L'Association algérienne de Protection et Orientation du Consommateur et son environnement (APOCE) a affirmé que la réduction de la nomenclature des médicaments remboursables et la révision de leurs tarifs de référence par le ministère du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale constituaient une "atteinte" au principe de protection sociale. A cet égard, l'APOCE a exprimé "sa profonde indignation", en raison de la promulgation de deux arrêtés du ministère du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale, fixant la nomenclature des médicaments remboursables par la sécurité sociale et les tarifs de référence des médicaments. Les deux arrêtés du 29 août 2017, publiés dans le journal officiel, prévoient une baisse du nombre des médicaments remboursables et la réduction de plus de la moitié des tarifs de référence d'un nombre important de médicaments, selon le communiqué. Selon l'APOCE, présidée par Mustapha Zebdi, la décision prise par les caisses de sécurité sociale "est une atteinte grave au principe de protection sociale, qui nuit au pouvoir d'achat et à la santé morale et physique du consommateur algérien". L'Organisation a mis en avant la situation désastreuse des patients en termes de remboursement de leurs médicaments et consultations médicales qui ne reflètent pas les tarifs "réels" pratiqués. La protection sociale englobe des mécanismes et d'actions basés sur les principes de solidarité et d'entraide garantissant aux individus la protection contre les risques sociaux, essentiellement les maladies, le chômage et les risques induits par le travail, la pauvreté et la prise en charge des retraités et des personnes aux besoins spécifiques, estime la même source. "L'incapacité des organismes de la sécurité sociale à réaliser un équilibre dans les dépenses et revenus, ne peut être réglée par l'affaiblissement du pouvoir d'achat du citoyen et de ses droits consacrés par la Constitution et les chartes internationales. Il doit être le dernier moyen auquel l'Etat recourt par obligation et provisoirement, en attendant de trouver d'autres solutions stratégiques", souligne l'APOCE. "La Constitution stipule que "la loi garantit le droit du travailleur à la sécurité sociale", rappelle-t-on, ajoutant que le droit à la sécurité sociale est "l'un des droits économiques et sociaux consacrés dans les chartes internationales des droits de l'Homme, qui sont aussi importants que les droits civiques ou politiques", citant notamment l'article 22 de la Déclaration universelle des droits de l'Homme qui stipule que "toute personne en tant que membre de la société, a droit à la sécurité sociale".