La wilaya de M'sila, associée durant la guerre d'indépendance au camp de détention de Djorf, ouvert dès le début de la Révolution au cœur de la steppe au climat aride, est aujourd'hui le théâtre de projets de développement ambitieux, notamment dans le secteur pastoral. Le camp de Djorf est connu pour avoir été le lieu où furent parqués dans des conditions inhumaines, pas moins de 2.000 militants et cadres de la Révolution, de toutes les régions du pays. Ce qui fut un site de baraquements avec ses cellules épouvantables, ses barbelés et ses miradors, est désormais une bourgade charmante, avec ses écoles, une fabrique de briques et de tuiles rouges, qui s'ajoute à l'ouverture de la cimenterie de Hammam Dhalaa (30 km au nord de M'sila), qui emploie 1.500 travailleurs pour une production de 4 millions de tonnes. Jusqu'aux premières années de l'indépendance, la région de Hammam Dhalaa était seulement une étendue nue, sans constructions et presque sans vie économique. Elle est aujourd'hui sillonnée, quotidiennement, par environ 25.000 camions qui transportent le ciment vers toutes les directions. Hammam Dhalaâ, un symbole de la mue du Hodna qui se tourne résolument et avec confiance vers l'avenir. Non loin de Hammam Dhalaâ, la commune d'Ouled Mansour n'était occupée que par quelques éleveurs qui retournent quotidiennement à M'sila, toute proche. Ouled Mansour compte actuellement quelques unités industrielles (produits rouges, minoterie), créées par des investisseurs encouragés par les aménagements réalisés et la route reliant M'sila à Batna et Bordj Bou Arreridj. La région de M'sila se spécialise, ainsi, dans les matériaux de construction, en particulier les produits rouges (briques, tuiles) de Boussaâda et Sidi Aissa, exploitant le filon d'argile de Maadhid, ville connue pour avoir été la capitale des Béni Hammad vers l'an 1007, les Hammadites ayant excellé dans l'art de la céramique. Ici, l'on ne compte pas moins de 33 unités de plâtre et autant pour la production de carrelage employant 600 travailleurs, alors que jusque dans les années 1970, il n'y avait aucune industrie. Le secteur de l'Agriculture a eu sa part de développement dans la wilaya de M'sila, puisqu'il compte actuellement une main-d'œuvre évaluée à 56.000 travailleurs, ce qui place la wilaya en tête, s'agissant de la production de viandes, mais également d'abricots avec une production annuelle évaluée à 57.000 quintaux. La surface agricole utile (SAU) de la wilaya de M'sila est de 1,6 million d'hectares. 277.000 ha sont exploités et 1,3 million de ha sont réservés aux parcours et aux pâturages. En matière d'Education, la wilaya de M'sila, à l'avènement de l'indépendance, ne comptait que quelques écoles à M'sila, à Bousaâda et à Sidi Aissa. Il y a actuellement 713 établissements scolaires accueillant 112.000 élèves, alors qu'en 1962 l'on ne comptait que 500 élèves fréquentant les écoles primaires. Les élèves accédant au cycle moyen durant les premières années de l'indépendance, devaient se rendre à M'sila et à Boussaâda. Aujourd'hui la wilaya compte 146 CEM (collèges d'enseignement moyen accueillant 91.000 élèves, 30 parmi ces CEM ayant été construits durant la dernière décennie, dans le cadre des différents programmes de développement). L'enseignement secondaire a enregistré dans la wilaya de M'sila, un développement tout aussi important, alors qu'à l'époque de l'indépendance, les élèves qui avaient la chance de passer au lycée devaient se déplacer jusqu'à Sétif ou Alger pour poursuivre leurs études. La wilaya compte actuellement 55 lycées accueillant 38.614 élèves. Nul ne pouvait rêver d'une université à M'sila, au lendemain de l'indépendance. Pourtant, l'université est bien là et elle accueille actuellement 36.000 étudiants disposant de 10 résidences universitaires de 21.000 lits et de 13 restaurants universitaires. L'université compte 1.000 enseignants soit un enseignant pour 29 étudiants, une moyenne "confortable" estiment les spécialistes de la pédagogie universitaire. En matière de Formation professionnelle, si aucun établissement n'était opérationnel à M'sila et ses environs, pas moins de 17 centre de formation professionnelle et d'apprentissage sont ouverts dans cette wilaya, offrant 6.000 places, entièrement occupées. Jusqu'aux années 1980, les logements dans des immeubles étaient quasi inexistants dans la wilaya de M'sila. Il y avait, en 1962, à peine 500 logements de type "HLM" à M'sila. Les projets de construction de logements publics locatifs portent actuellement sur la réalisation de 36.500 unités pour un parc total de 91.000 habitations. Le réseau routier, réduit à sa portion congrue il y a 50 ans (200 km de route, seulement, sillonnaient les vastes territoires de M'sila) atteint actuellement les 3.000 km dont 924 km de routes nationales, empruntées quotidiennement par 150.000 véhicules traversant une wilaya située au carrefour de plusieurs régions. En 2004, la ligne ferroviaire Batna-M'sila-Bordj-Bou-Arreridj devait être inaugurée après près de trois décennies de travaux, tandis qu'il est prévu pour les cinq prochaines années, une liaison ferroviaire entre M'sila et Boughezoul, appelée à dynamiser le développement et à booster les échanges économiques et commerciaux sur les Hauts-plateaux. D'ici à quelques années, la wilaya de M'sila s'enrichira de la construction de 30.000 logements, l'université de 800 nouvelles places pédagogiques, et l'enseignement de 6 nouveaux lycées, de 5 CEM et de plusieurs nouvelles écoles. Un gage de vitalité d'une wilaya résolument tournée vers l'avenir.
