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ANALYSE POLITIQUE : Ce qui attend le nouveau roi Salman d'Arabie Saoudite
Publié dans Réflexion le 23 - 01 - 2015

Puissance régionale en perte d'influence et d'alliés, l'Arabie saoudite est de plus en plus la cible de plusieurs critiques en raison de son ultra-conservatisme et son atteinte aux droits de l'Homme. Le printemps arabe vaincu par feu roi Abdallah, pourrait-il trouver refuge à Riad ? ‘'Daech ‘'qui se souvient d'avoir été traqué par les USA et ses alliés avec la bénédiction de l'Arabie Saoudite, tentera-t-il de troubler le calme de la capitale des musulmans !? Le roi Abdallah est mort vive le nouveau roi ! L'Arrivée de Salman au trône sur fond de tension exceptionnelle au Proche-Orient avec les conflits en Syrie et en Irak et la lutte d'influence accrue entre son pays et l'Iran, inaugure-elle une nouvelle ère d'ouverture ou s'inscrit-elle dans la continuité du royaume? Analyse :
Peu d'analystes parieront sur une révolution imminente qui viendrait du nouveau roi, dont l'âge (79 ans) et la santé chancelante risquent d'abréger son passage au trône. Les regards sont davantage tournés vers celui qu'il a désigné comme héritier, Moqren.
bin Abdelaziz. Le nouveau souverain d'Arabie Saoudite, aura la lourde tâche de mettre en œuvre les réformes économiques et sociales entamées de manière prudente sous le règne d'Abdallah. Il bénéficie d'une réputation de probité et est considéré comme un arbitre respecté au sein de la famille royale. « Il me semble qu'il est capable de trouver l'équilibre délicat et nécessaire pour faire avancer la société (saoudienne) tout en respectant les traditions et les positions conservatrices », estime Robert Jordan qui fut ambassadeur des Etats-Unis à Ryad de 2001 à 2003.
Les estimations faites par les services diplomatiques américains et dévoilés lors de l'affaire WikiLeaks le décrivent comme un homme prudent sur la question des réformes culturelles et sociales. Cet homme très religieux de 79 ans est considéré dans le royaume comme un modéré habile qui perçoit positivement les attentes des religieux conservateurs, des influents groupes tribaux mais également d'une population de plus en plus jeune.
Dans son premier discours, le nouveau roi Salman a affirmé qu'il n'y aura pas de changement dans la politique du royaume et il a appelé les musulmans divisés par la guerre à l'unité. "Nous resterons, avec la force de Dieu, sur le chemin droit que cet Etat a suivi depuis sa création par le roi Abdel Aziz Ben Saoud et par ses fils après lui", a déclaré le roi dans une intervention retransmise à la télévision nationale.
"Dieu a voulu que je porte cette grande responsabilité. Je prie Dieu pour qu'il m'accorde ce soutien", a-t-il ajouté.
Il avait été désigné prince héritier le 18 juin 2012. En dépit d'une santé précaire, Salman a tenu à montrer "sa détermination à devenir roi", estime Simon Henderson, spécialiste de la région du Golfe au Washington Institute. Le nouveau monarque souffre, en effet, de problèmes de santé. Le prince Salman a été opéré aux Etats-Unis d'une hernie discale en août 2010. Depuis, et malgré des séances de physiothérapie, son bras gauche ne fonctionne plus aussi bien que le droit. Après sa nomination comme Prince héritier en juin 2012, plusieurs spécialistes de la région, dont Simon Henderson, ont soutenu contre l'avis des autorités saoudiennes, que le prince aujourd'hui âgé de 79 ans souffrait de démence ou de la maladie de Parkinson comme l'écrit le quotidien britannique "the Guardian" .
La démocratie ne convient pas au royaume saoudien, selon le nouveau roi
Personnage imposant, possédant l'un des plus puissants groupes médiatiques du monde arabe, Salman estime que la démocratie ne convient pas au royaume saoudien conservateur. Dès ce vendredi, l'une de ses premières décisions a été de désigner le futur prince héritier. En effet, le nouveau roi d'Arabie saoudite, Salman ben Abdel Aziz, a nommé par décret vendredi le prince Mohammed ben Nayef futur prince héritier. Sa nomination fait de lui le troisième plus important personnage du royaume, derrière le nouveau roi Salman et le prince héritier Moqren : ses oncles. Le prince Mohammed ben Nayef, 55 ans, jusqu'ici ministre de l'Intérieur est considéré comme le champion de la lutte contre Al-Qaïda, qui a tenté de l'assassiner. Le 28 août 2009, un insurgé saoudien d'Aqpa, qui se faisait passer pour un repenti mais avait caché des explosifs dans son caleçon, se fait exploser près du prince, le blessant légèrement.
Sa nomination en tant que futur prince héritier marque l'entrée des princes de deuxième génération -les petits fils du roi Abdel Aziz, fondateur du royaume saoudien- dans la ligne de succession. Jusqu'ici, seuls les fils du fondateur de la dynastie saoudienne se sont succédés sur le trône. Le nouveau ministre de la Défense va également diriger la Cour royale, après avoir été à la tête du cabinet de son père lorsque celui-ci était prince héritier.
Pendant près d'un demi-siècle, de 1962 à 2011, Salman fut gouverneur de la province de Ryad, une fonction qui lui a permis de travailler en relations étroites avec les traditionalistes mais aussi avec des technocrates libéraux. Il a notamment supervisé la transformation de la capitale saoudienne qui est passée d'une petite ville plantée dans le désert à une métropole régionale. « Ce poste lui a donné de l'expérience et il a supervisé l'émergence de Ryad comme capitale », souligne Eleanor Gillespie dans la Gulf States Newsletter basée à Londres. Mais son poste lui a surtout donné l'opportunité de « jouer le rôle d'arbitre très respecté dans les affaires de la famille Al-Saoud », ajoute Eleanor Gillespie, assurant que le prince Salman « a une réputation de probité ».
Le nouveau roi Salman, 25e fils du roi Abdel Aziz, le fondateur du royaume, fait partie du clan des Soudaïri -l'un des deux grands clans de dynastie wahhabite avec son rival, le clan Al shammar. Il a été marié à trois reprises et parmi ses dix fils encore en vie, le plus connu est le prince astronaute Sultan Ben Salman; le seul Saoudien qui a fait partie d'une mission dans l'espace. Un autre de ses fils, le prince Abdel Aziz, est ministre adjoint du Pétrole du royaume.
Présenté par certains spécialistes du monde arabo-musulman comme un "faucon dans la pure tradition wahhabite", Salman passe pour avoir supervisé la ventilation des «dons» privés versés tant aux moudjahidines afghans lors de la guerre anti soviétique d'Afghanistan, dans la décennie 1980, qu'aux prédicateurs salafistes lors de la guerre de Syrie, dans la décennie 2010.
Pas de changement attendu dans la politique pétrolière
L'Arabie saoudite ne devrait pas infléchir sa politique de production pétrolière après son accession au trône, estiment les observateurs. "Après la mort du roi, je ne m'attends pas à un changement significatif de la politique pétrolière de l'Arabie saoudite, et j'espère qu'ils continueront à être un facteur de stabilité sur les marchés pétroliers, particulièrement en ces jours difficiles", a déclaré vendredi le chef économiste de l'Agence internationale de l'Energie (AIE), Fatih Birol en marge du forum économique mondial" de Davos.
Ryad devrait maintenir son niveau de production actuel afin de protéger l'influence des pays de l'Opep sur le marché mondial face aux Etats concurrents. Salman, qui a immédiatement désigné son demi-frère Moukrine comme héritier afin de dissiper toutes les spéculations sur une éventuelle crise de succession, devrait suivre la ligne adoptée par son prédécesseur. « Le roi Abdallah était l'architecte de la stratégie actuelle visant à maintenir une production élevée et à évincer les petits producteurs plutôt que de réduire la production », explique John Kilduff, partenaire chez Again Capital à New York.
Selon lui, Salman a la réputation d'être un fervent défenseur des intérêts saoudiens et les marchés s'attendent à ce qu'il conserve un niveau de production élevé. « Aucun changement n'est à attendre dans la politique saoudienne » même si les marchés vont être attentifs à un éventuel remplacement du ministre du Pétrole, estime Tushar Bansall, analyste chez FGE. « Ali al Naimi est ministre du Pétrole depuis 1995. On a dit qu'il avait fait part de son intention de quitter ses fonctions mais que le roi Abdallah lui avait demandé de rester en poste aussi longtemps qu'il serait en vie », ajoute Tushar Bansall. « Donc, la vraie question est de savoir s'il y aura prochainement un nouveau ministre du Pétrole et si cela se traduira par un changement de politique ». Un de ses dix fils encore en vie, le prince Abdel Aziz, est actuellement ministre adjoint du pétrole.
Ouvert vers l'étranger
Salman est devenu ministre de la Défense en 2012 après la mort de deux de ses frères aînés et princes héritiers, Sultan et Nayef, à un an d'intervalle. Ce portefeuille lui a permis de gérer le ministère doté du plus important budget du gouvernement, de procéder à des achats massifs d'armes et de renforcer les liens avec ses principaux alliés, les Etats-Unis, la Grande-Bretagne et la France.
« C'est un politique intelligent, proche de la base conservatrice mais également doté d'opinions modernes », précise un ancien diplomate qui fut en poste à Ryad. En tant que gouverneur provincial, Salman a eu affaire avec des interlocuteurs et des gouvernements étrangers d'une manière bien plus fréquente que les autres membres du pouvoir. Il a joué à plusieurs reprises un rôle d'arbitre dans des conflits au sein de la famille régnante, une situation qui l'a peu à peu placé au centre du pouvoir.
Jane Kinninmont, experte à Chatham House à Londres, précise que Salman est « considéré comme relativement libéral » et pourrait à ce titre « adopter une approche plus réformatrice, mais dans le cadre des limitations et des lignes rouges du système ». Selon elle, il pourrait notamment avoir une attitude « plus constructive à l'égard de l'instabilité dans la région que le prince Nayef a toujours considéré comme le résultat des ingérences iraniennes plutôt que de l'expression de revendications locales ».
Iran, Yémen, Syrie : trois dossiers explosifs
Le prince Salman accède cependant au pouvoir à un moment compliqué : les discussions avec les occidentaux sur l'arrêt du programme nucléaire de l'Iran d'abord. Riyad redoute qu'elles préfigurent une réorientation de la diplomatie américaine au Moyen-Orient avec la prise en compte de l'influence iranienne en Irak, en Syrie et au Liban. L'Iran est l'ennemi juré de l'Arabie saoudite.
La création d'un « arc chiite » sera le principal sujet de préoccupation du nouveau souverain. D'autant que le Yémen est en train également de sortir de l'orbite saoudienne avec le coup d'état mené par la milice houthiste, soutenue par l'Iran. Enfin, la crise syrienne s'ajoute à cet environnement explosif avec le maintien au pouvoir de Bachar Al-Assad, devenu un ennemi de Ryad depuis qu'il a soutenu l'Iran et l'affirmation de l'Etat islamique, aussi hostile à l'Iran qu'à la monarchie saoudienne.
Musulman fervent et mentalité tribale
Il n'en reste pas moins un pur produit de la famille royale qui fonde son droit à gouverner sur la protection des deux premiers lieux saints de l'islam, La Mecque et Médine, qui se situent sur le territoire du royaume. Il fait partie du premier cercle de la famille al Saoud qui a fondé le royaume saoudien et qui domine le pays depuis des décennies avec l'appui des religieux conservateurs. Il fait partie du clan des Soudaïri, les sept fils d'une même mère, Hassa bint Ahmad al-Soudaïri, favorite du roi. Parmi ses frères figuraient le roi Fahd et les princes Nayef et Sultan, tous trois décédés.
Marié à trois reprises, le prince Salman a 10 fils encore en vie, dont le plus connu est l'astronaute Sultan Ben Salman, qui préside actuellement la commission pour le Tourisme et les Antiquités. Considéré comme un musulman fervent, Salman a été éduqué à « l'école des princes » créée dans le palais Ibn Saoud par l'imam de la Grande mosquée de La Mecque et est attaché à l'idée que la pratique d'un islam pur est essentielle à la vie du royaume.
Lors d'une rencontre avec l'ambassadeur américain à Ryad en 2007, Salman expliquait à son interlocuteur que les réformes engagées par Abdallah devaient être poursuivies lentement afin de ne pas provoquer une réaction de rejet de la part des conservateurs. « Je pense qu'il va poursuivre les réformes d'Abdallah. Il en comprend la nécessité. Il n'est pas conservateur par nature, mais il attache de l'importance aux convictions de l'opinion conservatrice dans le pays », explique Djamal Khashoggi, patron d'une des chaînes de télé appartenant à un prince. « Abdallah voulait faire évoluer les conservateurs, pas les écraser. Salman a respecté le statu quo. Il veut des réformes mais il est très proche de la mentalité tribale, de la nature conservatrice de son électorat », ajoute-t-il.
Selon lui, l'instauration de la démocratie paraît impossible dans le pays en raison des divisions régionales et tribales. Il estime d'autre part qu'une résolution du conflit israélo-palestinien est nécessaire à la stabilité au Proche-Orient. « Il ne prend pas pour argent comptant tout ce que disent les Etats-Unis », explique Robert Jordan, précisant que dans un premier temps il n'avait pas cru que des Saoudiens étaient impliqués dans les attentats du 11 septembre 2001 comme l'affirmait Washington. « Mais dans le même temps, il perçoit l'importance de cette relation qui dépasse largement la question pétrolière », ajoute le diplomate.


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