La représentante spéciale du secrétaire général de l'ONU sur les enfants et les conflits armés, Leila Zerrougui, a appelé mercredi le Conseil de sécurité à renforcer les mesures prises pour lutter contre la violence et l'impunité en République centrafricaine. Lors d'une séance tenue par le Conseil de sécurité sur ce pays africain, Mme Zerrougui a fait part de la nécessité d'''envoyer un signal fort aux auteurs des crimes atroces qu'ils devront rendre des comptes''. Pour cette diplomate algérienne, la communauté internationale ne devrait épargner aucun effort et devrait utiliser tous les outils à sa disposition. Il est crucial d'assister les autorités de transition à restaurer l'ordre et à établir une réponse judiciaire aux violations actuelles, a-t-elle poursuivi, ajoutant que cela était indispensable pour éviter davantage de violences et commencer à rétablir la confiance entre communautés. Mme Zerrougui a effectué une mission en République centrafricaine du 17 au 21 décembre avec le conseiller spécial du secrétaire général sur la prévention du génocide, Adama Dieng, et Nancee Oku Bright, une responsable du bureau de la représentante spéciale du secrétaire général sur la violence sexuelle dans les conflits, Zainab Hawa Bangura, pour évaluer l'impact du conflit sur les femmes et les enfants et les risques de génocide. ''L'impact du conflit sur les enfants est dramatique avec des niveaux de brutalité sans précédents. Des enfants ont été directement attaqués, mutilés, tués, et décapités à Bangui, mais aussi à Bouar, Bossangoa et Bozoum'', a déploré Mme Zerrougui devant le Conseil de sécurité. Intervenant également lors de cette séance, Mme Bangura a appelé à une attention accrue des partenaires internationaux envers la prévention de la violence sexuelle liée au conflit, afin de garantir que des services soient disponibles pour les victimes de ces violences, notamment dans les lieux isolés ou les sites où se trouvent des personnes déplacées. Mme Bangura s'est félicitée de l'élection pour la première fois d'une femme à la tête de la République centrafricaine : ''Il s'agit d'un symbole fort de progrès et de changement''. Mme Bangura et Mme Zerrougui ont également salué l'établissement imminent d'une Commission internationale d'enquête sur les violations des droits de l'homme.
