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Un calife en attendant un califat
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 30 - 09 - 2010

La relaxe des deux non-jeûneurs de Aïn El-Hammam n'est pas suffisante. Elle consacre certes une sorte de victoire de la mobilisation et le principe, trop fragilisé, de la souveraineté de la Justice algérienne, apte à résister plus ou moins à la tendance à l'intolérance et l'irrespect des libertés, mais cela reste insuffisant. Ce qui s'est passé est la conséquence d'une sous-culture religieuse générale et d'une sorte de bigotisme d'Etat : lorsqu'en haut de la pyramide, on lance le projet d'une mosquée (la plus grande d'Afrique), avec le budget consacré, ailleurs, au dédoublement du canal de Panama sur 77 km, assurant 30% des revenus du pays, comme le précisera un ami, en bas, les courants conservateurs ne peuvent interpréter le chantier que comme une consécration de leur politique, leurs idéologies et leurs extrémismes. Et lorsqu'un citoyen voit que son Président envoie un délégué spécial pour le représenter à l'élection du calife de la zaouïa Tidjania (calife est son titre officiel) et concède de maigres condoléances au décès du professeur Arkoun, mort à Paris et enterré au Maroc, il n'aura pas de peine à échanger sa casquette contre un turban.
La chasse aux dé-jeûneurs des derniers ramadans est la conséquence d'un compromis désastreux entre le conservatisme politique et l'islamisme assis destiné à une population qu'il s'agit de calmer par des rokias et des fatwas pour qu'elle ne lève pas la tête. Et cela a été dit et redit tellement de fois et avec la formule de l'alerte et de l'urgence : le Pouvoir fait ce qu'a tenté de faire Chadli à son époque. Il en payera un jour le prix et nous, encore plus que lui.
Ce qui reste à dire cependant, c'est l'avenir : relaxer les dé-jeûneurs de Aïn El-Hammam ne suffira pas. Il faut plus et beaucoup plus pour que la tendance s'inverse. Aujourd'hui, des ministères et des administrations sont confrontés à une caricaturale crise du voile. Le premier directeur général qui ose instruire ses subalternes sur la nécessité de respecter la tenue de la Douane par exemple, est vite traité, dans le cadre de la fatwa généralisée, comme un laïc impie. Le but étant de le caser dans le chapitre du malaise par la culpabilisation confessionnelle.
Personne n'ose plus, dans une république de plus en plus restreinte, s'élever contre ce genre de manipulations. Pire encore, comme le fera l'ex-ministre de l'Intérieur, à l'occasion de l'opération « biométrie », on tentera le compromis, l'explication, l'excuse et la reculade. Bien loin de ce qu'on réserve aux démocrates : la matraque et la censure. Le compromis du Pouvoir, et les petites crises mystiques de ses chefs actuels, ont réveillé une lourde tendance morbide qui ne se contentera pas d'imposer le voile dans les administrations ou la chasse aux casse-croute : comme tous les totalitarismes, ce bigotisme veut le Pouvoir, partout et sur tous, un jour ou l'autre. Ce bigotisme, cette sous-culture qui va d'un ministre d'Etat connu pour sa pratique de la rokia et jusqu'à un journal connu qui n'hésite pas à allumer les feux pour crier le premier à l'incendie et à l'atteinte à l'islam pour mieux vendre la fitna par la fatwa, va aller crescendo.
Les deux dé-jeûneurs de Aïn El-Hammam ont mangé deux casse-croute, ce nouvel islamisme va nous manger tous et il montre déjà ses dents. La tendance va se généraliser : l'auto-talibanisation s'accentue avec la sous-culture religieuse satellitaire, l'alliance Pouvoir-islamistes, la débâcle de la citoyenneté et la liberté de ton donné aux journaux du néo-intégrisme. Un jour, nous serons pendus à des poteaux pendant que nos chahs prendront la valise pour rejoindre leurs enfants en Occident.
Il ne faut pas donc se contenter de deux dé-jeûneurs relaxés. Ce sont les administrations algériennes qui deviennent de moins en moins laïques et c'est l'Etat qui devient de plus en plus bigot et ce sont les talibans de ce pays qui se sentent de plus en plus forts.
Et cela attriste de voir ce pays, encore une fois, tomber sous la coupe des chouyoukh de zaouïa, de donneurs de fatwa, de police de moeurs et de journaux néo-Fis. Dieu, qu'avons-nous fait pour que le Moyen Age nous rattrape chaque dix ans comme une maladie ?


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