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L'Occident menacé d'extinction par la chute de sa fécondité et de sa production séminale
Civilisation
Publié dans La Nouvelle République le 02 - 04 - 2024

À l'époque antique déjà Platon soulignait que « la perversion de la cité commence par la fraude des mots ». Son quasi contemporain philosophe chinois, Confucius, écrivait « Lorsque les mots perdent leur sens, les gens perdent leur liberté ». À notre période contemporaine, la classe dominante occidentale, faute de révolutionner les forces productives atones pour nourrir sa population, transforme constamment sa sémantique pour alimenter le peuple en souffrance de termes euphémistiques censés moderniser la société. Illusoire moyen lexical littéralement créatif pour tenter de perpétuer son système en pleine déliquescence.
Ainsi, pour mystifier le peuple, la classe bourgeoise occidentale fabrique à profusion de nouveaux termes afin de doter la vétuste réalité effroyablement délabrée d'un langage prétendument moderne. Cette novlangue a pour dessein de reconfigurer la même misère par l'esthétisation lexicale, de régénérer artificiellement la même réalité par le badigeonnage terminologique. Au lieu de soigner les maux elle préfère créer de nouveaux mots, pour maquiller linguistiquement la réalité, travestir lexicalement l'existence. Cette chirurgie esthétique lexicale tente de redonner une nouvelle jeunesse à une réalité tailladée par les injustices sociales, entaillée par la lutte des classes.
Ce n'est pas le lieu ici d'inventorier l'ensemble des néologismes euphémistiques, souvent inventés pour atténuer ou mystifier une réalité effroyablement épouvantable. Pour détourner la réalité, contourner un problème, la classe dominante se paye de(s) mots. Elle préfère dire « croissance négative » pour éviter le terme de récession. « Technicienne de surface » au lieu de femme de ménage. Facteur se dit aujourd'hui « préposé aux postes ». L'aveugle un « non-voyant », le sourd un « non-entendant », un coiffeur, « un visagiste capillaire », un chômeur, un « demandeur d'emploi ». Le terme bourgeois a été banni du langage (car il fait sale : effectivement le bourgeois est moralement sale).
Prolétaire est devenu une honte, une insulte (on avait « salaud de pauvre », aura-t-on bientôt « canaille de prolétaire » ?).
Dernière lubie des lexicographes du sérail journalistique et universitaire, l'invention du terme « féminicide » pour qualifier les assassinats de femmes par leurs conjoints. Camus avait écrit que mal nommer les choses, c'est ajouter au malheur du monde. Les mots ne sont jamais neutres, plus particulièrement de nos jours où le discours dominant ne manque pas d'imagination pour redorer son » blason lexicographique ».
Ainsi, par la grâce d'une opération lexicale « genrée » on est passé de la qualification de crime conjugal ou passionnel à l'appellation « féminicide ». Or ce néologisme n'a aucune valeur : ni juridique, ni scientifique, ni philosophique, il s'agit d'un concept idéologique. Il apparaît pour la première fois à la fin du 20e siècle sous la plume des sociologues et militantes féministes.
Que désigne en vérité ce nouveau vocable ? Le terme « féminicide » est apparu dans les années 1970 avec la doctrine féministe anglo-saxonne. Mais c'est en 1992 qu'il fut véritablement théorisé dans son sens actuel dans l'ouvrage de référence de deux féministes, Diana Russell et Jill Radford, qui publièrent le livre Femicide, The Politics of Woman Killing (en français : « L'Aspect politique du meurtre des femmes »). Confectionné avec le mot femme et le suffixe « -cide » (du latin caedere, qui signifie tuer), ce néologisme désigne le meurtre d'une femme « en raison de son sexe ». Ce mot « féminicide » ne figure pas dans tous les dictionnaires du fait de sa définition controversée. Au reste, le concept n'existe pas en droit pénal. Le droit utilise le concept d'« homicide conjugal » (du latin homo désignant le genre humain) pour caractériser ce type de crime, commis aussi bien par le conjoint ou la conjointe.
En vérité, le vocable féminicide est une notion idéologique : un concept sociétal. Ce genre de théorie est construit sur (par) la théorie du genre. Le mésusage du concept féminicide est manifeste.
Amorcée ces trente dernières années, cette entreprise de fabrication idéologique conceptuelle s'est appuyée sur une abondante littérature sociologique néo-féministe. Pour légitimer l'usage du concept de « féminicide », des psychanalyses et des sociologues intellectuellement émasculés et politiquement castrés prétendent que les motivations profondes des meurtres commis par un homme ou une femme seraient diamétralement distinctes.
Comme le certifient doctement certains idéologues universitaires féministes : Si « les hommes tuent pour garder les femmes, les femmes tuent pour se débarrasser des hommes. Il y aurait donc deux profils complémentaires de criminels passionnels : le macho féminicide et la femme battue qui tue. Dans l'enchaînement des faits, tout commence par la violence masculine... ».
Indirectement, ces auteurs perpétuent les stéréotypes de la femme faible, vulnérable, soumise, toujours victime de la violence masculine en raison de sa faiblesse congénitale (voire du fait de sa complaisante résignation à la violence endurée avec son masochiste acquiescement). Mais surtout, du fait de sa sensibilité infantile, elle serait incapable de commettre des violences (sic), encore moins de se muer en meurtrière, sinon pour se défendre contre le méchant homme machiste. C'est une éternelle victime que la société doit protéger, au même titre qu'un enfant.
Dans la société capitaliste occidentale surprotégée, prétendument émancipée, quand on parle de la femme, c'est toujours comme un être singulier, une personne infériorisée, aliénée, fondamentalement différente de l'homme (toute ressemblance avec le monde musulman, pourtant fustigé pour sa misogynie, n'est pas fortuite). Ironie de l'histoire, le meilleur allié du patriarcat, c'est le néo-féminisme, qui perpétue les mêmes stéréotypes phallocratiques (encore prégnants dans les pays islamiques). Quoi qu'il en soit, si le concept de féminicide existe depuis plusieurs décennies, il n'a pas la même acception idéologique propulsée par les féministes jusqu'au-boutistes. Il recouvre une réalité complexe et mouvante. Selon l'OMS (l'Organisation Mondiale de la Santé), le féminicide est défini comme le meurtre d'une ou plusieurs femmes du fait de sa condition féminine. Dans l'optique criminologique de l'OMS, le concept inclut également les homicides commis par une femme sur une autre femme en raison de la qualité féminine de la victime. En l'espèce, le sens n'est pas restrictif. Contrairement à la définition tronquée et dévoyée des féministes doctrinaires, réélaborée dans les laboratoires médiatiques communautaristes pour servir leur propagande victimaire. Aussi, selon l'acception objective de l'OMS, le féminicide se définirait comme un meurtre perpétré par tout homme misogyne et phallocrate qui voue une haine inexpiable aux femmes. On a affaire à une espèce de psychopathe mû par un instinct pathologique de massacrer la gent féminine. On est loin du conjoint qui, à la suite d'une annonce de rupture conjugale ou autre motif, par désespoir commet l'irréparable : tuer sa femme (qu'il a aimé des années durant, comme il avait aimé auparavant d'autres femmes).
Contrairement aux assertions féministes pétries d'idéologie misandre, il s'agit en l'espèce d'un crime passionnel, qu'aux Etats-Unis on désigne sous l'appellation de violences domestiques (les hommes sont aussi victimes de cette violence). Rappelons que, selon le dictionnaire Le Robert, le terme misandre désigne « une femme qui a de la haine ou du mépris pour les hommes ».
Force est de constater que, dans une optique manichéenne où les femmes sont toujours des victimes et les hommes des oppresseurs, l'usage du terme féminicide est employé et encouragé par les féministes pour singulariser ces homicides, discriminer ces crimes. Selon ce féminisme bourgeois, parler de féminicide, c'est transformer un fait divers en fait social. Cette lecture « genrée » d'un homicide est une entreprise idéologique destinée à assigner un caractère social, de surcroît spécifiquement féminin, à un fait divers sociétal. Cette lecture genrée dégénérée est le pendant inversé de la conception dominante consistant à réduire les phénomènes sociaux et politiques éminemment humains à des faits divers sociétaux insignifiants. De fait, par cette entreprise de manipulation idéologique féministe, on politise un fait divers mais on dépolitise un fait social. Voire on l'ignore.
Pour preuve : que des millions de femmes soient réduites à la misère, exploitées dans les entreprises, doivent élever durement seules leurs enfants, en d'autres termes qu'elles meurent socialement à petit feu du fait du système capitaliste « prolétairicide », n'offusquent aucunement les féministes bourgeoises. Pour ces féministes la cause de ces millions de femmes assassinées socialement ne mérite aucune attention, aucun débat, aucun combat. Elles préfèrent prendre plaisir à s'adonner aux idéologiques ébats. Pour ces féministes, l'ennemi, c'est l'homme et non pas le capitalisme. « Le mâle, c'est l'absolu mal ». C'est la raison pour laquelle le capital aime et protège ce type de féminisme misandre. Paradoxalement, par leur action d'essentialiser les meurtres des femmes, leurs mobilisations exhortant les pouvoirs publics à protéger les femmes, à voter des lois spécifiques pour les femmes, ces féministes perpétuent le schéma patriarcal qui infériorise et infantilise la femme. Par leur politique féministe essentialiste, elles détachent les femmes de la communauté humaine universelle pour les assigner à des statuts particuliers inférieurs, réduites à une minorité à protéger du fait de leur supposée faiblesse congénitale. Ce féminisme bourgeois cultive une politique victimaire. En réalité, ce néo-féminisme outrancier, favorisé par le capital, s'intègre dans le processus de désagrégation de la communauté humaine en de multiples segments : ethniques, religieux, communautaires, identitaires, dans le dessein de briser l'élément essentiel social, l'appartenance de classe. En lieu et place de la lutte des classes sont ainsi favorisés la lutte des races, les conflits de religions, la guerre des sexes, les tensions communautaires. Pour le plus grand profit du capital qui peut continuer à nous livrer sa guerre sociale en paix.
Dès le début de notre siècle, les dérives du féminisme avaient déjà été dénoncées par Elisabeth Badinter, dans son ouvrage Fausse route. Dans ce livre, publié en 2003, elle fustigeait le « féminisme guerrier », la guerre des sexes, le féminisme misandre, victimaire.
Aujourd'hui, les féministes instrumentalisent les violences conjugales. Les violences faites aux femmes sont devenues l'arme du féminisme punitif. Sur ces violences résiduelles, elles assènent leurs argumentations victimistes. À chaque meurtre d'une femme tuée par un homme, les féministes brandissent leurs accusations flanquées de leurs immanquables revendications pécuniaires.
En effet, dans le dessein de réclamer financement public et subventions privées, le féminisme « martyrologique » a besoin d'assombrir la condition conjugale réservée aux femmes par les hommes. Pour vivre pécuniairement, il a surtout besoin de victimes pour ne pas succomber à la mort associative lucrative. Faute de victimes médiatiquement « visibilisées », le féminisme victimaire finirait par tomber dans les oubliettes sociétales. Ainsi, derrière le discours de dénonciation de la violence sexiste, outrancièrement instrumentalisée, s'affairent des associations féministes financées généreusement par les fonds publics, autrement dit par l'argent du contribuable.
A suivre…
Khider Mesloub
Globalement, le féminisme victimaire fonctionne sur un schéma binaire : femme victime (toute femme) /homme bourreau (tout homme). Or, les chiffres des homicides contre les femmes sont en baisse régulière. Les homicides dont les victimes sont des femmes sont en baisse constante (moins 25 % depuis 10 ans). En France, 90 tuées en 2020, contre 146 en 2019 (cette baisse considérable du nombre de morts est intervenue dans un contexte de crise sanitaire et social, sur fond de confinement, censé avoir accentué les violences intrafamiliales et conjugales, thème amplement relayé par les médias pour éluder les véritables violences sociales et politiques infligées à l'ensemble du peuple par le gouvernement Macron, notamment par l'explosion du chômage, l'augmentation de la précarité et de la paupérisation, la recrudescence de la surveillance et du contrôle social, la répression policière, la militarisation de la société).
En réalité, d'un point de vue fondamentalement humain, en matière pénale, statistiquement, dans l'ensemble des pays, les premières victimes des violences en général sont largement les hommes. Les femmes ne constituent qu'un très faible pourcentage en matière d'homicides. Certes la violence létale est majoritairement perpétrée par les hommes, mais les principales victimes de cette violence sont essentiellement les hommes eux-mêmes. Comme l'illustrent les statistiques sur les homicides par sexe tirées de Wikipédia : « Selon les données fournies par l'Office des Nations Unies contre la drogue et le crime, dans le monde, 78,7 % des victimes d'homicide sont des hommes, et dans 193 des 202 pays ou régions répertoriés, les hommes étaient plus susceptibles d'être tués que les femmes. Dans deux cas, le rapport était de 50 : 50 (Suisse et îles Vierges britanniques) et dans les sept autres – Tonga, Islande, Japon, Nouvelle- Zélande, Corée du Sud, Lettonie et Hong Kong – les femmes étaient légèrement plus susceptibles d'être victimes d'homicides par rapport aux hommes. Une étude mondiale de 2013 sur l'homicide par l'Office des Nations Unies contre la drogue et le crime a constaté que les hommes représentaient environ 96 % de tous les auteurs d'homicides dans le monde et 79 % des victimes ».
De fait, au sein de la société capitaliste mondiale contemporaine, chaque année plus de 750.000 personnes meurent de violences liées à des conflits armés et à la petite ou grande criminalité dont une grande majorité, 490.000, en dehors des zones de guerre, c'est-à-dire dans la société civile, victimes de la criminalité inhérente au capitalisme. Le féminisme ne dénonce jamais ce génocide perpétré par la société capitaliste criminogène et belligène.
Fondamentalement, c'est une donnée biologique : les hommes sont physiquement plus violents que les femmes. La violence masculine létale est une donnée de l'évolution analysée par le darwinisme. Cependant, il faut nuancer le constat. Ce ne sont pas tous les hommes qui sont violents, capables de commettre des meurtres. En effet, s'il est indéniable que la majorité des crimes violents sont commis par des hommes, en revanche c'est une infime minorité d'hommes qui est responsable de la majorité des actes de violence. Dans une étude suédoise, il a été démontré que « les 1 % les plus violents de la population ont commis 63 % de tous les crimes violents, soit presque deux fois plus que les 99 % restant tous ensemble ». Cette étude a également démontré que cette infime minorité violente de la population est plus susceptible de persister tout au long de la vie de commettre des violences, des viols. Aussi, contrairement à l'approche idéologique féministe misandre, tous les hommes ne sont pas violents. Affirmer le contraire est non seulement inexact mais nuisible à l'établissement de relations paisibles entre les femmes et les hommes. Les délinquants récidivistes ne représentent qu'un faible pourcentage des délinquants criminels, qui constituent à leur tour un faible pourcentage de la population masculine en général.
Les femmes peuvent également devenir des meurtrières. L'actualité rapporte régulièrement les cas d'homicides commis par les femmes. Chaque année, plusieurs dizaines d'enfants âgés de moins de 15 ans sont victimes d'homicide. Selon une étude de l'ONDRP (Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales, organisme français), 70 % des condamnations pour homicide sur mineur de moins de 15 ans sont des femmes. Sur les 325 condamnations prononcées entre 1996 et 2015, 227 l'ont été à l'encontre de femmes, soit dans environ 70 % des affaires. Souvent, ce sont des mères qui tuent leur enfant. Pourtant, il n'a jamais été question de soulever à cette occasion un « problème de violence féminine ».
En vérité, les violences conjugales impliquent parfois les deux sexes. La conception selon laquelle les femmes seraient toujours les victimes et les hommes toujours les agresseurs est fausse. Dans un couple, certes l'homme peut faire preuve, in extremis, de violence létale, mais la femme manifeste également une réelle violence verbale et psychologique. Cette violence est minimisée, voire ignorée, par les féministes. Un tiers des victimes de violences physiques dans le couple sont des hommes. Officiellement, 20 % des hommes sont victimes de violences conjugales, un chiffre en réalité sous-évalué du fait du tabou lié à la difficulté pour les hommes de se confier, d'être crus.
Par ailleurs, du point de juridique, le discours féministe véhicule l'idée selon laquelle les violences conjugales ne seraient pas suffisamment jugées ni condamnées. Or, l'histoire des annales pénales prouve le contraire. Depuis le 19e siècle, les violences conjugales sont toujours sévèrement punies, la violence de l'époux constituant par ailleurs un facteur aggravant.
Loin de nous l'idée de nier l'importance de la violence commise contre les femmes par leurs conjoints, en particulier les assassinats des femmes, il convient néanmoins de replacer cette violence et ces meurtres dans le contexte actuel du développement exponentiel de la violence protéiforme générée par le système capitaliste en pleine putréfaction (1).
Comment définir et qualifier ces meurtres de masse (fusillades) perpétrés fréquemment par des jeunes adolescents à peine pubères, notamment dans les établissements scolaires, dans la plus grande démocratie du monde, les Etats-Unis, mais aussi dans de nombreux pays civilisés occidentaux ? Selon les statistiques publiées par la police fédérale (FBI), les Etats-Unis ont enregistré plus de 21.500 homicides en 2020, soit près de 59 par jour. Un grand nombre de ces homicides est perpétré par des enfants âgés de 10 à 19 ans. Depuis 2012, il y a eu 3865 fusillades de masse. Depuis 2020, il y a eu chaque année en moyenne presque 700 fusillades, soit plus d'une fusillade par jour, en majorité commises par des adolescents. 25 mineurs meurent chaque semaine par balle et 91 % des enfants tués dans le monde par des armes à feu, le sont aux Etats-Unis. Cette violence juvénile et infantile est autrement plus dramatique et meurtrière. Pourtant elle ne suscite pas le même émoi, le même effroi, la même indignation, la même fureur. Est-ce parce qu'elle est répandue exclusivement aux Etats-Unis, pays érigé en parangon de la démocratie, qu'elle est honteusement occultée ?
De manière générale, le meurtre d'une femme commis par son conjoint est souvent motivé par la jalousie ou la décision de rupture conjugale. Ainsi, la motivation première plonge ses racines dans la nuit des temps : la jalousie. La rupture conjugale initiée par la femme suscite également chez certains hommes une réaction de refus violent en raison de leur esprit de possessivité, vestige psychologique des anciennes sociétés archaïques patriarcales. Pour ces hommes, le sens de la propriété a toujours dominé leur relation avec la femme (ce phénomène est un reliquat des modes de production archaïques fondés sur la force physique qui disparaît peu à peu avec la robotisation-numérisation de la production) Mais ces deux facteurs millénaires n'expliquent pas la récurrence des actuels meurtres des femmes commis par leurs conjoints. De surcroît, il existe également de nombreux hommes assassinés par leurs épouses, mais minorés par les médias. Les homicides conjugaux remontent à l'origine de l'humanité.
Au demeurant, l'instinct meurtrier, rarement étudié ni évoqué, est bien ancré dans la psyché des êtres humains (ex-chasseurs). Instinct régulièrement réactivé sous l'effet de graves crises civilisationnelles ou lors des guerres, dans lesquelles le meurtre est officiellement légitimé. On l'oublie souvent : les périodes de guerres ou d'agitations réactionnaires terroristes transforment l'homme et la femme en êtres sanguinaires capables des pires barbaries (Daesh, Décennie Noire en Algérie, époque du démembrement de la Yougoslavie avec son lot de massacres collectifs et individuels, Rwanda avec son génocide primitif perpétré avec des machettes, génocide des Palestiniens commis par l'Etat nazi d'Israël).
Au nom de quelle éthique les meurtres commis lors des guerres sont-ils tolérés, légitimés, encouragés par les Etats, tandis que ces mêmes Etats, en période de « paix », condamnent fermement les mêmes personnes coupables de meurtres ? La violence étatique est légitimée en toute circonstance car c'est sur cette violence que s'érige le pouvoir de la classe dominante, les rapports sociaux d'exploitation. Sans cette violence étatique « légitime », aucune société de classe (autrement dit aucune classe dominante) ne survivrait vingt-quatre heures.
À cet égard, des études canadiennes récentes ont démontré que 80 % des hommes et 60 % des femmes avaient déjà pensé au cours de leur existence à tuer quelqu'un. Toutefois, entre l'homme et la femme la différence est purement temporelle : chez la femme son envie de meurtre ne dépasse jamais quelques secondes, tandis que chez l'homme elle dure des heures. Cette différence s'explique par la phylogenèse : l'homme a toujours été un prédateur-chasseur, c'était son occupation principale dans la famille, au sein de la tribu.
Comment expliquer ce fléau ? Les meurtres des femmes commis par leurs conjoints auraient-ils réellement augmenté ces dernières années ou serait-ce seulement l'effet de leur visibilité médiatique ? Quoi qu'il en soit, en cette période de crise économique et sociale profonde, les causes majeures de ces meurtres tiennent au développement de l'anomie générée par le capitalisme, à l'expansion des comportements déviants et immoraux : chaque individu isolé, endoctriné, est converti en narcissique potentiellement prédateur et criminel, plutôt qu'en fraternel camarade solidaire. Mais surtout à l'explosion de la misère sociale, à la désagrégation des statuts maritaux, à l'éclatement des liens familiaux, au délitement des valeurs morales, à l'expansion de la paupérisation.
Les médias contaminés par l'idéologie néo-féministe misandre éludent cette variable sociologique : nombre de meurtriers sont au chômage. Or, sociologiquement, toute séparation conjugale induit une déchéance sociale et financière. Dans les situations de séparation problématique, ces deux facteurs concourent souvent à l'aggravation de la détresse psychologique, favorisant ainsi la commission de l'homicide.
Autre point important à souligner : la majorité des divorces sont demandés par les femmes. Cette initiative est perçue comme une trahison de la part du conjoint abandonné, particulièrement l'homme vulnérable imprégné de mœurs archaïques patriarcales. Pour lui, il s'agit d'un « coup de poignard dans le dos ». Il se sent meurtri. Sa raison d'être (sa femme qu'il a déifiée) tue leur amour. Sa raison est aussi atteinte par ce coup mortel conjugal. Aussi, sa raison, inéluctablement, décline-t-elle, dépérit-elle, s'altère-telle. Il vit la séparation comme un meurtre symbolique perpétré par sa conjointe. Dès lors, livré, dans sa brutale solitude, à ses démons intérieurs, il rumine la vengeance.
En outre, dans une société urbanisée aux liens sociaux totalement déficients, dominée par l'individualisme débilitant, la perte de son unique partenaire sociale (conjugale) assurant la préservation d'une sociabilité humaine, provoque inévitablement des réactions de panique, de détresse, des sentiments abandonniques. La peur angoissante d'être réduit à la solitude, dans un univers violent tenaillé par l'adversité, le sentiment de déréliction, de honte sociale et d'échec conjugal, expliquent également le passage à l'acte meurtrier.
Qu'il soit clair : on tente d'expliquer et non de justifier ces barbares assassinats de femmes, et surtout de bien identifier la source de cette déviance sociale. Car il n'est pas dans les projets de la nature humaine de s'autodétruire.
Contrairement à la thèse idéologique répandue par les néo-féministes misandres, selon lesquelles le meurtre d'une conjointe par son mari aurait comme unique et exclusif mobile la haine des femmes générée par le patriarcat, en vérité la commission d'un crime contre une épouse (campagne) s'expliquerait par la combinaison de multiples facteurs, à la fois psychologiques, psychopathologiques et contextuels ou sociaux.
Ces crimes dits « passionnel » sont en réalité difficile à cerner. Par conséquent, ils sont impossibles à prévenir du fait du caractère de normalité du fonctionnement du couple. Ils interviennent uniquement dans un contexte de séparation, perpétrés dans le cadre de relations conjugales de plusieurs années de vie commune. Ce genre de crime, qui n'a rien d'un crime de genre, résulterait de l'incapacité psychologique pour l'un ou l'autre conjoint (majoritairement des hommes) de concevoir la séparation, d'accepter la rupture. Car, pour ces hommes, souvent psychologiquement vulnérables, la séparation est synonyme d'anéantissement. Le passage à l'acte, loin d'être prémédité, prend l'inattendu criminel par surprise.
Ne pas perdre de vue que tout homme est potentiellement criminel. Le comportement criminel n'est pas singulièrement inhérent à une structure psychique ou un type de personnalité. Toute personne (homme et femme) est susceptible de commettre un meurtre dit passionnel, dès lors que certains facteurs psychologiques et environnementaux l'acculent. Notamment la survenue d'une vulnérabilité psychologique consécutive à l'annonce d'une rupture conjugale, synonyme d'un effondrement psychique, d'une catastrophe familiale et sociale.
Tout individu peut devenir dangereux quand il est en situation de vulnérabilité, confronté à un événement de rupture. Certes, pour la majorité des hommes, une rupture est douloureuse, mais pour une infime minorité elle peut être traumatisante, insupportable car elle est incapable d'intégrer la séparation.
Par ailleurs, dans une société urbaine capitaliste individualiste, marquée par l'amenuisement des relations sociales, la complication de tisser des liens d'amitié et la difficulté de nouer une nouvelle relation conjugale, la perspective de cette solitude sociale et conjugale, doublée d'une misère sexuelle, est terriblement angoissante pour nombre d'hommes vulnérables confrontés à une rupture conjugale brutale. Sans omettre la dégradation de la situation financière provoquée par la séparation conjugale, la rupture des liens avec leurs progénitures, vécue comme une amputation parentale, un déni de paternité. Tous ces facteurs anxiogènes concourent à la dégradation psychologique de certains hommes vulnérables, à l'enchaînement pathologique et criminologique de la situation conjugale marquée par la rupture.
À notre époque de société marchande, tout se monnaye, même la souffrance. Nous sommes probablement entrés dans l'ère de la victimisation, où il n'est plus aucune souffrance qui n'exige d'être affirmée, reconnue, réparée et indemnisée.
Ainsi, tous ceux qui ont quelque chose à revendiquer n'ont plus qu'à s'introduire dans une nouvelle catégorie victimaire pour exposer leurs revendications, faire valoir « leurs droits », aussi farfelus et illégitimes soient-ils. Cette tendance à la judiciarisation de toutes les causes fut annoncée, de manière prémonitoire, au début du 21e siècle, par l'avocat Thierry Levy : « l'institution judiciaire s'est trouvée un nouveau maître, plus aveugle, plus menaçant encore que l'Etat autoritaire. Le plaignant aux mille récriminations, idolâtré, transfiguré en sainte victime », écrivait-il dans Eloge de la barbarie judiciaire (2004).
Aujourd'hui, le féminisme vindicatif tente de prendre en otage le Droit en s'arrogeant le monopole de la représentation de la souffrance légitime. Déjà, on se souvient, à l'occasion de l'ouverture le 3 septembre 2019 du Grenelle des violences conjugales en France, les associations féministes avaient multiplié les déclarations percutantes et les « démonstrations coups-de-poing à corps nu » à la Femen, pour rappeler « qu'une femme meurt tous les deux jours sous les coups de son conjoint en France », réclamant la création d'une incrimination spécifique de « féminicide » dans le code pénal. Quelques jours plus tard, le président Macron appuya cette revendication à l'ONU.
« Parce que les féminicides continuent, en France comme dans d'autres Etats, nous devons donner un statut juridique à ce sujet et bâtir une action efficace pour l'éradiquer ».
En prononçant ces mots le 23 septembre 2019 à la tribune de l'ONU, Emmanuel Macron a adopté une pensée magique pour qui la simple invocation vaut résolution, la simple incantation vaut solution. En effet, la pensée magique a pour caractéristique de s'attribuer le pouvoir de provoquer l'accomplissement de désirs, l'empêchement d'événements ou la résolution de problèmes sans intervention matérielle. S'il suffisait juste le vote d'une loi condamnant tout délit ou crime pour empêcher la commission d'un acte répréhensible, depuis longtemps les prisons seraient vides, les tribunaux démantelés, la police abolie. Or, il n'en est rien. Aucun durcissement du code pénal est susceptible d'apporter un adoucissement de la société. Même l'existence de la peine de mort n'a jamais freiné la criminalité, comme la société étasunienne criminogène l'illustre.
Contre cette dérive judiciaire féministe, les opposants (notamment les juges et les avocats) à la codification du féminicide invoquent le principe d'égalité devant la loi.
Selon les juristes opposés à la codification, l'institutionnalisation du féminicide vise à s'appliquer à une catégorie de la population. Or, cette application porte atteinte au principe d'universalisme du droit et d'égalité des citoyens devant la loi pénale.
L'incrimination spécifique du féminicide a pour objectif de sanctionner plus diligemment et plus sévèrement les auteurs du crime. Toujours est-il qu'avec cette spécification juridique, à situation identique, l'auteur d'un meurtre ou de violences perpétrées contre une femme se verrait appliquer un traitement judiciaire distinct et une condamnation plus lourde que le coupable de forfaits identiques commis à l'encontre d'un homme. Au final, cela reviendrait à considérer le meurtre d'une femme plus répréhensible que celui d'un homme. Ce qui serait, sur le plan humain et moral, inacceptable.
Cela confirme l'exception d'extranéité dont les féministes veulent se prévaloir devant les tribunaux pour échapper à la justice de droit commun s'appliquant à tous les justiciables, sans distinction de sexe. Rappelons que le concept d'extranéité est originellement un terme juridique désignant un individu ou groupe d'individus qui, dans une société donnée, ne bénéficie pas de l'accès aux droits et devoirs de de celle-ci mais se voit appliquer les lois de sa société d'origine. En l'espèce, les néo-féministes militent, en vertu de ce statut d'extranéité auto-attribué, excipé comme un droit, pour bénéficier d'une justice rendue en fonction de leur sexe d'origine, c'est-à-dire féminin, et non pas du droit universel.
En tout état de cause, la question des homicides des femmes n'est pas un problème féminin (féministe) mais un dramatique problème de société. Encore une fois, il n'est pas dans les projets de la nature humaine de s'autodétruire : le ver n'est pas enfoui dans la tête de l'homme mais tapi dans le giron de cette société capitaliste criminogène.
Aussi, les féministes misandres ne contribuent-elles nullement, par leurs gesticulations stériles et leur combat sectaire, à féconder le débat, à sensibiliser l'ensemble des membres de la communauté humaine à cette cause sociale universelle. Mais plutôt à en brouiller le sens par leur sémantique tirée par les cheveux, tressée idéologiquement sur mesure par les féministes pour isoler la femme de l'homme, son compagnon égal et vice versa.
Toutes les victimes, de sexe masculin ou féminin, méritent un traitement judiciaire égalitaire. Toutes les victimes de violences physiques et létales méritent une empathie identique de l'ensemble de la communauté humaine. Aucun homme ni aucune femme ne doit être répertorié comme violent en raison de son appartenance sexuelle. La « genrification » en matière judiciaire est nuisible à la société.
En tout état de cause, dans le monde judiciaire, notamment en France, le concept est contesté. Car, sur le plan juridique, le fait de tuer son conjoint (époux ou épouse) étant déjà une circonstance aggravante (qui fait passer, en France notamment, la peine encourue de 30 ans de réclusion à la perpétuité, soit le maximum). Sauf à établir une différence entre les sexes, ce qui est contraire au principe d'universalisme du droit et d'égalité des citoyens devant la loi pénale. Cela s'apparenterait à une justice d'exception, selon laquelle le meurtre d'une femme commis par un homme serait jugé avec une grande sévérité, tandis que celui d'un homme perpétré par une femme pourrait bénéficier d'une forme de « légitime défense différée ». Comme l'a déclaré un magistrat : « On ne tue pas son épouse parce que c'est une femme, mais parce qu'elle est la compagne. Les ressorts sont les mêmes dans tous les meurtres de conjoints qu'ils soient hommes ou femmes ». En effet, il est réducteur de considérer que tout homme qui tue sa campagne le fait parce qu'elle est une femme.
Ce faisant, sur le modèle du terme homicide, le féminisme misandre a forgé le concept féminicide, pour se différencier du mot homicide considéré par les féministes comme par trop masculin. Or, le mot latin Homo (le radical du terme homicide) désigne l'espèce humaine et non le genre masculin. Pour ce dernier terme, il existe le mot vir (à partir duquel est construit le mot viril, qui signifie propre à l'homme, relatif au sexe masculin). Pourtant, dans le code pénal on ne désigne pas le meurtre d'un homme commis par une femme ou un homme de Viricide pour qualifier ce genre de crime. Sur le plan juridique, tout crime est désigné par le vocable Homicide.
À cet égard, il est important de souligner qu'en France les crimes de « parricide » et d'« infanticide » ont été supprimés du code pénal depuis 1994, pour défendre le principe d'égalité.
Or, les néo-féministes misandres, par leur volonté d'introduire le concept de féminicide dans le Droit, renouent avec les particularismes juridiques, en contradiction avec le principe d'égalité devant la loi pénale.
En réalité, historiquement, durant des siècles, pour désigner le meurtre d'une femme par son conjoint on employait le terme « uxoricide ». Le terme vient du latin uxor, « épouse ». C'est un terme très ancien puisqu'il remonte au droit romain.
Après la Révolution française, durant cette période d'institutionnalisation de l'égalité des droits, le terme est tombé en désuétude en raison de sa connotation foncièrement préjudiciable au statut de la femme. En effet, il ne faut pas oublier que durant des siècles la femme était considérée comme faisant partie intégrante de la propriété maritale, autrement dit la propriété du mari (de son père).
En droit romain, le mari avait le droit de tuer son épouse si elle était prise en flagrant délit d'adultère dans la maison conjugale, voire sur une simple suspicion d'adultère. Le terme d'uxoricide perdure pendant des siècles pour désigner le meurtre d'une épouse. Au moment de la rédaction du code napoléonien, pour définir le meurtre du conjoint ou de la conjointe, le terme de « conjugicide » avait été suggéré pour figurer dans le Code pénal de 1810. Au final, il ne fut pas retenu pour être inscrit dans le droit.
Derrière cette bataille de mots, les féministes veulent créer un nouveau genre de crime, le crime de genre. Elles s'attachent à tracer une ligne de démarcation très nette entre le crime « ordinaire » et le crime de genre. Dans l'approche néo-féministe misandre, le féminicide serait un continuum de violences allant de la simple insulte sexiste au meurtre.
Ainsi, avec leur conception doctrinaire féministe, on aboutit à procéder à un amalgame entre insulte, délit et crime. Avec le concept du féminicide, ce n'est plus un acte qui est condamné, mais l'intention du coupable. C'est postuler qu'un homme coupable d'insultes envers sa femme est un meurtrier en puissance. C'est créer une compartimentation des violences, les unes, d'essence masculine, seraient sévèrement jugées et condamnées, les autres, féminine, légitimes en raison des circonstances atténuantes dues à leur « sexe faible ».
Cela revient à créer une sous-catégorie différenciée pour le meurtre de femmes. Ironie du sort, cela induit l'exclusion de la gent féminine de la communauté humaine. In fine, le néo-féminisme instaure une essentialisation des sexes qui figerait les hommes dans la position de perpétuels persécuteurs et les femmes dans celle d'éternelles victimes.
Or, juridiquement, pour quel motif tout meurtre est qualifié d'homicide, et non de viricide ou de féminicide ? Car le droit estime qu'attenter à la vie d'autrui constitue un crime qui menace, non un genre particulier de l'espèce humaine, mais l'ensemble de l'humanité, par-delà la différence des sexes.
Ce faisant, le concept de féminicide est pernicieux car il érige les femmes en catégorie spécifique détachée de l'humanité. Ce concept introduit une hiérarchisation des crimes. Il postule que le meurtre d'une femme serait plus tragique que celui d'un homme. De même, il répand l'idée selon laquelle le meurtre d'une femme par un homme ne serait pas un « fait-divers » conjugal mais un drame social généré par une société dominée par les hommes. En d'autres termes, la culpabilité n'est pas circonscrite au meurtrier, mais étendue à l'ensemble des hommes, par une forme d'extension de la culpabilité à toute la population masculine, distillée par le discours culpabilisateur féministe misandre. Le néo-féminisme adopte la même logique punitive que le sionisme, qui applique la punition collective aux populations palestiniennes pour une simple action militaire menée par quelques militants en Palestine occupée.
En vérité, historiquement, les violences envers les femmes et les hommes ont considérablement baissé. La condition de la femme contemporaine ne ressemble aucunement à l'ancienne sinistre époque où elle était totalement asservie.
Le temps est à la poursuite de ce progrès et non à la stigmatisation des hommes, jetés en pâture par un certain féminisme misandre comme les coupables tout désignés de la violence résiduelle encore prégnante au sein de la société.
Le féminisme misandre, dans sa guerre des sexes, pour polluer la lutte des classes par ses divisions entre femmes et hommes et diversion politique, rivalise d'ingéniosité pour jeter l'opprobre sur tous les hommes, accusés de tous les maux de la société.
Le féminisme contemporain misandre a forgé le concept féminicide sur le modèle de génocide pour instiller la pernicieuse idée selon laquelle tous les hommes seraient mus par une volonté d'extermination des femmes.
Dans la conception féministe fanatique, chaque homme porte sur ses épaules le poids des homicides commis contre les femmes, en vertu de la présomption de culpabilité de la globalité de la gent masculine. Et doit faire ainsi pénitence de ces péchés criminels perpétrés contre les femmes. Mieux : repentance, pour s'absoudre de ces « féminicides ».
Aujourd'hui, parmi les stratégies d'occultation de la violence de classe contre le prolétariat figure l'instrumentalisation des violences faites aux femmes. Cette médiatisation des violences sexistes a pour dessein d'occulter les violences sociales, de dépolitiser les rapports sociaux de domination pour focaliser la conflictualité sur les prétendus rapports de pouvoir asymétriques qui régiraient les relations entre femmes et hommes. La lutte des classes est ainsi remplacée par la guerre des sexes.
Globalement, selon ce discours misandre des féministes, ce n'est pas l'entreprise qui est le lieu d'exploitation et d'oppression par excellence mais la maison qui serait devenue l'endroit où les femmes courraient le plus grand risque, dès lors que cette maison est partagée avec un homme, qu'il soit son mari, son compagnon (sic).
La preuve : une universitaire-chercheuse féministe, après avoir commenté une enquête sur les femmes victimes d'homicide, tuées par leur conjoint, conclut par cette observation symptomatique du climat de défiance manifesté à l'égard de l'homme et de l'institution conjugale et familiale : « toutes les données convergent pour souligner la dangerosité de la sphère familiale et conjugale pour les femmes ». « Un modèle familial hautement pathogène, car fondé sur l'emprise d'une représentation traditionnelle de la famille où domine l'appropriation des femmes. » Moralité : l'homme et la famille représentent un danger pour la femme. Conclusion implicite de cette posture féministe jusqu'au-boutiste : femmes, restez célibataires ou mariez-vous avec une femme !
Cette idéologie misandre est dangereuse. Ce terrorisme intellectuel d'une minorité d'activistes féministes crée une nouvelle forme de bellicosité, un nouveau genre de guerre : une guerre de genre.
Khider Mesloub
1) Lire notre article La vie capitaliste est un long fleuve de guerres protéiformes tranquilles, publié dans LNR les 8, 9 et 10 janvier 2024.


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