La chanteuse algérienne d'expression kabyle Massa Bouchafa a galvanisé samedi soir à Alger, le public algérois, à travers un répertoire de chansons aux cadences exaltantes, en célébration de "Yennayer 2969". Le public de l'Opéra d'Alger Boualem-Bessaïh, venus en tenues traditionnelles, célébrer "Yennayer 2969", placé cette année sous le slogan de "racine, diversité et unité", a pu apprécier la grande chanteuse Massa Bouchafa, et s'est imprégné du patrimoine culturel, à travers des danses folkloriques de différentes régions d'Algérie. Soutenue par le groupe "Tilanya"(mélodie libre), un orchestre de cinq musiciens, dirigés par Athmane Belaïd, la chanteuse kabyle, habillée, comme à chaque concert, d'une robe traditionnelle berbère, a dès son entrée, enflammé la salle, entonnant une douzaine de pièces, aux atmosphères festives, dédiées à l'identité amazighe, à l'Algérie, au vivre ensemble, à la joie et à l'amour. Durant plus d'une heure de temps, Massa Bouchafa a entonné les pièces, "Ayuliw", "Inevgawen", "Tameghra", "Da'L'Mouloud", "Evrou nagh qim", "Anefrah", "Taqvaïlith", "Tighri", "Yedjayi", "Inès, inès", "Mathoufidh" et "Siwlass", que le public reprenait en cheours, dansant au devant de la scène et dans les allées réservées aux déplacements. Les instrumentistes, Brahim Medjeber à la basse, Nadjim Souaïli à la batterie, Rafik Naoui à la percussion, Kamel Saaoui à la Guitare, ainsi que le maestro Athmane Belaïd aux claviers, ont brillé de maitrise et de technique, faisant montre de toute l'étendue de leurs talents respectifs dans des tours d'improvisation en solo. Dans les différentes tenues conçues pour chaque tableau par la modéliste-couturière du ballet, Zoubida Setti, les danseurs se relayaient dans des danses en duo, ou d'ensemble traçant de belles symétries et esquissant des figures esthétiques, sous les regards bienveillants de leurs maitres-répétiteurs, Khadidja Chekrouni et Hamid Agabi. Dans des chorégraphies réglées avec minutie, les danseurs ont rendu, la joie des kabyles lors de la cueillette des olives et dans les fêtes, l'immensité du désert qui inspire la sagesse, le sens de l'honneur et la bravoure des guerriers touaregs et le rôle de la femme dans l'apaisement des esprits et l'hospitalité et la bonté du peuple chaoui. Le public, savourant dans la délectation, chaque moment de cette soirée intitulée par les organisateurs, "Yennayer à l'Opéra", a longtemps applaudi les artistes, regrettant, cependant, de ne pouvoir apprécier le groupe "Zingdah", déprogrammé après avoir décliné sa participation. Auparavant, sur le fond d'un achwiq, rendu avec douceur par la flute de Mohamed Salhi, l'homme de lettre, poète et enseignant, Ahcène Merriche a déclamé à deux moments distincts de la soirée, deux poésies en Tamazigh,"Yennayer" de Islem Bessassi et "Ahesra a Zikenni" (nostalgie du passé)dont il est l'auteur. La soirée "Yennayer à l'Opéra", célébrant le nouvel an amazigh, est organisé par l'Opéra d'Alger, sous l'égide du ministère de la Culture.