« Si la mendicité ne cesse de prendre l'ampleur, de sorte qu'il est difficile de différencier entre un pauvre et un spécialiste de la manche, il n'en demeure pas moins que ce phénomène social, dénature le vrai visage du pays ». Aujourd'hui et en cette période de l'Achoura, les spécialistes de la manche changent implicitement de lieu, pour se diriger vers les sorties des banques, des commerces, des usines et des quartiers résidentiels. Ils ne se gênent pas de demander l'Achoura, parfois de l'exiger jeunes, moins jeunes, vieillards, tout âge confondu et toute honte bue, frappent aux portes, où abordent des gens en pleine rue. Des femmes avec bébés et toutes catégories de personnes invertissent le centre urbain de Mostaganem employant leurs propres méthodes pour influencer les âmes charitables, et fondre le cœur d'autres personnes par certaines litanies méticuleusement invoquées et récitées. Aujourd'hui, femmes et hommes se disputent les places stratégiques, et tous les subterfuges sont employés pour amadouer les riverains. Il n'est un secret pour personne que le réseau de la mendicité est bien organisé et rapporte gros. Trois niveaux de mendicité existent et qu'il n'est pas facile de distinguer l'un de l'autre : la mendicité professionnelle et organisationnelle, la mendicité un employant un moyen, qui est tout simplement l'exploitation des enfants, des vieux handicapés et la mendicité par nécessité et pauvreté. Les bébés et enfants sont littéralement loués, par contre les handicapés sont les plus sollicités. La plupart de ces mendiants engrangent une somme de 3 à 5000 dinars durant la journée de travail selon la confidence d'un spécialiste de la manche tout en nous révélant que certains possèdent des portables, alors que d'autre sont de véritables propriétaires environ, venus des 32 communes et même d'autres wilayas et ce quotidiennement.