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INTERVIEW D'ARNAUD MONTEBOURG : "La France doit solder son passé en Algérie"
Publié dans Réflexion le 07 - 09 - 2010


La Revue Afrique-Asie publie une longue interview d'Arnaud Montebourg : Israël, l'Algérie, l'Afrique, les flux migratoires, la Burqa… Aussi sensible aux situations d'injustice en France qu'à l'international, Arnaud Montebourg, livre son analyse du monde d'aujourd'hui. Bien entendu c'est la pensée de l'homme qui nous intéresse et non son appartenance à un parti politique. Ancien enfant terrible du Parti Socialiste français, Arnaud Montebourg, incarne à plusieurs égards le nécessaire renouvellement de sa formation politique. Par l'aspect générationnel bien sûr il a 47 ans –, mais surtout par une vision parfois à contre-courant, en tout cas toujours loin de la pensée dominante aseptisée et bien-pensante. Militant anticolonialiste, Arnaud Montebourg manifeste une sensibilité particulière pour les thématiques du développement et de la coopération avec l'Afrique. De façon plus significative, il prend position sur le contentieux mémoriel entre la France et l'Algérie et exprime son indignation pour les actes de piraterie de l'Etat d'Israël. Quel projet pour les Français originaires de l'immigration ? "Je voudrais souligner qu'un tiers des français a une ascendance étrangère. Nous sommes une nation qui s'est forgée par des apports successifs dans l'Histoire et s'est construite avec les mélanges, la différence et l'altérité. C'est une richesse incomparable. Peu de nations ont cette faculté intégratrice, qui a adopté les juifs immigrés ayant fui la barbarie nazie et l'antisémitisme avant la Deuxième Guerre mondiale, les vagues d'Italiens, d'Espagnols ou de Portugais. Dorénavant, c'est l'immigration initiée dans les années 1970, en provenance du Maghreb et de l'Afrique noire, qui fait la force du pays. Les flux migratoires sont d'ailleurs aujourd'hui inférieurs à ceux des années 1930. Pour son avenir, sa robustesse et conformément à ses traditions, la France a besoin de ce métissage, qui est une de ses forces. Plutôt que passer son temps à donner le sentiment de les combattre et de nous affaiblir en nous combattant finalement nous-mêmes, il faudrait valoriser ces ressources." Responsabilités historiques en Algérie La France a reconnu sa responsabilité pour Vichy, a fait une loi sur le génocide arménien où elle n'était aucunement impliquée, mais n'a pas assumé ses responsabilités historiques en Algérie… "Je souffre beaucoup, comme beaucoup d'amoureux de l'Algérie en France, de cette mésentente. Je crois que la question mémorielle est centrale. Il y a eu trois générations aux prises avec les guerres entre la France et l'Allemagne, cela a occupé un siècle, mais, après la dernière guerre, la France et l'Allemagne ont écrit la même histoire. La France et l'Algérie doivent aussi faire ce travail de mémoire. Le passé doit être soldé. Notre passé commun, notre histoire et notre proximité géographique nous dicte un futur à écrire ensemble. J'avais fait des propositions de façon informelle lors de mon voyage à Alger. Je souhaitais que les présidents Bouteflika et Chirac, deux protagonistes de la guerre d'Algérie, initient ce processus. Mais cela n'a pas pu se faire à cause de la loi de février 2005 qui a finalement rouvert la guerre d'Algérie sur les plans mémoriel et symbolique. Les jeunes générations sont au milieu d'un conflit qui aurait dû être clos depuis longtemps. Les deux pouvoirs devraient désigner des historiens, des chercheurs, acceptés par les deux parties, pour écrire à multiples mains l'histoire commune. Les archives montrent que la conquête a été une barbarie. Ma famille Ould Cadi a été au cœur des méfaits de la colonisation : le régime impérial de Napoléon III et ses généraux ont voulu lui prendre des terres pour les donner à des colons qu'on avait expatriés de force. Il y a eu spoliation et sang versé. Toutes les preuves sont sur la table. Il faut remercier Rachid Bouchareb pour son très beau film Hors-la-loi. J'ajoute qu'il n'y a pas le Bouchareb d'Indigènes, qui rend justice aux tirailleurs maghrébins ou sénégalais ayant fait la guerre de 39-45, et celui de Sétif qui a commis un crime de lèse-histoire. C'est absurde, il s'agit de la suite de l'Histoire. Les faits de Sétif sont réels, écrits, il y a consensus aujourd'hui quand l'historien Benjamin Stora s'exprime sur le sujet. On connaît l'étendue du massacre, les provocations qui ont eu lieu. Je suis de l'avis que les deux gouvernements désignent une commission pluripartite composée d'historiens pour écrire l'histoire commune. Des intérêts politiques et électoraux empêchent ce travail d'être fait en toute sérénité. Il faut être responsable et songer que l'avenir des relations de nos deux pays est lié au fait de panser ces blessures et ne pas se dire qu'il s'agit d'une question générationnelle. D'ailleurs, la résolution de cet héritage historique lourd ne pourra qu'aider les jeunes Français issus de l'immigration algérienne à mieux s'épanouir chez eux en France et à se projeter aussi comme le trait d'union des deux rives de la Méditerranée." La France refuse de porter un regard lucide C'est en cela que la France détient les atouts inouïs en termes de reconstruction et de développement. L'article de loi sur les bienfaits de la colonisation a montré combien la France refuse de porter un regard lucide sur son passé… "D'abord, ce n'est pas toute la France qu'il faut stigmatiser. Comment peut-on imaginer réhabiliter le colonialisme qui a été condamné par l'Histoire et qui fut une œuvre d'apartheid et d'oppression ? Le pouvoir actuel est incapable de reconnaître la faute intrinsèque du colonialisme. Mais c'est un pouvoir éphémère, pas la France. Je suis à la fois petit-fils d'Algérien et fils d'appelé du contingent en Algérie, un enfant de la France-Algérie en quelque sorte, à la fois du FNL et de l'armée française en Algérie. Je suis issu par mes parents de cette génération militante qui s'est battue pour la décolonisation et contre la SFIO, qui était à l'époque d'orientation coloniale. Guy Mollet avait été élu en 1956 pour faire la paix. Il fit la guerre et toléra la torture. La France doit solder ce passé et assumer sa responsabilité. DANS UNE AUTRE INTERVIEW ,Arnaud Montebourg : « La France n'a aucune raison de ne pas regarder en face ce qu'elle a été » Vous avez des origines algériennes. Au-delà de la politique, quel est votre lien avec l'Algérie ? Mon grand-père est Algérien. Il s'appelait Khermiche Ould Cadi. Il est issu d'une famille de la plaine de Mascara, de Dombasle, exactement. Mon grand-père s'est engagé dans sa jeunesse dans l'armée française avant de retourner travailler la terre de sa famille à Mascara pendant la guerre d'Algérie. Il a eu quatre enfants : Yamina, Leïla, Ali, et Nebia. Et ma mère est Leïla, née à Oran. Pendant la guerre d'Algérie, ses quatre enfants se sont installés en Saône-et-Loire, et ont tous épousé des morvandiaux. Je suis aujourd'hui député de ce beau département et président du Conseil général de Saône-et- Loire. Nous avons conservé des liens très forts avec l'Algérie.Je souhaiterais d'abord m'y rendre à titre personnel et privé pour voir ma famille sur place. Mais je souhaiterais aussi, si je le peux, œuvrer avec la modestie de mes moyens au dépassement des difficultés. L'Algérie a besoin de la France et la France a besoin de l'Algérie. Nous avons beaucoup de choses et de grandes choses à faire ensemble dans l'avenir.

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