Le juge espagnol chargé de l'enquête sur le transfert du Brésilien au Barça a ordonné son renvoi devant un tribunal. 4 ans après son arrivée en Catalogne, l'affaire continue d'empoisonner le quotidien du club espagnol. Décryptage. L'opération avait initialement été évaluée à 57,1 millions d'euros par le FC Barcelone. Bien en dessous de l'estimation faite par la justice espagnole, qui a chiffré à minima le montant total payé par le club à 83,3 millions... Et une enquête qui va porter sur des faits de «corruption» et d'»escroquerie» dans le cadre du transfert controversé de la star brésilienne. A l'origine, une plainte déposée par une entreprise (un fonds d'investissement brésilien) nommée DIS qui détenait 40% des droits sportifs du joueur. DIS a régulièrement réclamé sa part des bénéfices du transfert dont le montant avait été minimisé par le Barça, d'après les juges espagnols. Selon nos informations, le fonds d'investissement, qui a reçu 6,8 millions d'euros sur les 17,1 millions versés à Santos, estime avoir été floué de deux manières. Tout d'abord par un accord entre Neymar et le Barça, pour un montant de 40 millions d'euros, qui a selon DIS empêché d'autres clubs de surenchérir et contournant la libre concurrence, susceptible de constituer un «délit de corruption entre particuliers». L'autre délit éventuel concerne des accords entre le FC Barcelone et Santos, qui pourraient relever d'une «escroquerie par simulation contractuelle». Le fonds d'investissement estime que certains contrats annexes ont servi à occulter le montant réel versé au club brésilien, et donc la vraie part qui lui était due. Ce nouveau volet judiciaire vient s'ajouter à des procédures déjà engagées au Brésil et en Espagne pour fraude fiscale présumée, concernant le Président barcelonais Josep Maria Bartomeu, son prédécesseur Sandro Rosell (qui avait dû démissionner de la présidence du club en janvier 2014 en raison de cette affaire), et le FC Barcelone. Petit retour en arrière : dès que la pépite brésilienne s'est révélée, les deux mastodontes du football européen, Real et Barça, se sont intéressés au sud-américain. L'ancien président du club catalan, Sandro Rosell, a vite pris un coup d'avance sur l'ennemi héréditaire grâce à ses contacts chez Nike. Rosell a débuté sa carrière chez l'équipementier américain où il était responsable du marketing. Naturellement, c'est en partie grâce à Nike (même si cela n'a jamais été dit ouvertement), que les premiers liens se sont tissés entre Neymar et le FC Barcelone. A partir de ce moment-là, Rosell préempte Neymar. D'après nos sources, les deux parties signent un accord pour que le Brésilien soit transféré en Catalogne et non au Real avec, à la clé, une clause particulière : une amende de plusieurs millions d'euros (une somme comprise entre 15 et 25 millions) s'il lui venait des envies d'ailleurs... Le transfert était prévu pour 2014 mais l'attaquant de Santos signera finalement en 2013. C'est alors le début des complications pour les deux parties. Les précontrats deviennent officiellement caducs. En guise d'indemnisation, le Barça aurait versé 40 millions d'euros. Pour le discours officiel, les dirigeants barcelonais annoncent l'avoir payé 57 millions : 17 millions versés à Santos 40 millions à la société DIS qui gère les droits de l'international brésilien dont une partie aurait été versée au père de Neymar Une transaction de 57 millions d'euros qui reste un cas d'école en termes de mode opératoire... A l'arrivée, Rosell serait accusé d'avoir payé 40 millions au père de Neymar. Selon la justice espagnole, il aurait versé 10 millions sous forme de prêt immédiat, le reste à la signature. D'après de fins connaisseurs du dossier, les 40 millions correspondraient à des salaires déguisés... Lors de la conférence de presse qui a suivi la démission de Rosell, Josep Maria Bartomeu, alors président par intérim, s'était présenté devant la presse avec une feuille détaillant, au centime près, les sommes versées lors du transfert de Neymar Junior. Une première mondiale.