Une imposante marche des Algériens a été organisée dimanche à Paris pour revendiquer une transition démocratique en "rupture" avec l'ancien système et un changement "réel" en Algérie. C'est pour la première fois, depuis le 22 février, qu'une marche a été organisée à l'appel du mouvement associatif, dont notamment le collectif "Libérons l'Algérie". Chaque dimanche, des rassemblements sont organisés tantôt à la place de la République et tantôt à la place Stalingrad. Contrairement aux rassemblements des dernières semaines qui ont enregistré un certain recul en mobilisation, le défilé de ce dimanche a connu un regain de mobilisation et a drainé la foule, malgré le départ des familles pour les grandes vacances. Le cortège s'est ébranlé vers 15h00 de la place de la République en direction de la place Nation en présence des forces de sécurité tout au long du parcours, et des organisateurs qui avaient parfois du mal à encadrer les manifestants, toutefois, le défilé s'est déroulé dans le calme et dans une ambiance bon enfant. Les manifestants, des centaines (plus d'un millier, alors que les organisateurs ont compté 3000), dont certains étaient drapés du drapeau national ou de l'emblème amazigh, ont scandé des slogans portant essentiellement sur le départ des symboles de l'ancien système. Entrecoupés par l'hymne national Qassamen, entonné en chœur par les manifestants et qui retentissait dans les rues de Paris, les slogans portaient sur une justice "réelle", la libération des détenus d'opinion, et une solution politique pour une Algérie démocratique. "Algérie, libre et démocratique", "Pacifique, Pacifique", "Armée, peuple sont des frères", "Libérez tous les manifestants arrêtés", "Pas d'Etat de droit sans égalité", étaient, entre autres, les slogans qu'on pouvait lire sur les pancartes et les banderoles brandies par des manifestants de toutes générations confondues Au cours de la manifestation, qui a duré plus de deux heures, on entendait également des slogans exprimant la volonté de poursuivre la mobilisation jusqu'à la concrétisation des revendications du peuple algérien et l'amorce d'une "véritable République démocratique".