foch avec l'Hôtel de Ville bâti 20 ans plutôt. Hippolyte Giraud, le maire, avait précisé que la construction de l'Opéra n'avait pas atteint le demi-million de francs et que l'ameublement n'avait coûté que 31 800 francs ; la peinture décorative des murs, plafonds et foyers fut adjugée pour un montant de 1 500 francs. Le tarif des places variait de 1 franc 50 à 4 francs, selon l'emplacement. Lors de la soirée inaugurale, les premiers directeurs de la nouvelle scène municipale, Portal et Grazi portèrent leur choix sur la pièce d'opéra « Faust », de Charles Gounod qui s'est jouée en 5 actes et 7 tableaux, d'après le poème dramatique de Goethe, réunissant sur scène les célèbres chanteurs métropolitains de l'époque : Madame Novello, dans le rôle de Marguerite, Mme Cle-Lange, dans le rôle de Dame Marthe et Esterel, dans le rôle de Fauste, ainsi que Mr Cabrol pour Méphistophélès et Mr Jannot pour Valentin. L'orchestre, dirigé par le Maître Koderic, comprenait quarante musiciens et le public fut conquis. Cette représentation ne fut que le prélude du grand répertoire classique qui fut joué durant toute la première saison : Sigurd, Hérodiade, Guillaume Tell, Lohengrin, l'Africaine, Werther, Carmen, les Mousquetaires au Couvent, la Mascotte et bien d'autres pièces qui avaient signé la preuve de leur qualité. La façade de l'Opéra expose deux étages auxquels on accède par une douzaine de marches. Trois balcons, à balustrades de pierre, arrondis dont le haut motif d'architecture, sculpté ou moulé, ornent les ouvertures de style roman. Les deux côtés de la face rectangulaire sont surmontées de deux tours carrées au dessus desquelles reposent deux coupoles dorées sur quatre pilastres garnies de motifs décoratifs. Entre les deux coupoles, un groupe sculptural, représentant les muses de l'Opéra, de la comédie et de la tragédie, réalisé par Fulconis, comprend une femme drapée à la mode antique portant le bras droit vers le ciel et tenant une lyre dans son bras gauche replié; et deux autres muses, placées cinq mètres en arrière, viennent donner de la profondeur à la perspective. L'entrée, desservie par trois majestueuses portes, en fer forgé ouvragé, mène à la salle d'accueil flanquée de deux grands escaliers gardés par des statuettes en bronze portant des torches. Des statuettes qui se perdaient souvent de vue, au milieu de la foule venue lors de générales et de grands spectacles. Ces escaliers montent aux trois étages supérieurs du bâti. En levant les yeux au le plafond, on peut découvrir le fin travail des deux artistes peintre et professeurs à l'école des Beaux-arts : Jean Ramon Ruvira et Mulphin, qui représentent Des muses aux longs cheveux montrant le chemin à des angelots aux boucles blondes, en leur proposant des instruments de musique ou des partitions musicales. Sur les murs, étaient encerclés fruits et légumes, dans de grands médaillons, montrant l'opulence d'un pays d'abondance. De lourds lustres en cristal suspendus à un plafond digne de celui de la chapelle Sixtine, pouvait distraire le public en attendant le tour de chacun au guichet. Dans la salle, un lourd rideau drapé en velours rouge, bordé d'une frange dorée, tombait sur la fosse à orchestre et le devant de la scène décoré de délicates fleurs pour accueillir les comédiens et les artistes venus donner spectacle. Le premier étage, éclairé par de grandes portes-fenêtres donnant sur la place Foch, permettent également l'éclairage de la grande salle du foyer principale. En plus des trois portes fenêtres qui permettaient à la lumière de pénétrer les lieux, trois coupoles en vitrail surplombent les grandes marches qui donnent accès aux loges, au premier balcon, ainsi qu'à l'intérieur du théâtre lesquels sont recouverts par une terrasse en maçonnerie. Le centre est réservé à la salle de spectacles et aux galeries y conduisant. Quant à l'arrière de la bâtisse, il comprend la scène et les coulisses. Au fond, les loges des artistes, les salles de sonorisation et des costumes sont répartis sur les quatre étages de l'immeuble. Les escaliers donnent accès au premier étage ainsi qu'à l'intérieur du théâtre, le tout recouvert d'une terrasse en maçonnerie. Des fresques murales, exposant des créatures de rêves africaines aux seins légèrement voilés, avaient, selon les mémoires de certains, choquées les dames de la haute bourgeoisie, lors de l'inauguration. Les dames se pressaient à rentrer en salle... Pendant cinquante ans après son inauguration, l'Opéra d'Oran fut un véritable plateau tournant où se succédaient de grandes manifestations culturelles ; et où le répertoire français était mis en valeur, en matière d'art lyrique et chorégraphique, malgré les moments difficiles de la première guerre mondiale. Entre les deux guerres, opérette, opéra et comédie étaient à l'affiche, pour une période d'un mois chacune et les représentations musicales étaient données par de grand virtuoses, à l'exemple de Jacques Thibaud pour le violon, Henri Bartok pour le violoncelle et Alfred Cortat pour le piano, pour ne citer que ceux-là. Tout ce monde se produisait d'abord à Alger, avant de venir se produire sur la scène de l'Opéra d'Oran. Dans la grande salle de l'Opéra se tenaient de grandes conférences données par les plus renommés auxquelles assistait un public averti. Aussi, de belles représentations étaient données lors de tournées organisées par « Les jeunesses musicales » et les sociétés locales et les ballets internationaux et français mettaient en scène de véritables chefs d'œuvres de la chorégraphie. Pour la célébration du cinquantenaire de l'Opéra d'Oran, le 2 et 13 mars 1957, une grande manifestation culturelle y prit place. Ce jour, le maire, Mr Henri Fouques-Duparc avait tout mis en œuvre pour faire de ces jours, le triomphe de l'art lyrique. Pour l'occasion, le maire avait décidé de fêter ces cinquante ans de succès et de triomphe en programmant la même pièce d'opéra interprétée le jour de l'inauguration. Faust de Gounod était à nouveau au rendez-vous ! Malgré la guerre d'Algérie et ses évènements, l'Opéra continuait à susciter l'admiration des villes de la métropole. On lui reconnaissait la gestion en régie directe et on enviait le prestige dans lequel baignait la scène municipale. Selon le maire, si le public continuait de se rendre à l'Opéra, ce n'était que grâce à la qualité des spectacles. «Cette saison, comme les précédentes, était l'expression d'un vivant espoir, et comme un vibrant acte de foi en l'avenir.», écrira Henri Fouques-Duparc.

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