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L'après élection présidentielle du 17 avril 2014 en Algérie implique un consensus pour un sursaut national
Publié dans Réflexion le 20 - 04 - 2014

Sans verser dans la sinistrose ni dans l'autosatisfaction, l'objet de cette contribution est d'analyser les résultats des quatre scrutins de l'élection présidentielle d'avril 1999 à avril 2014 en référence aux sources officielles. Il est important de relativiser les résultats, d'éviter les discours triomphants et de se poser cette question stratégique : statu quo après l'élection présidentielle d'avril 2019 ou changement réel ? Car le candidat qui a été élu héritera d'une situation socio-économique très difficile entre 2014/2020 qui impliquera de profonds ajustements politiques, économiques et sociaux.
1.-Résultats officiels des quatre élections présidentielles entre 1999/2014
Pour l'élection présidentielle d'avril 1999, le corps électoral inscrit était de 17.488.759 et le nombre de votants a été de 10.652.623 donnant un taux de 60,91%. Par rapport aux votants et aux inscrits le candidat Abdelaziz Bouteflika a obtenu 7.445.045 voix, 73,5% par rapport aux votants et 42,5% par rapport aux inscrits. Par rapport aux inscrits Aït Ahmed El Hocine: 321.179 voix , 1,83%, Hamrouche Mouloud: 314.160 voix, 1,79%, Khatib Youcef: 121.414 voix, 0,69%, Saâd Djaballah Abdallah: 400.080 voix, 2,28%, Sifi Mokdad: 226.139 voix, 1,29%, Taleb Ibrahimi Ahmed: 1.265.594 soit 7,23%. Pour avril 2004, le corps électoral de la présidentielle était de 18 94 555 électeurs en avril 2004 Le nombre de voix exprimés était de 10 179 702 soit un taux de participation de 53,74%. Le candidat Abdelaziz Bouteflika a obtenu 8 651 723 voix soit 84,99 %par rapport aux votants et 45,67% par rapport aux inscrits.. Pour les autres candidats Ali Benflis a obtenu 653951, Abdallah Djaballah 511.526, Said Saidi 197.111 Louisa Hanoune 101.630, Ali Fawzi Rebaine 63.761. Nous avons donc en termes de taux 6,42 % pour le candidat Ali Benflis par rapport aux votants et 3,45% par rapport aux votants, Abdellah Djaballah respectivement 5 % et 2,70%, Said Saidi 1,9 % et 1,04%, Louisa Hanoune 1 % et 0,54% et Ali Faiwzi Rabaine Pour avril 2009, le taux de participation officiel a été de 74,54 % (20 595 683 inscrits et 14 378 578 suffrages exprimés). En avril 2009, le taux de participation officiel a été de 74,54 %, dont 20 595 683 inscrits et 14 378 578 suffrages exprimés. Le candidat Abdelaziz Bouteflika a obtenu 90,24% par rapport aux votants, 12.911.705 voix et 62,67% par rapport aux inscrits. Louisa Hanoune a obtenu 604 258 voix, Moussa Touati 330 570, M. Djahid Younsi 196 674, Ali Fawzi Rebaine 133 129, Mohamed Said 133.129 voix. Par rapport aux votants et aux inscrits respectivement Louisa Hanoune a obtenu 4,22 % et 2,93%, Moussa Touati 2,31 % et 1,60%, Djahid Younsi 1,37% et 0,95%, Ali Fawzi Rabaine 0,93 % et 0,64%, Mohamed Said 0,92 % et 0,64%
Le 17 avril 2014, selon le Ministère de l'intérieur, le corps électoral y compris l'émigration s'est élevé à 22.880.678 électeurs (12.418.468 hommes et 10.462.210 femmes-nombre d'inscrits électeurs au niveau des 48 wilayas, 21.871.393), le taux de participation déclaré a été de 51,7 % soit avec l'application de ce taux donnant en principe 11.829.310 votants. Les résultats de l'élection présidentielle du 17 avril 2014 donnent Abdelaziz Bouteflika avec 81,51% (8.332.598 voix) par rapport aux votants et 36,41% par rapport aux inscrits. Ali Benflis qui conteste les résultats, est classé deuxième, avec 1.244.918 voix, 12,18% par rapport aux votants et 5,44% par rapport aux inscrits. Abdelaziz Belaid a eu 343.624 voix soit 3,36% par rapport aux votants et 1,50% par rapport aux inscrits La candidate Louisa Hanoune a eu 154.912 voix, soit 1,37% par rapport aux votants et 0,67% par rapport aux inscrits. Le candidat Fawzi Rabaine a eu 111.944 voix, soit 0,99% par rapport aux inscrits et 0,49% par rapport aux inscrits Enfin le candidat MoussaTouati a eu 63.321 voix, soit 0,56% par rapport aux inscrits et 0,27% par rapport aux inscrits. Le taux de participation réparti ainsi par grandes régions est le suivant. A l'Est nous avons les taux de participation suivants : Oum El Bouaghi 43.57% - Batna 42.27% -Biskra,52.10% -Tébessa 55.14% - Jijel 43.96% - Sétif 46.46% - Skikda 52.66% - Annaba 53.48% - Guelma 57.60% -Constantine 42.97% - M'sila 53.43% - Bordj Bou Arréridj 49.40% - El Tarf 65.89% - Khenchela 54.11% - Souk Ahras 51.98% - Mila 42.92%. Au centre , nous avons Chlef 55.75% - Béjaïa 23.58%- Blida 43.80% -Bouira 34.66% -Tizi Ouzou 20.01% - Alger 37.84%- Médéa 54.41% -Boumerdès 39.19% - Tissemsilt 71.79%- Tipaza 54.00% - Aïn Defla 50.02%. Au Sud , Adrar 68.40% - Laghouat 69.38%- Tamanrasset 69.90% - Ouargla 44.23%- Illizi 46.76% - Tindouf 78.26%- El Oued 58.51% - Ghardaïa 55.30%. Enfin à l'Ouest, Tlemcen 63.40% -Tiaret 62.49% - Saïda 64.14% -Sidi Bel Abbès 66.56% - Mostaganem 79.88% -Mascara 69.75% - Oran 51.26% - El Bayadh 69.47% , Naâma 61.83%, Ain Témouchent 66.00% et Relizane 82.00%. Il en ressort que le plus fort taux de participation vient de l'Ouest, un taux relativement modeste à l'Est- le plus bas étant du Centre avec un taux relativement faible notamment à Bouira, Tizi Ouzou et Bejaia. Alger qui compte plus de 4 millions d'habitants, concentrant le plus grand nombre de fonctionnaires et de cadres en Algérie pour un nombre d'inscrits 1 891186 (la population active est bien plus importante) n'a eu que 715.702 votants. Par rapport à 2009, où le taux de participation comme signalé précédemment a été de 74,54%, pour le 17 avril 2014, il a été seulement et officiellement de 51,7% soit une baisse de 22,84% soit près d'un quart ce qui constitue un signe inquiétant du divorce Etat-citoyens. Pour la manipulation des urnes, qui peut prendre plusieurs formes, nous avons eu le témoignage d'une ex wali, en pleine télévision en ce mois d'avril 2014, ce qui donnerait alors un écart plus important. Mais là n'est pas l'essentiel qui est l'urgence de la mutation systémique source du blocage.

2.- Les grands défis qui attendent l'Algérie entre 2014/2020
Tout en évitant le sentiment de sinistrose, tout ce qui a été réalisé entre 1963/2013 n'étant pas totalement négatif, beaucoup de réalisations et beaucoup d'insuffisances, mais il faut impérativement changer de cap économique, car la situation de l'économie algérienne en avril 2014 est mitigé. C'est une économie basée essentiellement sur la rente des hydrocarbures à l'état brut et semi brut. Je rappelle que le rapport de la commission des Affaires étrangères de l'Assemblée nationale française de décembre 2013 note que "le secteur des hydrocarbures n'emploie que 3% de la population active mais représente environ 40% du PIB, environ 70% des recettes fiscales et 97% des recettes d'exportation, les 3% hors hydrocarbures étant constitués de semi produits. L'Algérie selon la banque mondiale a engrangé une recette en devises entre 1999/2013 d'environ 800 milliards de dollars, ayant perçu davantage de ressources que pendant les 36 années précédentes. Devant reconnaître que l'agriculture a connu un réel essor grâce à l'initiative privée ainsi que l'agro-industrie, comme dans le syndrome hollandais, 70% des besoins des ménages, des entreprises publiques et privées provenant de l'importation dont le taux d'intégration ne dépasse pas 15%, ayant permis au 31/12/2013 des réserves de change de 194 milliards de dollars non compris les 173 tonnes d'or. Nous avons donc un équilibre macro-économique et macro-social artificiel et éphémère, permis grâce à cette rente où l'Etat (budget d'équipement et de fonctionnement) a une dépense sur la base d'un cours de plus de 110 dollars le baril. D'où cette question stratégique : y -a t-il eu proportionnalité entre la dépense publique et les impacts ? Le taux de croissance moyen entre 2000/2013 a été de 3%, les 5/6% hors hydrocarbures sont tirés à 80% via la dépense publique, alors qu'il aurait du dépasser les 10% en termes réels. Le taux de chômage officiel de 9/10% voile la réalité par la dominance des emplois rentes improductifs avec le primat des fonctionnaires, de la sphère informelle qui emploi plus de 52% selon l'ONS et l'inflation compressé par les subventions généralisées et sans ciblage, qui serait supérieure à 10% sans ces subventions, source de gaspillage des ressources financières et de fuite des produits hors des frontières. Le tissu économique selon une enquête récente de l'ONS est dominé par 83% de petits commerce-services, le secteur industriel représentant moins de 5% du produit intérieur brut et à l'intérieur de ces 5%, environ 95% sont des petites PMI-PME peu initiées au management stratégique à organisation et gestion familiale. D'où cette question : l'Algérie peut-elle continuer éternellement à généraliser les subventions et les transferts sociaux ? Les subventions et les transferts sociaux directs et indirects représentent environ 30% du produit intérieur brut (70 milliards de dollars). Il existe une concentration du revenu au profit d'une couche spéculative rentière, pas nécessairement des entrepreneurs dynamiques créateur de richesses et une redistribution du revenus souvent sans contreparties productives pour calmer transitoirement le front social. C'est une voie suicidaire d'autant plus que du fait de l'inquiétude vis-à-vis de l'avenir tous les segments de la société veulent immédiatement leur part de rente quitte à conduire l'Algérie au suicide collectif. Ce qui pose cette question lancinante, quelle est l'avenir de l'économie algérienne en cas de chute des recettes d'hydrocarbures ? La majorité des experts reconnaissent que l' Algérie ne peut continuer dans cette voie d'autant plus que toutes les prévisions prédisent des tensions budgétaires entre 2015/2020 avec une baisse des recettes d'hydrocarbures les réserves se calculant selon le couple coût- vecteur prix international tenant compte de la concurrence, de l'arrivée de nouveaux producteurs notamment au niveau de la méditerranée impliquant la résolution du conflit syrien pour les importants gisements découverts, du retour de l'Irak et de la Libye et de la substitution d'autres sources d'énergie. Les concurrents directs de l'Algérie sont la Russie avec le North et surtout le South Stream (125 milliards de mètres cubes gazeux) le Qatar dont l'approvisionnement vers l'Europe est passé de 4% en 2008 à 8% en 2013 alors que l'Algérie a perdu des parts de marché passant de 13/14% entre 2009/2010 à 9% en 2013 et à terme la Libye. Par ailleurs, existe un bouleversement de la carte énergétique avec le gaz-pétrole de schiste notamment américain qui deviendront concurrent de Sonatrach où par le passé avait 15% de ses exportations vers ce pays, expliquant la basse des exportations environ seulement 5 milliards de dollars fin 2013. Comme devrait être pris en compte la forte consommation intérieure avec le doublement des capacités à partir des turbines de gaz (environ 70 milliards de mètres cubes gazeux horizon 2017) où le ministre de l'énergie vient d'affirmer le 08 avril 2014 qu'elle pourrait représenter plus de 100 milliards de mètres cubes gazeux horizon 2030 pour une valeur de 80 milliards de dollars à prix constants 2013. Tout cela impliquera une transition énergétique fonction d'une transition économique et politique.

3.- L'élection présidentielle permettra-t-elle une réelle transition politique et économique ?
Nous ne pouvons pas ne pas reconnaître le décalage qui existe entre les potentialités que recèle l'Algérie, et elles sont énormes, et le niveau de développement proprement dérisoire que le pays a atteint après plusieurs décennies d'indépendance. Aussi, face au vieillissement des élites politiques issues de la guerre de Libération nationale, l'obsolescence du système politique où entre 2000/2013 peu de changement dans le personnel politique ayant abouti à l'immobilisme, sans compter les scandales financiers de certaines personnes devenues non crédibles qui font la Une de la presse nationale et internationale et les contraintes externes de plus en plus pesantes ont abouti à l'absence dramatique d'une véritable stratégie nationale d'adaptation au phénomène total et inexorable que sont les mutations tant internes que mondiales. Etant différées, douloureuses, d'où l'urgence d'une austérité partagée et d'une moralité sans faille de ceux qui auront à diriger la Cité, le pouvoir actuel engagera-t-il de véritables réformes structurelles non réalisées du fait des rapports de force contradictoires qui se neutralisent pour le partage de la rente des hydrocarbures ? Notamment les réformes du système politique, en autonomisant la rente des hydrocarbures, fondement du pouvoir et centre névralgique de la résistance au changement et à l'ouverture ? Réalisera-t-il la réforme de la justice par l'application et l'adaptation du droit, par la lutte contre la corruption qui se socialise, devenant un danger pour la sécurité nationale ? Les réformes du système éducatif, qui connait une baisse alarmante du niveau centre d'élaboration et de diffusion de la culture et de l'idéologie de la résistance au changement et à la modernisation du pays misant sur le nombre au détriment de la qualité ? Procédera-t-il aux réformes du secteur des hydrocarbures, source de rente et objet de toutes les convoitises, de l'agriculture par une nouvelle politique de la gestion de l'eau et du foncier, de l'investissement productif en réhabilitant l'entreprise et son fondement le savoir, par la débureaucratisation et l'adaptation des règles juridiques aux normes internationales notamment de la règle des 49/51% ? Facteur de cohésion sociale, quelle sera la nouvelle gestion des stratégies sociales et la mise en place de nouveaux mécanismes de régulations sociales devant revoir la gestion des caisses de retraite et de la sécurité sociale ? Quelles réformes du système financier qui est un préalable essentiel à la relance de l'investissement privé national et étranger, les banques publiques et privées étant au cœur d'importants enjeux de pouvoir entre les partisans de l'ouverture et ceux de préservation des intérêts de la rente, étant considérée, à juste titre, comme l'indice le plus probant de la volonté politique de l'Etat algérien d'ouvrir ou non l'économie nationale à la libre entreprise ? Comment intégrer la sphère informelle contrôlant 40% de la masse monétaire en circulation et 65% des segments des produits de première nécessité ? Et, enfin, quelle sera la place de l'Algérie dans la mondialisation, dont les impacts de l'Accord d'association avec l'Europe applicable depuis le 1er septembre 2005, tarif zéro horizon 2020 et son éventuel adhésion à l'organisation mondiale du commerce (OMC), dans le Maghreb, pont entre l'Europe et l'Afrique son espace social naturel ? L'Algérie est à la croisée des chemins. La transition politique et économique solidaire est inéluctable si l'on veut éviter des remous sociaux et politiques incontrôlables impliquant de profondes réformes structurelles qui seront douloureuses d'où l'importance d'un sacrifice partagé. Or l'expérience algérienne montre un paradoxe : plus les recettes d'hydrocarbures sont élevées plus on freine les réformes micro-économiques et institutionnelles et plus les recettes sont en baisse plus on accélère les réformes structurelles qui sont fonction des rapports de forces au niveau de la sphère du pouvoir. De retard en retard dans les réformes de fond, toujours différées par populisme, la situation est devenue complexe. Il faudra donc un minimum de consensus entre les différentes forces sociales, économiques et politiques ce qui ne saurait signifier unanimisme signe de décadence de toute société. Il s'agira de combattre toute forme de xénophobie et d'intolérance. Selon la fameuse phrase de Voltaire : «Monsieur, je ne suis pas d'accord avec ce que vous dites, mais je me battrai de toutes mes forces pour que vous puissiez le dire». Cela impliquera des réaménagements au niveau des structures du pouvoir, loin des aléas de la rente des hydrocarbures si l'on veut éviter une déflagration sociale avec des incidences de déstabilisation régionale.

En résumé, l'Algérie, en raison de ses importantes potentialités, devant miser surtout sur la ressource humaine, peut surmonter la crise multidimensionnelle à laquelle elle est confrontée. Sauf aux sourds qui ne veulent pas entendre, un malaise social et économique règne en Algérie à travers tout le territoire national. Le désir de changement des deux tiers de la population en majorité jeune parabolée, avec l'ère des nouvelles technologies est devenu une réalité et brandir les évènements tragiques entre 1990/2000 par la peur, pour préserver le statut quo n'est pas la solution car c'est reporter dans le temps les véritables problèmes. Un renouveau de la gouvernance par un dialogue fécond sans exclusive, s'impose pour des raisons de sécurité nationale passant par un Etat de droit par plus de moralité des dirigeants politiques chargés de la gestion de la cité. La crise est si profonde que les partis de la coalition présidentielle ne peuvent résoudre à eux seuls les problèmes complexes d'autant plus que la campagne électorale a montré que certains représentants de partis, malgré leur activisme, ont été de peu d'utilité au président sortant candidat à sa propre succession, incapable de mobiliser la population même de leurs douars. L'après hydrocarbure est à ce prix, avec cet épuisement inéluctable des réserves des hydrocarbures traditionnels dans 14/15 ans Du fait des importants bouleversements géostratégiques mondiaux qui s'annoncent entre 2015/2020, l'Algérie qui traverse une phase cruciale de son histoire a besoin qu'un regard critique et juste soit posé sur sa situation, sur ce qui a déjà été accompli et sur ce qu'il s'agit d'accomplir encore au profit exclusif d'une patrie qui a besoin de se retrouver et de réunir tous ses enfants autour d'une même ambition et d'une même espérance : un développement harmonieux, conciliant efficacité économique et une profonde justice sociale.


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