Au 5e et au 6e siècle, le monde civilisé était au bord de l'effondrement car les différentes cultures qui étaient à l'origine de la civilisation s'étaient elles-mêmes écroulées. Or, il n'y avait rien pour les remplacer. Dans le coran, se trouve nettement précisée la position de la troisième force spirituelle de souche Abrahamique avec ces deux devancières mosaïque et chrétienne. La nature des rapports que les musulmans, le long de l'histoire entretiendront avec « les gents du Livre. » s'y trouve esquissée avant la lettre. Ces rapports devront être humains tolérants. Le Coran trouve normale la coexistence des trois communautés. Coexistence pacifique autant que possible, mais n'excluant pas la guerre en cas de nécessité, notamment si la vie, le prestige de l'Islam sont en périls. Pour le Coran, les divergences ; les différences, les oppositions sont nécessaires au développement spirituel et morales des uns et des autres. Dieu entend, au surplus, nous éprouver, nous opposant aux communautés rivales. « Et sur toi (Mohammed) Nous avons fait descendre le Livre avec la vérité, pour confirmer le Livre qui était là avant lui et pour prévaloir sur lui. Juge donc parmi eux d'après ce qu'Allah a fait descendre. Ne suis pas leurs passions, loin de la vérité qui t'est venue. A chacun de vous Nous avons assigné une législation et un plan à suivre. Si Allah avait voulu, certes Il aurait fait de vous tous une seule communauté. Mais Il veut vous éprouver en ce qu'Il vous donne. Concurrencez donc dans les bonnes œuvres. C'est vers Allah qu'est votre retour à tous; alors Il vous informera de ce en quoi vous divergiez. » Sourate 5 : El Maida (Table Servie ) Verset : 48 Tout un groupe de moines et prêtres chrétiens, venus du Nejran, dans le Yémen du Nord, était arrivé auparavant à Médine pour s'expliquer avec le Prophète au sujet du crédo islamique. Ainsi se trouvait ébauché un dialogue avec des adeptes de Jésus à qui était accordé un préjugé favorable. Le Coran reflète fidèlement, sobrement, ce dialogue capital engagé avec les adeptes de Jésus. L'Islam par la bouche de son Prophétie , les engage à revenir de leur conception trinitaire pour embrasser le culte de l'Un, seul digne de la majesté de l'Eternel, seul conforme à la transcendance divine. « Et ils ont dit : «Le Tout Miséricordieux S'est attribué un enfant ! » (88) Vous avancez certes là une chose abominable! (89) Peu s'en faut que les cieux ne s'entrouvrent à ces mots, que la terre ne se fende et que les montagnes ne s'écroulent, (90) du fait qu'ils ont attribué un enfant au Tout Miséricordieux, (91) alors qu'il ne convient nullement au Tout Miséricordieux d'avoir un enfant! (92). Tous ceux qui sont dans les cieux et sur la terre se rendront auprès du Tout Miséricordieux, [sans exception], en serviteurs. (93) Il les a certes dénombrés et bien comptés. (94) Et au Jour de la Résurrection, chacun d'eux se rendra seul auprès de Lui. » (95). Sourate 19 : Marie (Meriem) Versets : 88-95. Le Coran, engageant le débat a invité les chrétiens à convenir de certains principes évidents, de certains points communs pouvant servir de base de dialogue : « Dis : Ô gens du Livre, venez à une parole commune entre nous et vous : que nous n'adorions qu'Allah, sans rien Lui associer, et que nous ne prenions point les uns les autres pour seigneurs en dehors d'Allah». Puis, s'ils tournent le dos, dites : «Soyez témoins que nous, nous sommes soumis». Sourate 3 : Al Imran Verset : 64 Bien plus, Dieu ayant fait de l'Islam La Dernière des grandes religions, l'ultime rappel aux hommes avant le Jugement Dernier, tous les prophètes antérieurs s'y sont solennellement ralliés devant lui et ont promis leur ferme assistance au Prophète de l'Islam. Le Coran laisse clairement entendre l'origine divine indubitable de la nouvelle écriture révélée, s'inscrivant dans la tradition des Prophètes et la parachevant. Nous t'avons fait une révélation comme Nous fîmes à Noé et aux prophètes après lui. Et Nous avons fait révélation à Abraham, à Ismaël, à Ishak, à Yacoub aux Tribus, à Aissa, à Yacoub, à Younes, Haroun et à Soulimane, et Nous avons donné le Zabbour à Daoud. (163) Sourate 4 : Enniss (Les Femmes) Verset :163. Le Coran, cependant, devant la coalition, plus que jamais à craindre de certains élément juifs et chrétiens, afin d'en finir, une fois pour toutes avec la jeune communauté musulmane, prend soin d'avertir les croyants d'avoir à se montrer vigilants, surtout de ne point se faire des alliés parmi les membres des autres confessions. De telles recommandations, d'ordre élémentaire, n'excluent pas l'esprit tolérant, libéral de l'Islam. Elles répondent seulement au besoin impérieux de cohésion, de rassemblement de toutes les forces vives en vue d'entreprendre la grande tache de propagation d'expansion à travers le monde, d'un Islam fort, fermement établi, et d'autant plus enclin à être généreux et libéral. L'œuvre humaine, libératrice, de l'Islam s'est doublée d'une heureuse lucidité. La générosité ne saurait au surplus, exclure la vigilance. L'esprit se concilie fort bien , aux yeux de l'Islam, avec une vision claire et concrète de la réaliste humaine. C'est la un des traits de l'islam que reflètent maints passages du Coran. Le Coran appelle les hypocrites, parce qu'ils jouent le double jeu, présentent double face, ne cessent de protester de leurs bons sentiments aux deux partis, n'osant en leur fort intérieur se prononcer, ni pour l'islam ni pour l'anti islam : l'engagement n'est pas de leur fait. « N'as-tu pas vu les hypocrites disant à leurs confrères qui ont mécru parmi les gens du Livre : « Si vous êtes chassés, nous partirons certes avec vous et nous n'obéirons jamais à personne contre vous, et si vous êtes attaqués, nous vous secourrons certes ». Et Allah atteste qu'en vérité ils sont des menteurs. (11) S'ils sont chassés, ils ne partiront pas avec eux, et s'ils sont attaqués, ils ne les secourront pas ; et même s'ils allaient à leur secours, ils tourneraient sûrement le dos, puis ils ne seront point secourus. Sourate 59 : El Hachr (L'Exode ) Versets : 11-12 Le Coran fait défiler sous nos yeux , au long de sa prédiction rythmée les diverses péripéties de cette lutte sans répit, qui fut engagée pour assurer la sécurité des musulmans et établir fermement l'Islam en Arabie. Dans le Coran se trouvent exaltés, à juste titre, l'abnégation, l'esprit de sacrifice, la foi, inébranlable, de ceux qui ont bravé la mort pour voler au secours de Dieu. Le Coran n'est point une école de fatalisme, comme d'aucuns le laissent entendre en des assertions non contrôlées. La soumission à l'Un, à l'Eternel, auteur de toute réalité, n'est pas résignation servile : elle est foncièrement lutte inlassable, action continue dans la voie de Dieu. Pour le Coran , nos insuccès, nos rêves, nos malheurs sont souvent la conséquence directe de, nos erreurs, de nos péchés, de nos défaillances. C'est dans l'épreuve, par l'épreuve que se manifestent les puissances latentes de l'action , permettant de discerner la foi authentique de celle qui ne l'est pas. Est-ce que les gens pensent qu'on les laissera dire : «Nous croyons ! » sans les éprouver ? (2) Certes, Nous avons éprouvé ceux qui ont vécu avant eux ; [Ainsi] Allah connaît ceux qui disent la vérité et ceux qui mentent. (3) Sourate 29 : El Ankabout (L'Araignée) Versets : 2-3. Le Coran est une œuvre à caractère supra-humain tant que par la facture inimitable de son style que par la richesse de son contenu, embrassant la passé et l'avenir du monde. L'œuvre divine, le Coran, ne saurait se limiter cependant à un seul thème, ni confine dans tel ou tel genre. Il ne peut que nous ravir, nous surprendre, nous étonner par tant de virtualités de tout ordre qui y sont continues, tant de richesses inépuisables, tant d'applications, d'interpolations dans le domaine de la pensée et de l'action. Autant de ressources de résonances qui font du Coran une œuvre universelle, une somme encyclopédique enveloppant le domaine de l'action et de la pensée. Toute la gamme de genres littéraires se trouve représentée dans le texte sacré. Lyrisme, épopée, roman, visions épouvante suspense, récit d'aventures, conte philosophique, apologue, parabole aphorisme, science, tout se trouve et se retrouve sous forme ramassée dans le Coran, Livre universel dont il serait vain, croyons nous de prétendre épuiser, analyser tous les éléments de puissances et de séduction. Disons seulement, que s'imprégner peu à peu du Coran, s'est se faire, se refaire un esprit aux dimensions d'un cosmos divin, une âme épanouie à la foi, et que la grâce s'apprête à toucher, une conscience au niveau d'une échelle toute divine des valeurs, un Cœur pétri d'amour, de bonté, de charité, de fraternité, en Dieu, voila ce qui est inclus dans l'islam, prêché, édifié par le coran, l'islam, soumission à l'Un rien qu'à l'Un, le Vivant, l'Eternel. Dis : «Voulez-vous que Nous vous apprenions lesquels sont les plus grands perdants, en œuvres ? (103) Ceux dont l'effort, dans la vie présente, s'est égaré, alors qu'ils s'imaginent faire le bien. (104). Ceux-là qui ont nié les signes de leur Seigneur, ainsi que Sa rencontre. Leurs actions sont donc vaines». Nous ne leur assignerons pas de poids au Jour de la Résurrection. (105) C'est que leur rétribution sera l'Enfer, pour avoir mécru et pris en raillerie Mes signes (enseignements) et Mes messagers. (106) Ceux qui croient et font de bonnes œuvres auront pour résidence les Jardins du «Firdaws,» (Paradis), (107) où ils demeureront éternellement, sans désirer aucun changement. (108) Dis : «Si la mer était une encre [pour écrire] les paroles de mon Seigneur, certes la mer s'épuiserait avant que ne soient épuisées les paroles de mon Seigneur, quand même Nous lui apporterions son équivalent comme renfort.» (109) Dis : «Je suis en fait un être humain comme vous. Il m'a été révélé que votre Dieu est un Dieu unique ! Quiconque, donc, espère rencontrer son Seigneur, qu'il fasse de bonnes actions et qu'il n'associe dans son adoration aucun autre à son Seigneur». (110) Sourate 18 : El Kahf (La Caverne) Versets : 103-110. Par là , apparait un point de vue essentiel : Le Coran qui se veut communication émanant de l'absolu, est destiné à des hommes en vue de leur permettre d'être pleinement des hommes. Le premier qui accueille la dictée, le Prophète ,sera donc un modèle d'homme pour tous les autres hommes. Si on dit le premier, cela renvoie à deux fait majeurs exprimées par la révélation : Mohammed (QSSL) est le « sceau des Prophètes» et tout croyant qui écoutera et lira le Coran le fera, comme si c'est à lui que le message est révélé. (4) Y.H
