Quand les trois otages américains et britannique ignoblement suppliciés par l'Etat islamique ont été enlevés en Syrie, les médias occidentaux briefés par les services de renseignements de leurs pays et des « observateurs » basés à Londres ont presque tous imputé leur enlèvement qui aux forces régulières du régime de Damas, qui aux milices pro-pouvoir luttant à leurs côtés. Leur campagne de désinformation a été sciemment orchestrée dans le but qu'il ne soit pas dévoilé à l'époque que les véritables kidnappeurs appartenaient à l'organisation terroriste l'Etat islamique dont les combattants étaient les plus incisifs adversaires du régime de Bachar El Assad et bénéficiaires d'aides financières et en armement provenant des Etats occidentaux et arabes coalisés contre ce régime. Tout a été fait pour taire la responsabilité de cette organisation terroriste dont la connaissance par les opinions publiques aurait provoqué leur indignation contre une connivence ayant fait fi de sa véritable nature. Devenu irrésistiblement puissant en partie grâce au deal qui l'a momentanément rangé aux côtés des coalisés anti-régime syrien occidentaux et arabes, l'Etat islamique s'est chargé de leur faire comprendre qu'ils se sont trompés sur son compte en passant à l'offensive en Irak entrant ainsi en confrontation avec son protecteur américain et à partir duquel il promet de poursuivre son offensive pour élargir le territoire de son pseudo-« khalifat islamique » aux sols des Etats de la région lui ayant prodigué leurs appuis. Son « revirement », l'organisation terroriste l'a signifié en révélant d'abord au monde qu'elle détenait les otages censés être aux mains du régime syrien, puis en montrant l'ignoble et révoltant spectacle macabre de leur décapitation. Les mêmes parties qui ont par calcul cynique contribué à la montée en puissance en Syrie de cette organisation terroriste se démènent maintenant pour tenter de la détruire parce qu'elle affiche clairement et brutalement (et pas seulement dans ce pays) son véritable visage immonde et la nature mortifère de ses buts de guerre. Mais même leur volonté à la combattre résolument reste sujette à caution tant il est parmi ceux qui la clament, il en est qui n'ont pas coupé avec elle et persistent à lui procurer de criminelles aides en Syrie pour qu'elle poursuive sa guerre en ce pays contre son régime. Les Américains et les Occidentaux qui crient maintenant à l'abomination s'agissant de cette organisation terroriste qu'ils ont cru pouvoir enrôler sans danger dans le front anti-régime syrien, n'ont jamais rien ignoré du rôle joué par leurs alliés arabes voire turcs même dans sa constitution et celle de sa puissance au plan combatif. Ils savaient ce qu'ils tramaient mais ont fermé les yeux parce que l'objectif visé en Syrie par ces « apprentis sorciers » allait dans le même sens que le leur. Tous ont contribué à l'enfantement d'un monstre qui n'entend pas se repaître uniquement du « cadavre syrien » mais que l'appétit qui lui est venu en s'attaquant à lui grâce à leurs aides, s'étend à toute la région, au monde musulman et tout aussi bien à l'Occident. Enfin, il faut que les gouvernements des pays dont les ressortissants ont été odieusement suppliciés par l'Etat islamique justifient aux familles de ces derniers pourquoi alors qu'ils savaient ils leur ont servi le mensonge que leur enlèvement a été le fait du régime syrien.
