Le ministre sénégalais des Transports et des infrastructures, Mor Ngom et son homologue malien, Abdoulaye Koumaré, ont exprimé vendredi à Dakar, la volonté de leurs pays respectifs de relancer le transport ferroviaire entre le Sénégal et le Mali par la réhabilitation de la légendaire voie ferrée Dakar-Bamako. Co-présidant la clôture d'une réunion de deux jours d'un Comité ad hoc d'experts des deux pays chargé de mettre en oeuvre la réforme institutionnelle de la concession du chemin de fer Dakar-Bamako, les deux ministres ont souligné l'importance de cette voie dans l'intégration et le développement économique des deux pays. Pour Mor Ngom, la gestion du chemin de fer devrait désormais répondre à des objectifs d'efficacité, de productivité et de viabilité financière, le tout basé sur une utilisation harmonieuse des équipements et du matériel. Tout en insistant sur l'achèvement de la réforme institutionnelle de la concession du chemin de fer Dakar-Bamako, il a estimé que cette politique facilitera la mise en place d'une société d'exploitation binationale et de deux sociétés de patrimoine dans chacun des deux pays. Ces sociétés auront pour vocation, de gérer les infrastructures existantes et les nouvelles qui seront mises à la disposition des opérateurs. Symbole de la présence française en Afrique, la voie ferrée reliant le Sénégal au Mali a été installée à la fin du 18ème siècle. Il s'agit de 1.289 kilomètres de voies ferrées qui traversent un paysage de sable et de hautes herbes dominé par les baobabs (immense arbre emblématique de la région). La voie ferrée relie Dakar à Koulikoro, au Mali, au nord-est de Bamako. Cette ligne, tracée au coeur de l'Afrique de l'Ouest, a été réalisée sur une période de 43 ans. Elle est toujours en service, mais son mauvais état par manque d'entretient ne permet plus son exploitation optimale. Les rares trains qui continuent de l'emprunter font souvent l'actualité avec de fréquents déraillements.