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La pied-noirdisation, mécanique de comparaison permanente
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 26 - 10 - 2014

C'en est devenu une tradition intellectuelle, entre masochisme et nostalgie : reprendre les vieilles photos d'Algériens des années 70 et les comparer avec le fameux aujourd'hui, figé, mangé et assiégé. Femmes en tenues libres, cuisses nues et insolentes, chevelures, ruelles propres, façades heureuses, fleurs, jardins, sensation vitrifiée de sécurité. Haïk sur moto et autres icônes anonymes. Des ruelles avec des noms, un regard, surtout le regard : brillant, amoureux de quelques chose, avec cette humidité qu'apporte le sourire dans les yeux. Ou soumis aux premières citoyennetés inaugurales, obéissant et heureux du pays neuf. Policiers propres, voitures rares. C'était l'époque où l'Algérie était vierge jeune fille, disent les gens dans les rues. Accompagnée du fameux sourire vieilli. Et avec l'autre question : comment en est-on arrivé là ? « Là » désigne aujourd'hui la ruelle morte, le policier harassé et mal habillé, maigre et représentant plus la lassitude que l'ordre, femmes voilées, cachées, harcelées. Saleté. Soleil de routine glissant dans un ciel gris. Constructions inachevées. Poussière, Présidence vide, clans, islamisation horizontale, pessimisme, lucidité malheureuse et jérémiades. « Là » est une planète entière sous forme de terrain, vague. Planète vague ? L'expression est d'un doux crépuscule. Passons.
Pourquoi cet exercice de pied-noirdisation ? Parce qu'on ne comprend pas le Présent où qu'on le rejette parce qu'il vous jette. Ceux qui se souviennent n'arrivent pas à comprendre comme on est passé de l'histoire à la préhistoire ou l'a-histoire. A partir de quel moment cela a dégringolé ? Qui le premier a repeint le ciel en noir et les femmes en crime ? Le Régime ? L'école ? L'Arabie ambulante ? Vingt-cinq volumes d'explication sont disponibles, en désordre au fond de chaque café algérien. Il suffit de regarder un poteau pour lui ressembler et être condamné à l'immobilité songeuse. Et cette habitude de consternation bien rodée prend de l'ampleur en Algérie. On n'arrête pas de comparer le pays avec les autres, avec le pays, avec soi, avec son manuel d'usage post-indépendance et avec ses programmes quinquennaux. C'est un tic. C'est de l'ordre du masochisme, du cri et de l'Enquête. La plus grande enquête algérienne que chaque algérien mène dès qu'il se sent mal : comment on est passé de 62 à Zéro. De ça à « là » ?
Sauf, me dit Luc, que c'est un fantasme. Les femmes en minijupe, dans les rues d'Alger, sont des mannequins, pas du réel, des poses. Le Haïk est une mise en scène. Le cri heureux est une pose. Le passé est surtout un Présent qui s'accroche à son propre dos. Chez ces nostalgiques d'une image, il y a le signe triste d'une impasse. On creuse le vide. L'Algérie était mieux avant ? C'est une vieille mécanique qui tourne comme un manège en fin de jour. Brutalement dit ? C'est la pied-noirdisation. Avec abus, discours, arguments durs et désamours. Il y a une photo à prendre des gens qui regardent les vieilles photos d'Algérie.


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