Les cours pétroliers ont terminé en baisse vendredi pour la dernière séance d'un mois chaotique, les cours ayant affiché en novembre leur pire dégringolade depuis dix ans, à une semaine d'une réunion de l'Opep qui tentera d'enrayer la surabondance de brut dans le monde. Le baril de Brent de la Mer du Nord pour livraison en janvier, dont c'est le dernier jour de cotation, a fini à 58,71 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 80 cents par rapport à la clôture de jeudi. Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de «light sweet crude» (WTI) pour la même échéance a cédé 52 cents à 50,93 dollars. Les deux barils ont perdu plus de 22% sur le mois de novembre, du jamais vu depuis 2008. «Nous avons vécu une succession de mauvaises nouvelles pour les pays producteurs de pétrole dernièrement», a réagi Andy Lipow de Lipow Oil Associates. «Ils ont d'abord dû augmenter leur production dans l'anticipation d'une baisse des exportations iraniennes après le retour des sanctions américaines. Ils ont ensuite subi les conséquences des dérogations accordées par Washington à huit pays», a-t-il rappelé. Désormais, «s'ils ne décident pas de baisser leur production d'au-moins un million de barils par jour, cela va fortement décevoir les investisseurs», d'après lui. Alors que l'abondance de l'offre a fait perdre plus de 30% de leurs valeurs aux deux barils depuis début octobre, l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et ses partenaires, qui représentent plus de la moitié de la production mondiale, pourraient décider la semaine prochaine d'extraire moins d'or noir. Il faut rappeler que le P-dg du groupe Sonatrach, Ould Kaddour avait déclaré, il y a quelques mois, que le prix du baril de pétrole oscillant entre 70 à 80 dollars, s'il restera à ce rythme pendant quelques années, «est plus juste pour l'Algérie, voire même pour l'ensemble des pays producteurs de l'or noir». A noter qu'à la période de sa déclaration, il était entre 70 et 75 dollars le baril. «Le prix (du baril du pétrole) oscillant entre 70 et 80 dollars est plus juste pour l'Algérie», avait-il déclaré. Mais, actuellement, avait-il ajouté, les prix sont entre 60 et 70 dollars, ce qui ne permettra même pas, au pays et au groupe, de faire des planifications et de se projeter dans le futur. Interrogé sur les résultats de Sonatrach réalisés au titre de l'exercice de 2018, Ould Kaddour avait avancé que les recettes du groupe seront meilleures que celles enregistrées en 2017. Il faut rappeler que la loi de Finances 2019 votée par l'APN et le Conseil de nation, table sur un prix du pétrole à 50 dollars le baril, un taux de croissance de 2,6% et un taux d'inflation de 4,5%.Sur le plan budgétaire, la loi de Finances 2019 (LF 2019) prévoit des recettes de 6.508 milliards DA (mds DA), en légère hausse par rapport à celles de 2018, dont 2.714 mds DA de fiscalité pétrolière. Quant aux dépenses budgétaires, elles s'élèveront à 8.557 mds DA, en légère baisse par rapport à celles de 2018. Concernant le Budget de Fonctionnement, il est estimé à 4.954 mds DA avec une légère hausse découlant de la situation sécuritaire aux frontières ainsi que du relèvement des transferts sociaux. C'est ainsi qu'une enveloppe budgétaire de 1.763 milliards de DA sera allouée aux transferts sociaux durant l'exercice 2019 (contre 1.760 milliards de DA en 2018), soit près de 21% de la totalité du budget de l'Etat de l'année 2019.