Le ministre délégué chargé de l'agriculture saharienne et des montagnes, Chehat Fouad a mis l'accent, jeudi à Alger, sur la nécessité de revoir la classification des régions montagneuses et de certaines décisions prises depuis les années 1990, afin d'intégrer de nouvelles régions montagneuses. Lors d'une réunion de travail sur le plan d'action 2020-2024 pour le développement des régions montagneuses, qu'il a co-présidée avec le ministre de l'Agriculture et du Développement rural, Cherif Omari, en présence des cadres du secteur, le ministre délégué a affirmé que la décision de 1993 relative aux communes montagneuses nécessite une révision en raison du changement de la vocation de certaines régions. Certaines communes sont considérées actuellement comme montagneuses, mais elles ne sont pas inscrites sur la liste des régions montagneuses, à l'instar de certaines communes dans les wilayas de Souk Ahras et Khenchela, a indiqué M. Chehat. Par ailleurs, le ministre délégué a rappelé que certaines régions et villages sont toujours classés parmi les régions montagneuses, alors que leur vocation a changé, au fil du temps, car ils ont bénéficié de grands projets de développement, ce qui nécessite leur reclassification afin de prioriser d'autres régions plus vulnérables. M.Chehat a appelé, dans ce sens, à l'élaboration d'études globales sur les régions montagneuses, soulignant que 9 études réalisées par le bureau national des études spécialisées en développement rural restent insuffisantes, sachant que les régions montagneuses exigent pas moins de 28 études. Selon le même responsable, "l'objectif escompté aujourd'hui consiste en le développement de toutes les régions montagneuses, en accordant la priorité aux régions enclavées et marginalisées". M.Chehat a estimé nécessaire de construire des projets d'avenir sur la base des idées des habitants de ces régions, en les associant à l'examen de leurs préoccupations, au regard de leurs expériences dans ces régions et les richesses qu'elles recèlent. Pour le ministre délégué, la contribution de l'administration à la création d'un projet capable d'être concrétisé sur le terrain, basé sur une bonne méthodologie, s'appuie en premier lieu sur des données réelles et correctes fournies par la population locale. Les habitants des régions montagneuses sont estimés à 9 millions d'âmes selon les dernières études, un chiffre qui équivaut à celui des habitants de l'Algérie en 1962, a précisé M.Chehat. La superficie des terres montagneuses s'élève à 9 millions d'hectares, dont 4,2 millions de hectares de forêts et 3,5 millions d'hectares de terres à vocation agricole. Des études supplémentaires sont prévues pour obtenir davantage de données et de chiffres, a souligné le ministre délégué, ajoutant que les régions montagneuses sont capables d'abriter des activités agricoles à même de contribuer à la sécurité alimentaire nationale. L'évocation de ces régions implique, selon lui, l'importance de la coordination avec d'autres secteurs pour répondre aux besoins de la population, notamment le gaz, l'électricité et les autres commodités du développement.