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La supercherie d'un drapeau antimusulman
Publié dans La Nouvelle République le 22 - 06 - 2019

Nous avons interrogé les anciens, nous avons questionné les livres d'histoire, personne ne nous en a parlé. Ce qui est présenté comme un drapeau culturel de la nuit des temps, celui des amazighes par le mouvement berbériste, est en réalité une création d'idéologues de l'Académie Berbère de Saint-Denis qui autour de Taous Amrouche, Mohand Amar Bessaoud et le sioniste Jacques Benet, ont inventé de toutes pièces, en 1970, une bannière, foncièrement pour ne pas dire primairement antimusulmane, faisant l'apologie des forces de la nature (la mer représentée par la couleur bleue, les montagnes par le vert clair, le soleil par le jaune) sans aucune référence à l'Islam dans ses symboles (le croissant et l'Etoile), religion chérie s'il en est par tous ceux qui habitent l'Afrique du Nord. Mais au-delà de la tricherie empruntée de longue date à l'historiographie française, on ne peut que constater l'invention de toutes pièces d'un drapeau, d'un calendrier voire d'un hymne qui n'ont jamais existé ; d'une identité sublimée renvoyant à une construction idéologique raciste car bâtie sur une vision ethnique de l'histoire expurgée des brassages dont elle fut le témoin. Tous ces artifices n'ont en réalité absolument aucune fonction culturelle et encore moins scientifique mais favorisent une posture de combat idéologique, issue d'une mentalité montagnarde la plus reculée, qu'il faut traiter comme telle et donc la confronter avec toutes la force antifasciste dont est capable le mouvement national dans toutes ses sensibilités.
La première chose qu'il est nécessaire de dire est que le drapeau de l'Académie Berbère de Saint -Denis est loin de réunir l'assentiment de tous les kabyles. En effet, le drapeau du mouvement national, celui qui porte haut les couleurs et les symboles de l'Islam, défilant dès le 1er Mai 1920 à Paris, dans l'effervescence du mouvement national algérien moderne balbutiant, a vu autour de son berceau les mains calleuses et rugueuses du mouvement syndical algérien, essentiellement kabyle, porter bien haut le drapeau nouvellement né de ce qui sera le futur Etat indépendant, une génération plus tard. Ce legs émouvant, façonné et financé par des prolétaires algériens, des damnés de la terre au cœur du colonialisme, est bien entendu porté fièrement par tous les Kabyles et tous les Algériens sans exception. Il n'y a qu'à suivre les rencontres internationales de football pour se rendre compte de la présence frappante du drapeau révolutionnaire national, y compris dans les confrontations les plus improbables des amateurs du ballon rond ou l'Algérie n'est présente en aucune manière sur le terrain sportif mais omniprésente dans les tribunes, lieu s'il en est de l'expression politique, grâce à son drapeau entre mille reconnaissable. D'autres drapeaux authentiquement berbères ceux-là, avant le XIXème siècle, avaient pour fonction symbolique de marquer l'autorité de royaumes comme celui rouge et blanc des berbères Ifrenides du IXème siècle, vert pour les fatimides du Xème siècle, jaune avec le croissant et l'Etoile à cinq branches des Hafsides au XIIIème siècle, un croissant omniprésent dans tous les drapeaux Zianides jusqu'au XVIème siècle. De ces royaumes berbères historiques brandissant le drapeau de ce qui est leur identité profane mais également spirituelle, il n'y a point de trace dans celui de l'Académie Berbère de Saint-Denis, une bannière banalement laïque, trivialement anti-islamique car fondamentalement anti-arabe. L'arabité pour les berbéristes n'est pas un processus historique porté par une civilisation islamique brillante qui a révolutionné le monde, pas seulement berbère alors sous domination byzantine, à laquelle il n'est voué par les berbéristes, bizarrement, aucune animosité particulière dans les débats qui les opposent aux autres courants du nationalisme algérien mais aussi des centres de civilisation mondiale comme la Perse et jusqu'à l'Inde, grâce à ses mathématiques, sa médecine moderne, son astronomie, sa mécanique, son optique, sa philosophie, son droit et bien d'autres disciplines dont certaines singulières comme cette fascinante tradition du kalam. Pour les berbéristes, les Arabes sont une race – oui je dis bien une race - de conquérants ayant soumis le Maghreb par le feu et le fer suivant une historiographie coloniale largement démentie par les travaux universitaires les plus récents et les plus sérieux réalisées par des chercheurs….occidentaux. Cette légende fantasmée de la conquête islamique, ne reflétant en rien la réalité historique est le propre des constructions idéologiques se souciant très peu des sciences ou d'une approche honnête intellectuellement pour céder le pas aux sentiments réfractaires, caractéristiques des mentalités montagnardes, sociétés patriarcales rétrogrades, misogynes et renfermées sur elles-mêmes, dont la compréhension profonde a plus de rapport avec l'ethnologie que la sociologie ou l'histoire. Le berbérisme est plus l'expression politique de très veilles structures mentales, archaïques, bousculées par la découverte du monde urbain et ses règles régies par l'Etat que la traduction d'un avant-gardisme politique, militant, moderne souhaitant ardemment libérer la société du « joug des arabes féodaux» mais oubliant leurs sœurs soigneusement confinées aux travaux domestiques au service des frères, valeurs sures du clan familial. Un seul drapeau, celui du mouvement national Lorsque le Vice-ministre de la défense dénonce le drapeau amazighe, il prend la précaution de préciser qu'il s'agit d'une « tentative (NDLR : politique) d'infiltrer les marches et de porter d'autres emblèmes que notre emblème national par une infime minorité ». En brandissant le drapeau amazigh, dont nous avons montré la construction factice et athée, lors des manifestations auquel le Hirak donne lieu, les jeunes militants berbéristes savent parfaitement qu'ils mettent en avant une revendication autonomiste, voulue résolument laïque, qui n'est jamais clairement assumée mais qui est toujours présente en filigrane. Son message subliminal serait de recevoir plus que les autres algériens en raison de spécificités culturelles affichées sans quoi la sécession serait de facto réclamée. Ce chantage à la Nation qui fut très longtemps une monnaie d'échange pour les élites politiques kabyles berbéristes en mal d'ascension sociale, sous les divers régimes autoritaires depuis l'indépendance, le régime de Bouteflika y compris, possède une version moderne plus raffinée. Elle consiste en l'exigence d'une Assemblée Nationale Constituante à convoquer sine die pour établir un nouveau « contrat social » qu'il faut en réalité comprendre comme « un nouveau pacte national » qui ferait de l'Algérie un Liban bis, les longues traditions confessionnelles de ce pays frère de grande civilisation, en moins. D'ailleurs, ce n'est pas le total fait du hasard si le Chef d'Etat-Major, pour bien se faire comprendre ajoute, après cet avertissement aux courants berbéristes aux velléités sinon autonomistes du moins fédéralistes, que « l'organisation des élections présidentielles dans les plus brefs délais et dans les meilleures conditions de transparence et de crédibilité constitue un élément fondamental que requiert la véritable démocratie à laquelle ne croient pas, malheureusement, certains adeptes de la surenchère politique et idéologique qui considèrent les élections comme un choix plutôt qu'une nécessité. C'est là le summum du paradoxe intellectuel et politique, car il n'y a guère de démocratie sans élections libres et intègres, sauf si la démocratie signifie s'enliser dans le bourbier de la cooptation». Ce n'est pas le Chef d'Etat-Major qui vient de donner un coup d'arrêt net au bon vieux berbérisme militant pratiqué depuis toujours entre Tizi-Ouzou et…le Club des Pins, comme souhaiteraient le faire croire des militants berbéristes à l'image de Karim Tabbou ou Mohcine Belabbas, car Gaid Salah n'en a tout simplement pas le pouvoir ,mais le « Hirak » qui dans sa revendication inextinguible de démocratie croit dans le principe d'une voix, un vote comme il a foi, en la responsabilité individuelle devant Dieu et devant le Peuple, de chaque musulman de cette Nation croyante. Le drapeau de l'Académie Berbère de Saint-Denis est d'autant moins compris qu'il est également celui du MAK (Mouvement pour l'Autonomie de la Kabylie), un courant berbériste ouvertement indépendantiste. Il est dans ces conditions difficile de faire croire aux algériens dans leur ensemble que la présence d'une telle bannière au sein du mouvement social, à Alger et en Kabylie pour l'essentiel mais reprouvée dans les autres régions tout aussi berbérophones du pays, n'est en rien en rapport avec ceux qui prônent la sécession, dans une répartition des taches savamment organisée entre ceux qui réclament haut et fort ce que d'autres sont chargés d'engranger en toute discrétion. La constitutionnalisation de tamazigh comme langue nationale et officielle a clos le chapitre des revendications démagogiques et des surenchères «culturalistes » de ces mouvements berbéristes inconséquents qui ne savent trop ce qu'ils veulent, rester dans la Nation, ses richesses minières et son marché de 43 millions d'habitants ou en sortir pour contempler des montagnes qui ne pourront jamais, malgré tous leurs vains efforts et même ceux de la Nature dont ils se réclament, atteindre par les chemins qui montent, l'élévation divine. Un seul hymne, la lutte contre la bande des voleurs Dans une allusion transparente non plus au drapeau mais à l'hymne national, Gaid Salah qui connait son Kassaman par cœur annonce que « l'heure des comptes est arrivée ». Moufdi Zakaria, ce chantre berbère de la poésie arabe qui écrivit l'hymne national, en arabe, à la demande entre autres, d'Abane Ramdane s'adressant à la France coloniale lui annonce qu'est « venu le jour où il te faut rendre des comptes ». En associant « la bande des voleurs » ayant mis en coupe réglée le Pays avec un vers poétique visiblement inspiré de l'hymne national, le Chef d'Etat-major introduit une allusion claire en direction de tout le courant patriotique, qu'il existerait un lien entre la dilapidation des deniers publics et la France qui n'est pour autant jamais citée. En organisant la défense sans concession du drapeau du mouvement national que le courant berbériste veut concurrencer par sa propre bannière mais aussi en se montrant intransigeant, comme le fut la révolution algérienne vis-à-vis de la France coloniale, dans la «la lutte contre la corruption (qui) n'admet aucune limite et qu'aucune exception ne sera faite à quiconque », le Chef de l'armée ouvre « la voie, celle que l'institution militaire veillera à entreprendre avec détermination, posant ainsi les jalons de l'affranchissement de l'Algérie du vice de la corruption et des corrupteurs avant la tenue des prochaines élections présidentielles ». Gaid Salah, certes en uniforme militaire mais revêtant le costume du dernier de la race des Moudjahidin dans l'ANP, se pose ainsi en l'incarnation parfaite, moderne et juridique de l'Etat et de la Nation dans ses dimensions réaffirmées de souveraineté, d'indépendance et ce qui nous semble le plus essentiel, d'identité nationale clairement signifiée. Sur ce terrain, le Vice-ministre de la défense joue sur du velours auprès d'une opinion publique profondément patriotique, très majoritairement jacobine et dont le mouvement berbériste vient d'apprendre à ses dépens, que de vieux maquisards comme Gaid Salah, trainent aussi derrière eux une très longue
expérience militante. Alors que les berbéristes montent à l'assaut du Hirak avec des stratégies de têtes brulées inspirées d'identités culturelles plus portées à l'action qu'à la réflexion tactique, c'est un militaire dont ils moquent l'âge qui vient de leur administrer une magistrale leçon de politique. En se posant comme l'incarnation de l'identité nationale et non pas de l'identité culturelle, le Vice-Ministre de la défense répond aux revendications identitaires du mouvement berbériste dans ses variantes politiques et culturelles par un autre type d'identité, plus large, embrassant l'ensemble du champ social et des générations. Il substitue à la revendication d'une identité parcellaire, une identité collective sans jamais nier la dimension berbère. En cela il transcende le débat politique et donne à défaut d'une directive, une impulsion au Hirak que les berbéristes sont incapables de contrecarrer. De ce fait, Gaid Salah introduit la dialectique là où on l'attend le moins. L'identité nationale suggérée bien plus que revendiquée oblige le mouvement berbériste et ses militants, dans la diversité de leurs opinions culturelles individuelles, à une théorisation de type nationale subjective par rapport aux conditions objectives qui fondent leur appartenance au mouvement culturelle berbère, les enfonçant dans une quadrature du cercle qu'il est difficile de dépasser car en réalité le Chef d'Etat-Major se réfère constamment à une mémoire collective parlant à tous les algériens alors que les militants berbéristes cherchent à imposer, maladroitement, leur mémoire spécifique (la martyrologie du berbérisme politique) à une Nation qui vient à peine de sortir du traumatisme des massacres de la décennie noire. A ce petit jeu-là, le « Hirak », mouvement de la Nation par excellence, saura vite trancher.


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