En d?pit de l?inscription de plus de cent intervenants pour ?enrichir? le Plan de mise en ?uvre du programme du pr?sident de la R?publique, le passage du Premier ministre devant les d?put?s a ?t? une simple formalit?. Comme ? son habitude, Ouyahia a ?conquis? les foules, dressant tant?t le bilan de l?action pr?sidentielle et versant tant?t dans une pr?campagne. Il serait, certes, ingrat de nier toutes les r?alisations, mais il serait mal venu de tout encenser. Le Premier ministre l?a, lui-m?me, rappel?: beaucoup reste ? faire. Les d?put?s avaient ?t?, d?embl?e, avertis qu?il s?agissait du programme du pr?sident. Ecorcher Ouyahia reviendrait, donc, ? ?corcher Bouteflika. Est-ce la raison qui a pouss? beaucoup d?entre eux ? planer sur un nuage en d?clarant que le programme 2009 courrait jusqu?au 31 d?cembre (o? est-ce que cela avait ?t? ?crit?) et que de toutes les fa?ons le gouvernement ?tait en avance sur la quasi-totalit? des projets ? r?aliser. Positiver l?action du gouvernement est une action patriotique en regard des difficult?s qu?a travers?es le pays et des grains de sable que certains cercles tentent de glisser dans la machine, mais verser dans un optimisme b?at revient ? faire de l??tape APN, tout comme celle du S?nat jeudi prochain, des stations retardatrices sans int?r?t r?el ni pour le gouvernement ni pour l??lecteur. Les d?put?s auraient d? insister sur le fait que les trois lois qui constituent la grosse artillerie pour lutter contre la corruption ne sont toujours pas appliqu?es et qu?en 2005 les importations de lait repr?sentaient 500 millions de dollars, une facture que ce m?me gouvernement avait promis de r?duire de moiti? en 2008. Le fait est que cette derni?re a pratiquement tripl? et qu?en plus l?Alg?rie en est arriv?e ? importer du fourrage n?inqui?te personne. Faire des projections optimistes est le travail du gouvernement, suivre est mieux. Insister sur le d?veloppement de la PME-PMI, cette cr?atrice de richesses qui remplacera les hydrocarbures, est une bonne chose; encore faut-il en accompagner r?ellement et emp?cher de mourir les quelque 15.000 entreprises qui disparaissent sit?t cr??es. Ouyahia a r?pondu aux pr?occupations des d?put?s, mais il n?a pas expliqu? pourquoi ce ?trou? de 50 milliards de dollars dans le co?t du plan quinquennal ? venir, une fourchette qui varie entre 100 et 150 milliards de dollars; soit un ?cart qui repr?sente plus du tiers de nos r?serves actuelles. Nos financiers verseront-ils dans l?? peu pr?s? Les t?l?spectateurs auront remarqu? que le gouvernement ?tait pr?sent au complet, ? l?exception des ministres en mission ? l??tranger, au moment o? une bonne moiti? des d?put?s ?taient absents. L?agenda d?un ?lu qui ne repr?sente qu?une partie d?une da?ra serait-il plus charg? que celui d?un ministre qui a la charge de 500 da?ras ? travers le pays? Les absences tout comme les boycotts sont des manquements vis-?-vis du peuple, des infractions qu?il faut sanctionner p?cuniairement. A 35 millions le mois, ce serait la moindre des choses?