OUED - La deuxième phase du plan permanent pour la préservation et la valorisation du secteur sauvegardé, ciblant notamment le vieux quartier de Laâchache (El-Oued), vient d'être lancée pour protéger ce patrimoine national classé en 2011, a-t-on appris de la direction de la culture de la wilaya. Intervenant à la suite de la validation de la première phase du plan ayant porté sur le recensement des structures urbanistiques de ce vieux quartier, implanté sur plus de 29 hectares, cette nouvelle phase du plan de préservation du secteur sauvegardé porte sur la protection et la réhabilitation du patrimoine culturel matériel (villes antiques, ksour et espaces urbanistiques traditionnels). Celle-ci s'assigne comme objectifs la conservation durable de cet espace architectural susceptible de contribuer à la dynamisation des efforts de développement du tourisme saharien, et la promotion, comme levier touristique, de l'essor économique de la région, a-t-on expliqué. Livrant un aperçu monographique sur cet espace urbanistique ancien, l'archéologue Mohamed Salah Benali de la région d'El-Oued a présenté l'ancien quartier de Laâchache comme étant le premier noyau de la concentration urbaine de la ville d'El-Oued, qui a commencé à prendre forme au 16ème siècle, suivi par une extension, tous azimuts, ayant donné lieu à l'émergence de nouvelles agglomérations autour de Lâachache et façonnant de plus en plus la conception urbaine de la ville aux milles coupoles. Cet espace se dresse encore comme modèle de conception architecturale ancienne dans la région d'El-Oued, réalisée à base de matériaux de construction locaux, dont le gypse produit des fours traditionnels locaux et la pierre genre "Louss", foisonnant dans la région et servant de matière résistante à l'humidité. Les avantages de l'utilisation de ces matériaux, explique l'archéologue, ne sont pas à démontrer dans la résistance aux aléas climatiques, dans cette région Saharienne. La conception ingénieuse de Laâchache est basée, par souci de dompter les contraintes climatiques, sur la réalisation de coupoles en toitures, de murs bas et de ruelles exigües. Le quartier est devenu une destination incontournable pour les touristes qui montrent un intérêt aux caractéristiques particulières de l'architecture traditionnelle de la région, en particulier le minaret de la mosquée Sidi Salem surplombant la ville et donnant une vue sur les autres quartiers résidentiels du centre-ville. Laâchache, réunion de toutes les conditions de la quotidienneté Laâchache offre, comme tout espace urbain, toutes les conditions nécessaires à la vie quotidienne, à l'instar d'un marché local, premier lieu de commerce dans la région et point de convergence des agriculteurs et autres opérateurs venant y exposer leurs produits et développer leurs activités commerciales et économiques. Ce souk, qui comprend des ailes dédiées au développement d'autres activités, dont l'artisanat, attire de nombreux visiteurs et touristes à la conquête de produits en souvenir de leur passage dans la région. L'ancien schéma de conception et d'édification du vieux quartier de Laâchache comportait, en plus de la réalisation des habitations, la réalisation d'édifices religieux tels que les mosquées et les zaouias, devenus de véritables centres de rayonnement spirituel. Le quartier comprend ainsi de grands centres de confréries soufies, dont celles d'El-Kadiria, El-Rahmania et El-Tidjania, se dressant encore comme citadelles de la science religieuse, d'enseignement et d'apprentissage du Saint-Coran et des règles de la langue arabe et d'autres éléments de la science et du savoir.