Après le bradage du foncier local durant la décennie noire, c'est au tour de l'accaparement purement et simplement des terrains relevant du domaine public, que connait la ville de Bechar ces derniers temps. Profitant de cette situation de pression et tension sociale sur le logement, et l'emploi, certaines personnes sans foi ni loi, n'ont pas trouvé mieux, que de défier les autorités locales et les mettre devant le fait accompli en s'accaparant de parcelles de terrain, obligeant les pouvoirs publics à créer un précédent, et prendre des mesures de régularisation en leur faveur. Comme cela a été déjà fait durant les années quatre-vingt-dix, lorsqu'un terroriste originaire de Bechar appartenant à la mouvance islamiste GIA, s'est accaparé des dizaines d'hectares relevant du domaine public, et avait procédé à leur vente après leur morcellement en petites parcelles de terrain à bâtir. Les acheteurs qui avaient entrepris aussitôt des constructions d'habitations, ont été obligés par les responsables locaux à assainir leur situation, suite à des mesures de régularisation décidée par l'autorité habilitée à cet effet. Ces réseaux mafieux ont voulu renouer cette démarche, et n'ont pas hésité à inciter les citoyens à s'accaparer du foncier public, en ayant un seul objectif, c'est d'en bénéficier eux aussi les premiers gracieusement d'importantes superficies, leur permettant de devenir de véritables spéculateurs dans l'immobilier d'une part, et d'autre part, d'avoir une clientèle potentielle parmi les narcotrafiquants qui n'hésitent pas à mettre la main à la poche pour acheter à n'importe quel prix une parcelle de terrain. Histoire de blanchiment d'argent sale. Selon certains observateurs sur la scène locale, seuls les narcotrafiquants se permettent de débourser de telles sommes colossales dans des transactions immobilières. Il est à signaler qu'un terrain nu d'une superficie de 400 M 2 a été cédé récemment à 950 millions de centimes à Bechar. C'est dire que certaines personnes ne rechignent pas sur le prix, ont relevé nos interlocuteurs. Notre sortie vers un seul endroit touché par ces appropriations illicites, nous a permis de constater sur place, des parcelles de terrain délimitées par de vieux pneus, des cailloux, planches et autres objets hétéroclites, et ceux qui sont derrière, ont sûrement l'intention d'essayer par tous les moyens, et les complicités aidant de les avoir. Il est à noter aussi, que certaines familles font blocage à chaque fois à l'administration des domaines publics, sous prétexte que certains terrains destinés à la mise en valeur leur appartiennent, déclarent-elles verbalement, sans avoir ni titre de propriété ou un quelconque document faisant ressortir, que ces terrains en question étaient bel et bien leur bien authentique. En raison de la conjointure actuelle, les responsables locaux semblent avoir refusé catégoriquement, de rentrer dans ce jeu avec ces familles, préférant le calme et la sérénité, en attendant des jours meilleurs pour trancher dans ce genre d'affaires. Aussi, trois endroits dans cette ville ont été touchés par ce phénomène d'accaparement du foncier agricole et assiette de terrain de construction, notamment sur la route de Kenadsa et vers la rocade nord aux environs de la RN6 à l'entrée de la ville, nous a fait savoir le premier responsable de la municipalité. Notre source ajoute également, qu'une commission constituée de différents partenaires concernés est sortie sur le terrain, et avait ordonné de détruire tout ce qui a été entamé sur ces assiettes de terrains domaniaux, pour récupérer ces biens de l'Etat. Pour sa part, le directeur des domaines de la wilaya, indiquera qu'une plainte contre X a été déposée, et une enquête a été ouverte, pour démasquer les personnes récalcitrantes.