Dans le but de mieux mener les opérations de démolition des bâtisses menaçant ruine, le mouvement associatif d'Oran s'assigne la tâche de la sensibilisation des habitants les invitant à participer à de telles actions, car la peur du squat rôde en puissance. Un tel phénomène prend des formes multidimensionnelles au point où les squatteurs se constituent en groupes organisés revendiquant des logements décents. C'est ainsi que la démolition, suivie de déblaiement puis de la clôture des espaces récupérés, constitue le meilleur moyen permettant de cerner aussi bien le problème du logement que celui du foncier. Dans le quartier des Planteurs, surplombant le Vieil Oran, 400 familles ont bénéficié de logements décents. Les anciennes habitations ont été mises à plat dès que leurs occupants leur ont fait leurs adieux. Il s'agit entre autres de la cité DNC et Bab El Hamra. C'est donc une course effrénée pour abattre les bâtisses vidées de leurs occupants. L'Office de promotion et de gestion immobilière s'est mis au mode «bulldozer» en rasant des immeubles sis un peu partout dans les secteurs urbains de Sidi El-Houari, El Makkari ex-Saint-Eugène, El Emir, El Mokrani, Es-Seddikia, Sidi El Bachir et El Badr (ex cité Petit). Le gros reste toutefois à faire dans les tout prochains jours. Il s'agit de pas moins de 400 immeubles et habitations désaffectés qui feront l'objet de la visite des engins de démolition. La wilaya d'Oran ne semble plus badiner avec une telle problématique. En passant à l'acte, elle a ordonné aux institutions en charge de l'immobilier et de l'urbanisme comme l'Opgi et l'APC de commencer la démolition des immeubles concernés. Jusque-là, le ton est donné concernant le choix des entreprises spécialisées. La propriété privée ou encore les bâtisses appartenant à des tierces personnes, ne sont pas concernées par la démolition. Là est toute la problématique qui reste à résoudre. Les services en charge de cette question ont, dans le passé récent, recensé pas moins de 1971 immeubles menaçant ruine dont 80% appartiennent au secteur privé. Là encore, l'enjeu est de taille étant donné que le foncier urbain commence à devenir une denrée rare alors que l'Etat mise gros sur un tel foncier. Que faire ? Peu de réponses sont apportées ! «Des assiettes foncières seront récupérées pour qu'elles soient consacrées à la réalisation des projets d'utilité publique en attente d'espaces verts et de nouveaux programmes de logements», a-t-on indiqué. A l'heure où, la ville aux Deux Lions se prépare activement pour donner sa meilleure image à l'occasion des Jeux méditerranéens, les responsables de la wilaya d'Oran ainsi que ceux des municipalités en relation avec un tel événement sportif d'envergure sont noyés dans des problèmes qui semblent de prime abord à la fois compliqués et complexes.