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Comment réagir lorsque l'espagne, la France et même la Suisse se réveillent à la fin de l'hiver 2022 sous une pluie de sable en provenance du Sahara algérien !
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 31 - 03 - 2022

Une couche de sable s'est abattue du 15 au 17 mars 2022 sur l'Espagne, plusieurs villes de France et même sur la Suisse, mais à un degré moindre. Toits, Trottoirs et voitures étaient recouverts de poussière ocre. Ce phénomène météorologique de forts vents chauds chargés de particules incommodantes de sable, en provenance du Sahara algérien est appelé « calima » en Espagne et « sirocco » en France ...
Si nous Algériens avons appris à nos dépens et cela depuis bien longtemps que ce phénomène si désagréable n'a rien d'exceptionnel, il a été cette fois-ci plus marquant par son ampleur géographique et sa durée (plusieurs jours, de l'avis des météorologues français). Et pour cause ! Le ciel des trois quarts de l'Hexagone français a pris les couleurs ocres du Sahara. Tout laisse donc croire, que c'est là pour la nature, une « manière de trouvée », pour interroger en différé la conscience dormante de la France coloniale et solder symboliquement ses comptes avec elle.
Mais aussi de rappeler comme il se doit, le peu de respect qu'avait la soldatesque de Bugeaud envers la nature, et bien d'autres va-t-en-guerre qui se sont distingués tout au long des 132 ans d'occupation et de destruction de notre pays, suite à leur pratique criminelle de la « terre brûlée » et de la dégradation du couvert végétal de notre pays, dont les incendies au napalm des décennies 50 et 60 n'en sont qu'un épisode dramatique. De surcroît, se sont ajoutées à cela, l'injustice et la misère surabondantes dont fut l'objet le peuple algérien, malgré sa forte résilience et son courage légendaire.
DU CONTENTIEUX MEMORIEL
Que l'on se rappelle que la France impériale de 1830 s'était arrogée le droit de venir occuper et peupler l'Algérie avec l'objectif fallacieux de la « civilisation » des « indigènes » qu'étaient nos aïeux, disait-elle, justifiant ainsi son entrisme et sa domination sur la terre bénie de nos ancêtres, pas les Gaulois bien évidemment ! Et même aujourd'hui, c'est ce que continue à faire admettre à ses affidés en cette période de campagne électorale, la classe politique française de droite dont sa composante la plus extrême est devenue de plus en plus haineuse, inhumaine et raciste.
De toute évidence, l'occupation française de peuplement a fait fi des méfaits dévastateurs induits par le « code de l'indigénat » de triste souvenir, sur la population autochtone qui porte en elle et jusqu'à ce jour, des stigmates de misère non totalement résorbés, alors que laissés en legs empoisonnés à l'Algérie indépendante qui peine à s'en défaire totalement, malgré les efforts colossaux déployés sur plus d'un demi siècle par l'Etat et la population durant les premières années de notre indépendance, en matière de reboisement sous forme de volontariat et de mise à niveau progressif de nos espaces en dérive hérités en 1962.
S'ajoute à cela, la dégradation de la biodiversité et du couvert végétal par millions d'hectares, de notre pays, exploités de façon minière par les colons défricheurs qui ont soumis nos terres aux effets néfastes des érosions hydrique et éolienne. C'est dire que le film de poussière ocre observé ces derniers jours, trouve son origine dans cette attitude qui est le fait d'une politique de l'occupant, glorifié par des propagandes médiatiques à son seul service. Nul besoin de chercher dans ce cas précis, une dérobade pour essayer de nous démontrer le contraire.
Cette vérité n'est plus en effet à cacher ! Elle a été perçue à l'œil nu et respirée à pleins poumons dans bon nombre de régions de France et notamment, en Dordogne, plus précisément à Périgueux ou trône sur la place publique, la statue du Maréchal Bugeaud qui a reçu elle aussi, sa part de poussière. Histoire de lui rappeler les conséquences de son acharnement contre les écosystèmes algériens ! Mais dites-moi donc ! Ce sable ocre qui poursuit ce « soldat-laboureur » (qualificatif que lui avaient donné les auteurs des livres d'histoire scolaire durant la colonisation), lui, le criminel de guerre jamais jugé et/ou remis en cause pour ses actes criminels, ne vous semble-t-il pas être, une vengeance de cette nature algérienne dérangée jadis dans sa quiétude et son homogénéité ?
Nous savons aujourd'hui, que la dégradation de l'air enregistrée et mesurée chez-nous et ailleurs, n'est en fait que la conséquence d'une dégradation d'écosystèmes fragilisés et dégradés, suite à une déforestation massive et au surpâturage des parcours steppiques, auxquels se sont ajoutés les 17 essais nucléaires entrepris entre 1960 et 1966 par l'armée française dans le Sahara. Et comme si de rien n'était, elle n'a même pas daigné agir pour identifier et décontaminer les lieux d'enfouissement des déchets nucléaires. Quel malheur !
C'est là de toute évidence, le bilan le plus désastreux de la colonisation française en Algérie, faut-il le rappeler à ces candidates et candidats qui ne soufflent mot au sujet de ce contentieux mémoriel entre Alger et Paris, pour rester dans le politiquement correct. C'est vrai qu'il ne faut pas fâcher l'électorat des ultras, nostalgiques de l'« Algérie française » qui semblent avoir le vent en poupe, au risque de perdre des voix, car tout est à prendre et dans toutes les directions, sans distinction de familles politiques en ces temps de campagne présidentielle si violente et qui se fait « à couteaux tirés !»
De l'aveu de scientifiques français de l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN), le sable du Sahara algérien est durablement marqué par les retombées des essais nucléaires effectués. Le verdict est tombé et ce n'est plus maintenant un secret pour personne ! Le sable transporté ces derniers jours par les vents jusqu'en France, contient du césium 137, un élément radioactif. Mais qui s'en émeut parmi cette pléiade de candidates et de candidats aux élections présidentielles ? Qui s'en inquiète vraiment ? Quel malheur que cet héritage malsain, laissé aux générations futures des deux rives de la Méditerranée !
Tout cela se passe comme-ci les officiels de l'Etat français ont décidé de taire cette chose horrible qui porte atteinte à l'image de la France et impacte durablement les populations des pays du Sud. Parions que cette information ne sera jamais portée dans les manuels scolaires de l'école de la République française qui a pour mission de vendre aux générations montantes, les bienfaits civilisateurs ( ?) de la colonisation. Celle qui a dépouillé, pour se construire, l'Algérie et les pays d'Afrique de leurs richesses matérielles et immatérielles et n'a laissé derrière elle et pour très longtemps, que ruine écologique source de fortes migrations climatiques au présent et plus encore dans le futur proche, n'en déplaise aux nostalgiques de l'empire colonial français et autres tenants du néocolonialisme qui racontent à leurs électeurs et électrices crédules, des contrevérités effroyables à ce sujet.
Et dire qu'à défaut de repentance, le rétablissement des équilibres des écosystèmes fragiles par remontée biologique en guise d'indemnisation, aurait été un domaine clé, où la France aurait pu montrer sa volonté de coopération à travers son implication scientifique et technique en s'inscrivant dans un vaste « programme vert » pluri-décennal à l'échelle continentale. C'aurait été une façon d'atténuer, même s'il est difficile de tourner définitivement la page d'une colonisation sauvage et pénible, pour peu que l'Etat français eut été déterminé à inscrire sa dynamique de coopération dans une réconciliation durable dans son propre intérêt, celui de l'Algérie et des pays sub-sahariens ... Mais rien de tout cela n'est à attendre de cette France officielle si arrogante et qui tend à radicaliser aveuglément sa politique extérieure à l'égard de l'Algérie, au point de lui « voler » même sa ressource humaine qualifiée et formée durant les premières décennies de l'indépendance, après avoir usé, abusé et exploité de façon minière ses ressources naturelles !
LE RISQUE MAJEUR DE LA DESERTIFICATION
S'il n'y a rien à attendre de ce côté-ci de la Méditerranée septentrionale ! Il va falloir compter sur nos propres forces pour ne plus continuer à considérer les bourrasques de vents de sable qui viennent de plus en plus agresser nos yeux larmoyants de « malvoyants », comme étant un phénomène passager qui n'est là, que pour titiller de temps à autre, notre inconscient endormi.
Ô que non ! La désertification qui étale son manteau de sable ocre sur nos villes et villages est bien un grand risque majeur qui vient systématiquement nous rappeler de façon inexorable, que la dégradation continue des écosystèmes montagneux, steppiques et oasiens est devenue une donnée risquant de mener notre pays, nos paysans et nos pasteurs à la ruine !
À s'y méprendre, avec la désertification et le réchauffement climatique qui pèsent durablement sur notre agriculture; eau, couvert végétal, fertilité des sols, c'est-à-dire toute la matrice nourricière du pays sera à terme, exposée à la disparition. C'est dire, M. le Ministre de l'Agriculture et du Développement rural que la désertification, les incendies de forêts, le défrichement des parcours steppiques, le déclin et la remise en cause de l'agriculture oasienne provoqué par l'appétit féroce de pseudos investisseurs qui ne se soucient guère de la fragilité des milieux, constituent les plus grands défis environnementaux, économiques et sociaux auxquels nous devons faire face, dans ce monde incertain qui est le nôtre.
Quand bien même, nous aurons toujours les moyens financiers pour acheter l'essentiel de notre nourriture de l'extérieur, il est à craindre que nous éprouvions des difficultés majeures à pouvoir se la procurer. La guerre qui se déroule actuellement en Ukraine, est là pour nous le rappeler, malheureusement! Cela veut dire M. le Ministre, que votre administration ne saurait se suffire de suivre le « yoyo » de la mercuriale des fruits et légumes et autres produits de première nécessité dont les fluctuations bien souvent injustifiées, empoisonnent l'existence des pères et mères de familles qui ne savent plus à quel Saint se vouer. L'enjeu est ailleurs, faut-il le rappeler avec force à tous ces cadres pourtant nombreux mais le plus souvent non motivés qui vous entourent et qui n'ont appris qu'à distribuer les subventions de l'Etat loin des réalités du terrain, des populations agricoles et rurales les plus dans le besoin et des défis qui se posent à notre Agriculture !
L'ELAN BRISE DU « BARRAGE VERT »
Vous n'êtes pas sans savoir, M. le Ministre, que pour faire face au scénario catastrophe de la désertification, il y a environ un demi-siècle (le 19 juin 1972), le défunt Président Houari Boumediène, lançait à partir de la wilaya de Djelfa, le chantier du « Barrage vert » qui consistait à réaliser une gigantesque ceinture verte de plus de trois millions d'hectares, large de 20 km et longue de 1.500 km de l'est à l'ouest du pays.
À l'évidence, il s'agissait, à travers cette œuvre d'envergure, d'endiguer l'avancée du désert, de réparer les dégâts causés à notre pays par la colonisation et de reconstituer les écosystèmes fragiles. En ce temps-là, faut-il le rappeler, l'opinion mondiale n'était pas aussi sensible qu'elle ne l'est aujourd'hui, vis-à-vis des problèmes écologiques. C'est dire à quel point l'Algérie, en sa qualité de précurseur et leader dans la Région Afrique et Maghreb, était en avance sur des questions aussi importantes que celles du dérèglement climatique et de la désertification !
Mais où en sommes-nous maintenant par rapport à la volonté politique exprimée autour de cette question, en cette époque où existaient une volonté claire, une stratégie de développement à moyen et long termes et une conscience sans faille, que la jeunesse et les populations concernées étaient un atout majeur ?
À voir les programmes insignifiants retenus actuellement par la Direction générale des Forêts et les campagnes fortement médiatisées de plantations folkloriques confiées à de jeunes écoliers encadrés par des scouts à l'occasion de la « Journée de l'arbre », le moins que nous puissions dire, est que le rythme de réalisation des plantations (pas plus de 3.000 ha/an) reste tout à fait dérisoire et insignifiant face aux défis actuels.
Cela veut dire que l'objectif initial du « Barrage vert » ne pourra être atteint théoriquement, que dans plus de deux siècles. C'est là, voyez-vous M. le Ministre, une difficulté colossale à laquelle votre département ministériel ne pourra pas faire face, alors que vous êtes chargé par M. le Président de la République de redynamiser ce projet majeur.
Pour rappel, les travaux du « Barrage vert » furent confiés au Haut-Commissariat au Service National qui avait mis à contribution, plusieurs années durant, des dizaines de milliers de jeunes conscrits, qui se sont attelés dans les conditions éprouvantes des Hauts-Plateaux, à donner corps à ce projet pharaonique. Ce n'est qu'en 1991, à l'aune du retrait de l'Armée Nationale Populaire de toutes les activités civiles, que les administrations forestières locales prirent mollement le relais. Lorsque les militaires se sont retirés au printemps 1991, ils laissèrent derrière eux, un bilan somme toute honorable de plus de 280.000 ha plantés en arbres forestiers, fourragers et fruitiers. À leur actif, il y a aussi la création d'un nombre considérable de pépinières de multiplication d'essences forestières et fruitières, sans oublier toutes les retenues collinaires réalisées et les centaines de kilomètres de pistes et de tranchées pare- feux ouvertes.
REDYNAMISATION DU « BARRAGE VERT »
Après un demi-siècle d'actions, mais aussi de beaucoup de tâtonnements, il faut finir par admettre que l'approche forestière qui tend à dire aux riverains de ce mégaprojet : « Poussez-vous avec votre cheptel, que j'arrive avec mon pin d'Alep et ma chenille processionnaire », n'est certainement pas la voie la mieux indiquée lorsqu'on est engagé dans une course contre le temps, pour atténuer au plus vite le phénomène de désertification Alors, que faire ?
L'intérêt recherché par la collectivité nationale serait donc d'assurer au plus vite et au moindre coût pour le Trésor public, l'amélioration de la couverture végétale. Si pour la réalisation impérative de ceintures vertes pour la protection des villes et villages, des infrastructures routières et ferroviaires des Hauts-Plateaux, le choix doit porter sur les espèces forestières et fourragères tel le caroubier, pour tout le reste, l'on devra prendre option pour des espèces à croissance rapide, à finalité économique avérée, ne nécessitant que peu de technicité et bien adaptées aux conditions d'aridité du milieu, de sols pauvres et caillouteux de l'aire du « Barrage vert ». Au chapitre des espèces longtemps sous estimées et négligées par les forestiers, l'Opuntia ficus indica, communément appelé figuier de Barbarie, présente un intérêt particulier dans la lutte contre la désertification. Son développement par le H.C.D.S. sur 55.000 ha, à travers 24 wilayas, a été très apprécié par les populations pastorales. À cela s'ajoute 10.000 ha à Souk Ahras.
Avec une superficie estimée à plus de 150.000 ha, au niveau national, toutes les conditions sont réunies pour faire de la culture du figuier de Barbarie, une filière à part entière alors qu'elle constitue une importante source d'aliment de bétail et son fruit, une source de revenus appréciables pour les petites exploitations familiales. C'est à Souk Ahras qu'est née la première unité privée dont la transformation du fruit de l'Opuntia, la production d'huile essentielle, de produits pharmaceutiques, de jus, de confiture et d'aliments de bétail. Il existe aussi deux autres unités à Ouadias (Tizi Ouzou) et à (Amizour) Bejaia. À noter que l'huile extraite à partir de pépins de figues de Barbarie, au demeurant très recherchée, est riche en vitamine E et en acides gras essentiels. Elle est utilisée contre le desséchement de la peau.
L'autre atout dans la lutte contre la désertification est aussi l'Agave sisalana (Essabar), cette plante originaire du Mexique. Qui aurait cru que cette plante qui pousse toute l'année dans les climats chauds et arides, ce symbole de la civilisation Maya, soit introduite par deux jeunes chercheurs en biologie à Naâma, et plus précisément à Mecheria pour être cultivée à titre expérimental sur deux hectares.
Cette plante très résistante à la sécheresse présente aussi, un intérêt industriel pour sa fibre qui sert à la fabrication de cordages, de tapis, de nattes et de divers produits artisanaux. En outre, Rien n'est à jeter de la plante, puisque les fragments de feuilles et de fibres, peuvent être utilisés comme engrais ou aliments pour animaux du bétail. Sur la base des premiers résultats de cette expérience, ces jeunes chercheurs comptent développer cette culture sur 10 ha à Ghardaïa et sur 280 autres hectares à Naâma, suite aux résultats concluants, obtenus.
De même, le câprier est cet autre arbuste qui présente autant de qualités avec de nombreux usages. Plante spontanée, xérophyte et héliophile, elle est très répandue dans le bassin méditerranéen. Elle tolère les conditions climatiques contraignantes des zones arides et semi-arides ainsi que des températures extrêmes. Elle peut donc jouer un rôle écologique très utile, dans ces régions des Hauts-Plateaux et du Sud, pour la protection contre l'érosion. Mais le câprier est aussi cultivé. Il fournit un condiment recherché, la câpre, qui correspond au bouton floral de la plante.
Il est utilisé également en tant que fourrage et plante mellifère tout en possédant des qualités médicinales importantes utilisées dans la médecine traditionnelle. Si l'on ajoute aux trois cultures indiquées, le développement à grande échelle du pistachier, de l'arganier et du jujubier, l'on s'aperçoit que la redynamisation du barrage vert, n'est plus l'affaire uniquement des forestiers qui peinent à lutter contre la chenille processionnaire ce ravageur du pin d'Alep.
Oui, M. le Ministre, nous sommes-là, dans le domaine des grands travaux d'aménagement du territoire suffisamment planifiés, programmés et intersectorialisés avec des échéances claires, et non, dans la vision sectorielle étriquée qui ne laisse que peu de place à l'implication des populations rurales.
Si l'on se fixe comme échéance d'achèvement du projet « Barrage vert », l'horizon 2.030, il faudra planter toutes espèces confondues, plus de 250.000 ha/an. C'est dire que ce projet majeur ainsi revisité, est affaire de grande mobilisation humaine et d'organisation des populations locales dans un réseau de coopératives articulé auteur de petites exploitations familiales pastorales, forestières, agricoles et rurales. Cela est possible, dans la mesure où le développement de ces cultures et leur transformation génèreront des richesses et des emplois adaptés au milieu pastoral ... Alors ! Sommes-nous prêts à relever ce défi d'une reconquête territoriale des régions des Hauts-Plateaux et du Sud, seule à même de prévenir le déclin de l'activité pastorale, de l'agriculture oasienne millénaire et de lutter efficacement contre l'exode induit par les migrations climatiques ?
*Professeur


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