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Les programmes à arrêter prochainement
Les enjeux de la gouvernance du Président Tebboune
Publié dans La Nouvelle République le 26 - 12 - 2023

1 – Il faudrait mettre fin aux projets de production d'hydrogène vert avec les Européens qui sont contraires à l'intérêt de l'Algérie.
Il s'agit d'un des nombreux projets dans le nouveau plan, appelé quelquefois le Consensus de Wall Street, consistant à pousser les pays du Sud à effectuer ou financer des investissements massifs au nom de l'économie verte que les pays du Nord ne veulent pas effectuer car très lourds, polluants, à faible valeur ajoutée et avec des technologies encore peu maîtrisées. Les pays du Sud qui suivront cette voie s'endetteront excessivement à des conditions draconiennes dans des projets de développement qu'ils ne pourront rembourser ce qui les remettra dans un nouveau cycle de dépendance vis-à-vis du FMI et de ses plans d'ajustement, comme dans les années 80-90. Le Maroc est tombé dans ce piège avec l'hydrogène vert, évitons-le. D'ailleurs, comment se fait-il que l'Allemagne nous propose un tel jeu de dupes, aux finalités similaires au scandaleux plan Desertec, au lieu de mettre en place un partenariat gagnant-gagnant avec l'Algérie en délocalisant une partie de son industrie pétrochimique chez nous pour regagner la compétitivité perdue avec la destruction des gazoducs de Nord Stream ? On a bien vu que la Russie ou la Chine collaborent avec l'Arabie Saoudite, l'Iran ou l'Inde sur de tels projets. Pourquoi un tel partenariat gagnant-gagnant, que l'Algérie réclame depuis 1962 aux grandes puissances européennes, ne se met-il jamais en place pour ne se voir proposer qu'une suite interminable de jeux de dupes ?
2 – Il ne faudrait pas lancer les Partenariats Publics Privés (PPPs) pour le financement des infrastructures publiques.
Depuis leur lancement dans les années 90 au Royaume-Uni, les PPPs, présentés alors comme une recette miracle, se sont révélés être des instruments de dette sous une nouvelle forme, souvent plus dangereuse que les emprunts classiques. En effet, ils encouragent le surendettement du fait de leur caractère faussement indolore (puisqu'ils reposent sur un contrat d'engagement à rembourser des sommes cumulées plus élevées et sur des durées plus longues que le financement en propre classique).
Nous en avons un exemple avec les PPPs qui ont servi à financer les premières stations de dessalement d'eau de mer, notamment la première à Alger avec General Electric. Ils se sont avérés des gouffres financiers, sans aucune intégration de valeur-ajoutée en Algérie ni baisse de coûts des intrants ou du coût du service, figé dans un contrat de 20 ou 30 ans, avec obligation d'acheter les volumes d'eau contractualises pour Sonatrach, même si ces achats excédaient le besoin effectif de consommation.
A l'inverse, la reprise en main de ces stations par les entreprises algériennes a permis d'augmenter l'intégration avec des matériaux fabriqués en Algérie, de calibrer la production à la consommation effective et de faire baisser le coût de production progressivement.
Nous proposons de maintenir la doctrine actuelle qui limite les PPPs aux grands projets producteurs de valeur ajoutée économique et bénéficiant de financements privilégiés des banques de développement des BRICs uniquement (typiquement le projet du port de Cherchell), pour ne pas faire repartir un nouveau cycle de dette extérieure que nous risquons de regretter amèrement.
3 – Il faudrait arrêter complètement les projets d'agriculture industrielle saharienne tels qu'ils ont lieu actuellement :
Les surfaces allouées, notamment les exploitations de 1.000 hectares et plus, dépassent les capacités de la plupart des exploitants, souvent novices dans l'agriculture.
Par ailleurs, l'agriculture industrielle est une impasse, notamment dans des régions à l'écosystème aussi fragile que notre désert.
Tout d'abord, il y a une contradiction irrémédiable entre l'agriculture qui concerne la vie, c'est-à-dire la diversité extrême dans les sols, les micro-conditions climatiques de chaque exploitation, changeant quotidiennement, la qualité des plantes, les attaques d'insectes et parasites, etc… Tous ces facteurs ne peuvent être traités que par une attention quotidienne, ultra localisée qui rapproche l'agriculture du travail artisanal. Une approche industrielle, fondée sur des processus et la standardisation, est vouée irrémédiablement à l'échec à moyen ou long terme, avec un épuisement des sols, une disparition du goût et une fragilisation de l'ensemble de l'écosystème voire sa destruction sur des décennies.
Par ailleurs, notre désert est l'un des écosystèmes les plus fragiles pour l'agriculture au monde, avec des sols extrêmement minces, des vents de sable violents, une eau nécessitant des traitements spécifiques, des parasites qu'il reste encore à étudier minutieusement. Il est le pire endroit au monde où pratiquer l'agriculture industrielle dont l'approche par la recherche d'un retour sur investissement rapide conduit à l'échec et même à un résultat désastreux, consistant à épuiser et à détruire la mince couche de sol existante pour des rendements décroissant rapidement.
A l'inverse, l'Algérie doit relancer la création de nouvelles oasis où sera pratiquée une agriculture vivrière en étages durables (palmiers, arbres fruitiers, culture au sol sous les arbres) par de vraies communautés fabriquant un véritable tissu social et fidèle à l'idée de l'appartenance de la terre aux paysans qui l'aiment et la travaillent et non à des sociétés avec des salariés.
C'est un chemin plus long et difficile, mais infiniment plus rentable à long terme et conforme à notre histoire et nos valeurs, plutôt que de créer une nouvelle 'Issaba' qui va détruire notre désert avec des subventions publiques en une décennie, avant de passer à un nouveau mode de gain d'argent facile.
4 – Il faudrait arrêter l'ouverture du capital des banques publiques en direction des grandes fortunes au profit de l'entrée à leur capital du fonds de pension national et une véritable restructuration des banques. L'ouverture du capital des banques publiques à hauteur de 30% en direction des grandes fortunes ne va rien apporter au système bancaire. Au contraire, elle peut présenter des dangers. L'histoire économique moderne montre que le secteur bancaire est un domaine de souveraineté de l'Etat, ce qui plaide pour le maintien des seules banques publiques et nationales dans le secteur. Les perturbations du secteur bancaire peuvent entraîner non seulement l'effondrement des économies mais quelquefois de l'Etat lui-même.
Par ailleurs, à l'exception des pays du Golfe au tissu économique très spécifique, il n'y a pas de pays où une banque est détenue par un particulier. En Algérie même, sans les revenus du pétrole, les affaires Khalifa Bank et Union Bank qui auraient pu emporter le pays, nous ont montré les dangers de la gestion d'une banque par un particulier. Il serait préférable d'ouvrir le capital des banques publiques au futur fonds de pension public évoqué plus haut, afin d'en assurer la propriété indirecte collective du peuple souverain et une meilleure gouvernance.
5 – Il faudrait arrêter la subvention généralisée du sucre, diminuer les seuils maximums dans l'alimentation et mettre en place des subventions quantitatives ciblées pour les seuls particuliers. La subvention du sucre, conçue pour les particuliers, bénéficie également aux entreprises de l'agro-alimentaire. Cette situation a conduit à la saturation des aliments transformés en sucre à des taux excessivement élevés (boissons gazeuses, mais aussi biscuits, confitures, yaourts, pâtisseries, pâtes, etc.), sans que les autorités publiques n'arrivent à fixer de normes pour les taux de sucre conformes à la bonne santé publique. En conséquence, le diabète de type B et l'obésité touchaient 10 millions d'Algériens en 2022, notamment les enfants et les mères au foyer. Les coûts pour la santé publique, mais aussi ces coûts directs et indirects économiques et sociaux sont considérables pour de très faibles bénéfices. En conséquence, il faudrait arrêter la subvention au sucre qui devrait être payé à son prix réel et durcir de manière draconienne les normes de santé publique en matière de taux de sucre dans les aliments. Le système de subventions généralisées et tous azimuts pourrait être remplacé par un système de bons permettant aux particuliers d'acheter des quantités déterminées de sucre par ménage et par mois à prix réduits dans des magasins d'Etat, notamment pour la pâtisserie à domicile, système introduit en Egypte avec succès.
6 – Il faudrait arrêter le programme scélérat de subventions ciblées pour les seules catégories défavorisées préconisé par la Banque mondiale.
En effet, les montants calculés par le FMI pour le total des subventions de l'Etat pour le soutien aux prix des premières nécessités et de l'énergie et repris par le ministère des Finances reposent sur un calcul orienté et inacceptable dans le contexte algérien. En effet, 70% du montant des dites subventions concernent les subventions au carburant (et accessoirement à l'énergie consommée). Or, il ne s'agit pas de subventions directes c'est-à-dire de compensations par l'Etat à Naftal ou Sonatrach pour des ventes à perte, qui n'existent pas, mais des subventions dites implicites calculées en prenant comme coût du pétrole source auprès de Sonatrach non pas le coût réel (soit le coût moyen en dinars du pétrole extrait des gisements de Sonatrach puis transporté jusqu'à la raffinerie, avec une petite marge de rémunération pour Sonatrach) mais le prix de vente du pétrole brut sur les marches internationaux.
En prenant un prix actuel de l'ordre de 80 dollars le baril de 159 litres, on obtient un coût du pétrole brut pour le calcul de 67 dinars le litre (au taux officiel de 134 dinars pour un dollar) ou de 105 dinars le litre (au taux parallèle de 210 dinars). Appliqué à une consommation de 18 millions de tonnes de carburant, soit 18 milliards de litres, la substitution du prix réel entrant dans les raffineries par ce coût fictif de 67 ou 105 dinars le litre fait apparaître une subvention considérable, totalement fictive par rapport à la réalité du coût d'extraction et de transport en dinars du litre de pétrole en Algérie.
Or, socialement, il est tout à fait normal que le consommateur algérien, vivant dans un pays producteur de pétrole, paye un prix du carburant proche des coûts réels de production plutôt qu'un prix proche des marchés internationaux beaucoup plus élevé. Ce raisonnement en subventions implicites est également utilisé par les organismes internationaux pour empêcher l'Algérie de bénéficier de ses avantages comparatifs naturels.
Ces modes de raisonnement, faux, ne sont pas étonnants de la part du FMI ou de la Banque mondiale dont on connait la duplicité en faveur des intérêts des économies occidentales. Par contre, il est complètement antipatriotique que le ministère des Finances et celui de l'Energie les adoptent sans broncher au détriment du consommateur algérien moyen.
En revenant à un calcul de coût réel du pétrole fourni pour la production de carburants, on dégonflera le montant des subventions de 80%, ce qui tordra le cou au débat sur le ciblage qui consiste en un détricotage du soutien fondamental à la paix sociale et au progrès humain de l'Etat social algérien aux catégories défavorisées et aux classes moyennes actuelles ou en devenir pour accéder à une panoplie de produits de première nécessité.
7 – Il faudrait sortir des accords d'association avec l'Union européenne plutôt que de se contenter d'une renégociation. 1Un bilan de 20 ans de pratique de l'accord d'association conduit au constat suivant : le démantèlement tarifaire généralisé a entraîné un manque à gagner de 1,5 milliard de dollars de recettes douanières annuelles et à la disparition de nombreux secteurs de production en Algérie au profit de l'importation (par ailleurs subventionnée par le taux de change comme expliqué plus haut).
Par ailleurs, le montant des investissements industriels dans l'économie algérienne de la part des pays européens par rapport aux promesses faites (qui n'engagent malheureusement que les naïfs qui y croient) s'est révélé dérisoire. En conséquence, il est clair que cet accord scélérat (qui ne comprend pas d'article pour sa sortie !) ne doit pas être renégocié mais bel et bien arrêté, puisqu'il arrive à expiration. Tout renouvellement de l'accord par faiblesse ou complaisance équivaudrait a une trahison des intérêts et de la souveraineté de l'Algérie. De même, il faut rester en dehors de l'OMC, ce qui est le seul moyen de conserver quelques marges de manœuvre pour redresser notre économie.
Nous ne prétendons pas détenir la science infuse et être des donneurs de leçons, les «il faut que…», les «il ne faut pas…», sont juste des suggestions et des opinions qui n'engagent que nous. Notre patriotisme n'est plus à prouver, nous avons toujours défendu les intérêts de notre chère patrie. Mais un pays, ce n'est pas seulement le Président qui le fait, c'est aussi son peuple.
Tout le monde doit mettre la main à la pâte et l'Algérie connaîtra un avenir radieux, cette Algérie dont l'Histoire est millénaire et regorge de faits glorieux dont les traces survivent au temps. Le legs des Novembristes doit être sauvegardé coûte que coûte, et le Président Tebboune s'inscrit dans cet héritage.
L'Algérie de Novembre qui a connu tellement de souffrances et de massacres pendant la longue nuit coloniale résistera à toutes les trahisons et restera une forteresse infranchissable de la résistance face aux ennemis quels qu'ils soient et sera le phare éclairant la route de tous les peuples qui luttent pour leur libération.
(Suite et fin)


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