Le ministère de l'Education nationale entamera prochainement la mise en oeuvre d'un "riche programme éducatif" visant "l'introduction des références culturelles nationales dans les manuels scolaires notamment les livres d'histoire et d'éducation islamique", a annoncé samedi à Alger la ministre de l'Education nationale, Mme Nouria Benghebrit. "Les programmes éducatifs et les manuels scolaires seront prochainement enrichis de contenus tirés du patrimoine national culturel", a précisé Mme Benghebrit, dans une allocution prononcée à l'occasion de l'ouverture du séminaire national sur Cheikh Abderrahmane Ethaalibi et la célébration du 6ème centenaire de la création de l'Ecole éponyme. La ministre s'est félicitée, lors de ce séminaire, organisé par l'association Sidi Abderrahmane Ethaalibi pour la promotion du patrimoine avec la participation de la commission nationale algérienne de l'Unesco, présidée par Mme. Benghebrit, de "la reconnaissance symbolique de l'Unesco qui a introduit trois noms d'érudits algériens dans la liste des personnalités les plus éminentes". Il s'agit du Cheikh Ahmed El-Aloui El-Mostagnanemi, un modèle de tolérance et de dialogue inter-religieux, du Cheikh Abdelkader Medjaoui, spécialiste en langue arabe et du Cheikh Abderrahmane Ethaalibi, en raison de ses contributions intellectuelles et culturelles au patrimoine de l'humanité, a souligné la ministre. "L'Algérie est le seul pays représenté par trois personnalités reconnues par l'Unesco pour leurs apports au patrimoine intellectuel et culturel mondial", a-t-elle ajouté. Concernant le séminaire national sur le Cheikh Abderrahmane Ethaalibi, le ministre des affaires religieuses et des wakfs, Mohamed Aissa a salué le rôle important du Cheikh Abderrahmane Ethaalibi dans la diffusion du savoir dans la société algérienne, le qualifiant de "maître et d'éducateur". "Nous devons être fiers que la communauté internationale reconnaisse le caractère universel du patrimoine légué par Cheikh Abderrahmane Ethaalibi". Apres avoir retracé la longue quête du savoir menée par Cheikh Ethaalibi durant une vingtaine d'années en Turquie, à El-Hidjaz et en Egypte, le ministre a souligné que "ce grand érudit est revenu, au terme de son parcours, dans son pays pour fonder l'école Ethaalibia qui est devenue un centre de rayonnement culturel, attirant aussi bien des étudiants maghrébins qu'étrangers". Il a, dans ce sens, appelé à promouvoir l'association Sidi Abderrahmane Ethaalibi en "institution nationale" qui permettra la création d'une bibliothèque comprenant tous les manuscrits de Cheikh Abderrahmane Ethaalibi. Le président de l'association Sidi Abderrahmane Ethaalibi pour la promotion du patrimoine, Issam Toualbi a salué le rôle de l'érudit et son apport en matière d'éducation et d'enseignement, soulignant que ce dernier a consacré sa vie au service de la science. Ce savant a laissé quelque 90 ouvrages et manuscrits, a-t-il rappelé, ajoutant que la préservation de ce legs impliquait la préservation de tout le patrimoine humanitaire. Ce colloque, premier du genre du cheikh Abderrahmane Ethaalibi a été organisé, à la Bibliothèque nationale (BN) à l'occasion de l'annonce par l'UNESCO de la célébration du 6ème centenaire de la création de l'Ecole du Cheikh Abderrahmane Ethaalibi à la Casbah d'Alger. Dans ce cadre, le Directeur général de la BN, Yasser Arafat Gana a indiqué que ce colloque se veut un hommage à Cheikh Abderrahamane Ethaalibi qui a contribué à l'enrichissement de la culture islamique. Il a, dans ce contexte, appelé à l'organisation de ce genre de colloques le 28 novembre de chaque année, en hommage au saint patron d'Alger. Ce colloque portera notamment sur la biographie de l'érudit, sa méthodologie scientifique et son legs.