Le discours religieux est appelé à s'adapter aux nouvelles formes de l'extrémisme, considéré comme un phénomène "mutant et mobile", a indiqué mercredi le représentant de l'Algérie au sein de la Ligue des oulémas, prêcheurs et imams du Sahel (LOPIS), Kamel Chekkat. "Il faut constamment adapter le discours et les actions en fonction de ce qui se développe sur le terrain. C'est un phénomène changeant et très mobile", a déclaré M. Chekkat lors de son intervention au 11ème atelier de LOPIS. Dans ce sens, Dr Chekkat a mis en valeur une étude sur l'extrémisme violent, qui va au-delà de l'analyse historique du phénomène de l'excommunication pour décortiquer le discours extrémiste destinés notamment aux jeunes. Cette étude, qui sera publiée prochainement, a permis de recenser plus de 2.200 thèses, utilisées et instrumentalisées actuellement par les groupes criminels. "Nous nous parlons plus d'excommunication classique (takfir). Nous assistons plutôt un islam eschatologique, un islam talmudique puisqu'on utilise l'eschatologie comme les sionistes ont utilisé le messianisme pour politiser le judaïsme", a-t-il relevé. Selon M. Chekkat, il s'agit de groupes créés en laboratoires et qui "ne servent que des causes occultes qui n'ont rien à voir avec l'islam et les musulmans". "Il y a des forces qui peuvent actionner ceux qu'ils veulent quand ils veulent", a déploré M. Chekkat soulignant que l'extrémisme violent "peut prendre naissance à tout moment n'importe où dans le monde en se greffant sur un semblant d'idée". "Malheureusement, en dépit du grand travail fait, nous ne sommes pas au bout de peines. Personne en aucun cas peut jurer qu'il a terminé avec ce phénomène", a-t-il encore noté. Evoquant l'expérience algérienne basée sur le débat d'idées, M. Chekkat a préconisé l'implication du pole religieux dans l'élaboration et la mise en œuvre de toute politique contre l'extrémisme.