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Beyrouth : la guerre des poubelles (pas des milices)
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 28 - 10 - 2015

Beyrouth, il pleut. Le ciel est gris et lourd. On peut tuer le temps à écouter «l'Explication Liban». Vaste récit dans la bouche de chacun sur ce qu'est ce pays, son histoire, sa complexité et ses guerres. Cette fois, la guerre est celle des poubelles. Elles s'amoncellent partout depuis des mois, sentent et flottent dans les quartiers quand tombent les fortes pluies. Le cas est curieux pour un Algérien habitué au «trop-Etat» : le non-Etat. Depuis quelques mois, à la manière de toujours dans ce pays, il y a crise de gouvernance. Cela se traduit par une guerre, un attentat ou une question de poubelles ou des manifestations dans le trop clinquant centre-ville que les Beyrouthins boudent. L'explication est simple : la décharge ancienne est comble et aucune communauté ne veut qu'on ouvre une nouvelle décharge dans son territoire. La question des poubelles, d'abord technique, s'est confessionnalisée. Les mosaïques des Dieux frappent le reste aussi et détruit le sens du service public pour tous : électricité, eau, etc. Cela donne des légendes urbaines : les délestages s'expliquent par le déficit d'équipement et par le lobby des groupes électrogènes qui sont de mode et de nécessité. Autant pour les camions-citernes d'eau. Ville sinistrée mais légende vivante avec ses charmes vifs ou déclassés. Au soir, le manque d'éclairage public tue les murs. Contraste violent entre les tours du Front de mer et les quartiers de Beyrouth sud. Là où la ville bascule dans d'autres territoires : femmes voilées, affiches d'imams, slogans et check point. La cartographie de Beyrouth est une ancienne légende qui attire et fascine : 17 communautés, des ruelles en labyrinthes de croyances, des arbres sur les terrasses et les vieilles Mercedes qui rappellent les sinistres années 80. Carte mobile cependant : des Saoudiens peuvent acheter dans les quartiers chrétiens et des chiites des classes dirigeantes se convertissent au consumérisme plutôt qu'à la guerre sanctifiée. L'argent a un meilleur alphabet ici et le mètre carré vaut l'or.
Toutes les conversations de nuit aboutissent à la question unique des Libanais : peut-on sortir (vivant) du confessionnalisme ? Depuis peu, des activistes tentent d'ouvrir la brèche mais les gens suivent peu : la camisole de faiblesse assure plus de sécurité peut-être. Mais provoque aussi des guerres de tranchées ou de poubelles. Cela use. Certains nourrissent la légende de l'exil. D'autres, les plus anciens, construisent des maisons avec des pièces en plus «pour les enfants» en exil, explique une amie. Des enfants qui ne reviendront pas. Ville du goût (raffiné) et du dégoût. La mode séduisante d'arbres géants plantés sur des terrasses et des balcons. Parce que l'espace public n'existe plus et les jardins ouverts sont rares. Dans la mosaïque, seule l'armée a l'amour des Beyrouthins, assure-t-on. Mal équipée, elle assure la cohésion du pays. Le protège. Mais que peut-elle contre les Dieux ?
Au matin, le bruit de la ville, ses bouchons immenses et ses excès de route. Les Beyrouthins rêvent souvent de silence. Alors, ils reviennent à la montagne.


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