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Le mauvais train peut-il nous emmener à la bonne gare ?
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 03 - 03 - 2016

Cet article se veut un contrôle moral des pratiques politiques de Bouteflika et du gouvernement de Sellal dont l'Algérie est le grand théâtre. Je dirai ce que je pense sans ordre à peu près comme l'on se plait à politiquer dans un café.
Question de départ : comment peut-on parler de notre gouvernement sans user d'un style lapidaire ? Je pense que c'est méconnaitre la réalité que de ne voir en notre gouvernement qu'un simple groupe de personne ou réduit à l'état de figurant ou désigné pour faire fortune. D'abord, pour façonner une idée impartiale de notre gouvernement, je l'ai considéré dans ses produits pour remonter ensuite à sa source logique, il est plus fiable de le juger au point de vue des faits-décisions- et leurs conséquences qu'en théorie pure, or, ces faits je ne les étalerai pas, ils sont connus de tous. Et tout cela, en imaginant bien entendu que toutes les portes auraient été fermées devant ma curiosité et qu'on m'auraient certainement refusé de suivre de très près le fonctionnement de la machine politiques de notre pays ou m'entretenir avec les hommes qui la mènent.
Les ministres en Algérie sont les créatures du président, dans l'instant qu'il les nommes, ils cessent d'être ce qu'ils ont toujours été, du jour où ils sont nommés, ils ne font que se plier aux grandes lignes que trace le président ce qui, manifestement, limite leur champ d'action, et ce, non pas sans doute au regard des protocoles mais sur le terrain des réalités, principalement pour le ministre de l'extérieur dont les charges dépendent toujours du président de la république qui tient à ce secteur presque autant qu'à celui de la défense, ce qui est assez ordinaire et traditionnel parce que tout chef d'état est le maitre de la politique extérieure. Mais qui pourrait donc discuter le choix de Bouteflika lorsqu'il compose son cabinet ? Ne l'a-t-il pas toujours composé selon des considérations de récentes ou d'anciennes amitiés ? N'a-t-il pas désigné certains hommes rien que pour gagner un appui ou tout simplement pour désarmer l'opposition ? Là encore le tableau ne me parait pas assez noir pour crier à la fatalité en qualifiant de désastreux notre gouvernement. Car ce qui n'a pas commencé par la compétence peut en finir par là. D'autant plus qu'un ministre n'est que la façade, la machine qui œuvre derrière peut parfois le dépasser lui et ses prérogatives. Et c'est là où échoue Bouteflika qui au lieu de donner un cadre représentative au gouvernement en nommant ministres des hommes de différents courants, il se borne à ne nommer que le même type de personnalité qui une fois à la retraite attribuent leur échec ou au manque d'effort ou d'occasions, ou ridiculement à leur mauvaise chance personnelle. Là aussi, à mes yeux, rien de si grave. Pourquoi ? Non pas parce que les peuples n'ont que les gouvernements qu'ils méritent- c'est faire tort au peuple algérien que de vouloir transposer cette règle sur l'Algérie- mais parce que l'opposition n'a que le gouvernement qu'elle mérite.
Constat : l'abus n'a pas engendré la réaction. La fatalité de notre opposition depuis en moins 88 est de confondre la lutte pour la république algérienne démocratique et populaire avec la lutte contre le pouvoir personnel. Ce sont là deux choses beaucoup trop distinctes pour qu'on leurs consacre une seule bataille. Si notre opposition est réduite à rien, cela peut s'expliquer, d'abord, par son caractère individualiste puis, d'accord, les circonstances créées par le pouvoir en place. Les opposants en Algérie préfèrent viser les petites victoires du moment que la vraie gloire. Et quand les plus dignes d'eux essaient de ramener à la raison des frères de la route, une singulière impression leur gagne, celle de prêcher à un ver qui rampe sur terre combien il vaudrait mieux être un aigle !
A ne juger que de cet angle, Bouteflika ne diffère point des opposants à la simple différence que lui détient le pouvoir ‘suprême'. Bouteflika a toujours soigné les intérêts présents et ne s'est jamais soucié des intérêts éloignés. Peu importe à bien calculer, ces derniers sont les plus considérables. Regrettablement les habitudes de l'esprit de Bouteflika le mènent à fixer ses pensées, ses projets uniquement sur combien lui serait bénéfique le prochain pas sans avoir à se demander si ce pas n'était-il pas le premier vers le désastre une fois les facteurs qui l'ont amené à concrétiser sa pensée disparaissent du champ politico-économique.
Et le parlement dans tout cela ? Notre dérisoire parlement peut devenir un atout. 95% de nos députés ne voient pas plus haut qu'eux-mêmes. Dans notre Algérie, la situation de député n'est point l'objet de grandes ambitions.
On est député en attendant mieux, ou en attendant la fin de son mandat pour rentrer glorieux à son douar. Notre parlement est le paradis perdu de tous les ministres dans le monde, car ces derniers ne peuvent nulle part trouver un champ d'action aussi magnifiquement ouvert. Or, avec nos actuels ministres, on constate une fausse direction de l'énergie, et là où nos ministres devaient se rappeler que mieux vaut avouer ses propres fautes que de laisser à autres le soin de les dénoncer en les exagérant pour ainsi créer un malaise populaire, ils préfèrent les cacher et adopter la politique de l'autruche. Cependant, ça reste une erreur complète de supposer qu'il s'agit là d'un signe d'un Etat despotique, car, cela rendrait la rébellion impérative sinon seule solution. Néanmoins, pourquoi vouloir employer la force et condamner par la suite l'Algérie à d'autres décennies de décadences, lorsque le pouvoir en place est en mesure de nous faire franchir rapidement plusieurs phases de progrès ? Aujourd'hui, c'est vers les frères Bouteflika que se tournent tous les regards. L'un parce qu'il est le président, et l'autre parce qu'il est l'incarnation du pouvoir chez l'imaginaire du peuple. Leur collaboration est au grand malheur de tous inhérente à toute démarche visant une bonne gouvernance du pays, ou en moins modérer le pouvoir arbitraire pour les prochaines années.
Au départ, j'ai prix choix, que Bouteflika ne désigne les ministres qu'en mesurant d'abord leur loyauté envers sa personne, ce qui fait naitre, par souci de distance, entre nos ministres des sensations qui peuvent aller jusqu'au snobisme, et lorsque Bouteflika ou Sellal préside un conseil ministériel, autour de la table, celui qui est assis à coté n'est jamais considéré comme un allié avec qui faut-il œuvrer, mais plutôt qu'un simple concurrent. Et puisque, lorsqu'on fait de la politique on est amené à faire parfois du cinéma, nos ministres donnent occasionnellement l'impression d'avoir entre eux de profondes divergences d'opinion, en réalité, ils sont plus souvent en accord qu'en désaccord mais les divergences retiennent davantage l'attention des médias.
Mais il convient cependant de s'interroger sur cette attitude durant le quatrième mandat. La compagne électorale a coûté des millions d'euros et a soulevé un tourbillon d'intérêt. Question : Bouteflika est-il devenu prisonnier des groupements et de la machine financière qui l'ont fait élire en 2014 ? La question reste encore ouverte. Pour le présent, point de risque apparent si la réponse est affirmative, pour le futur, un danger possible car là où le président est sensé être un moteur ne devient plutôt qu'un instrument et rien n'est plus tendancieux qu'un intérêt menacé pour ceux qui ont dépensé énormément d'argent pour bénéficier de tel ou tel contrat.
Sellal ainsi que tous nos ministres savent mieux que personne que les années de vaches maigres qui pointent à l'horizon risquent de leur réserver tant d'événements fortuits qu'il n'est pas possible de prévoir. Il peut dépendre d'eux de les résoudre. Il ne dépend pas d'eux de les éviter. Mais soyons optimistes ne serait-ce que naïvement pour se rappeler qu'il est absurde de parler de crise fatale en sachant qu'il n'y a pas de crise fatale pour qui sait s'y préparer.
Nos handicapés reçoivent une allocation de quatre milles dinars par mois, et cela rend nuls tous ces progrès que les pro-pouvoirs collent toujours en la personne de Bouteflika, et je n'exprime pas ici un sentiment personnel, les petits gens le confirment.
Et le peuple dans tout cela ? Bouteflika lorsqu'il était encore en mesure d'organiser des meetings, il répétait tout le temps qu'on est un grand peuple, et que l'Algérie une grande nation. Il répétait cela obstinément parce que la répétition est le moyen le plus propre à convaincre. Si nous l'étions réellement, il ne nous le répèterait pas à tire larigot à moins que l'Algérien soit atteint d'amnésie dès sa naissance.
La grandeur d'une nation réside dans sa faculté d'accomplir quelque chose dans le présent et au lieu de se concentrer sur le présent et rien qu'au présent ; et par présent j'entends notre présent à nous et celui des générations futures- on préfère ou bercer le peuple avec sa glorieuse guerre d'indépendance qui tout de même ne nous enseigne pas tout ou encore la lutte antiterroriste qui a fini par installer une paix dont on n'attribue le mérite rien qu'à Bouteflika. L'histoire démentira ça.
En 2012, Bouteflika a lancé la fameuse «Jili tab jnanou », insinuant que sa génération a apporté dignement sa contribution à l'œuvre du progrès, ce qui est relatif, mais il a omis de dire que cette même génération a légué à la jeunesse tant de conflits qui ne sauraient être résolus sans ceux qui ont toujours proclamé une légitimité historique sur l'Algérie. Bouteflika aurait mieux dit s'il avait déclaré que les plus grandes victoires sont encore à gagner, les grandes actions encore à faire.
Parlons de notre jeunesse, et n'y voyez pas une projection réductrice sur moi-même. Pouvoir et opposition s'accordent pour dire, en moins compte tenu des déclarations officielles, qu'il est temps que la jeunesse prenne le ‘pouvoir' en Algérie. Ce qui est totalement absurde. J'ai passé les dernières cinq années de ma vie à l'Université algérienne en faculté de Technologie puis celle des Lettes, pour études, respectivement en génie productique et français des affaires, et en faculté de Médecine et Economie pour rendez-vous galants. Je n'évoquerai même pas notre masse estudiantine. Je me limiterai aux docteurs de l'Algérie ; toutes disciplines confondues. Ceux-là ne sont-ils pas supposés constituer l'élite ? La crème de la crème de la population ? C'est à l'Université que j'ai croisé les esprits les plus sclérosais, inintelligents. C'est dans les couloirs de l'Université algérienne que j'ai croisé les plus affreux abrutis. Ce qui m'amène à parler de ce qu'on appelle la fuite de cerveaux. J'attache peu d'importance à ce phénomène que je ne qualifierai pas de trop nuisible à l'Algérie. Leur nombre est insignifiant une fois comparé à celui d'autres pays. Et ce qui est mesquin, c'est que les médias en Algérie transforment même les plus courants des faits en argument pour accuser le régime. Des reproches qui remontent souvent jusqu'au président parce qu'il est plus facile de faire endosser l'entière responsabilité à un seul homme que d'aller enquêter sur le terrain. Nos docteurs y compris ceux à l'étranger sont les plus absurdes de la Terre. Ils se plaignent incessamment de ce que leur savoir ne fait pas pour eux ce qu'eux-mêmes n'essaient pas de faire.
Nous avons une masse populaire très peu cultivée, et un corps électoral entraînable et corruptible. Les compagnes électorales deviennent le banquet national, et les électeurs quand ils n'ont pas un membre de la famille ou un ami dans la liste, votent pour le parti qui a su se procurer le meilleur cuistot de la ville.
Dans une société ainsi composée, les maires, les députés, le président, représentent la fonction publique comme une faveur à accorder. Ce qui a conduit aux phénomènes Khelifa, et Chakib Khelil. L'un déjà inculpé, l'autre récemment innocenté. Allez demander au peuple son avis sur le deuxième, ils vous diront : Il n'a peut être pas volé, mais il est coupable. Il est tant de défaillance dans nos lois qui échappent à la compétence du législateur. D'autres défaillances éclateront lorsque d'autres malintentionnés useront de leurs postes En Algérie, la morale est humiliée devant notre pouvoir législatif et exécutif. La production est l'opération à la base de tout. Sans production pas de revenus à distribuer, pas de consommation. Règle basique en économie.
Aujourd'hui nous assistons à la disparition du travail, et nous sommes témoins de sa très faible recomposition en Algérie. Ce qui crée non seulement du chômage mais aussi, l'inégalité et l'exclusion. Partout dans le monde, les Etats restent de gros employeurs, mais notre Etat se limite à la production de BS non marchands ; services administratives, éclairage public. De quoi faire objection à tous les adeptes de la politique émotionnelle en présentant l'Algérie comme une grande nation ! Pour devenir grand, il faut savoir être petit, dit le dicton, nous sommes ni grands ni petits. Nous sommes à peu de choses près modestes.
Avant d'éteindre mon ordinateur, il me tenait à cœur de terminer cet article par un appel aux frères Bouteflika :
Messieurs, l'élite ainsi que chaâb sont en mesure de vous laisser gouverner l'Algérie aussi longtemps que vous vivrez, et tout ce que j'ai à vous demander est de protéger le peuple de lui-même ainsi que l'Algérie d'elle-même. Il vous est impossible de dépasser le mystérieux nombre d'années que Dieu vous a octroyés, mais le peuple, lui, est éternel.


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